La disposition intérieure pensée par Robelin

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Coupe des cheminées dévoyées du mur dentelant du bâtiment de Mr Vatar pour les deux cotés sauf à vérifier les mesures et hauteurs de l’architecture et comble de la maison voisine vers le palais pour s’y accoler, 27 juin 1737, Huguer, Musée de Bretagne.

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Coupe et Profil pris sur la largeur du bâtiment apartenant à Mr Vatar à l’endroit marqué au Plan par la ligne ponctuée CD, Isaac Robelin, Musée de Bretagne.

Dans cette section de l'exposition, nous explorons l'innovation dans la conception des immeubles à Rennes, imaginée par l'architecte Robelin après l'incendie de 1720. Grâce à ses plans, nous découvrons une organisation intérieure réfléchie, marquant une évolution vers des logements plus modernes et fonctionnels. Robelin prévoit une symétrie parfaite dans l'agencement des pièces, avec des appartements composés de chambres, de « petites chambres », de cabinets d'aisance, et même de lits. Ces dispositions témoignent d'un souci du confort et de l'hygiène inédit pour l'époque.

Les bâtiments sont conçus pour accueillir plusieurs ménages, avec jusqu'à quatre appartements par étage, et sont équipés de caves et greniers pour le stockage. La disposition des pièces permet une meilleure organisation de l'espace, chaque pièce ayant une fonction précise. Les cheminées, réparties de manière ingénieuse à chaque étage, assurent un confort thermique, et l'hygiène est améliorée par l'ajout de cabinets d'aisance. De plus, Robelin introduit un système économique de fosse d'aisance pour l'évacuation des déchets, une véritable innovation pour Rennes. Cette conception marque les débuts de l'appartement moderne, avec des logements adaptés à la vie collective tout en offrant plus de confort et d'intimité.

Dans le carnet personnel de Robelin, en plus des élévations, découvrons le plan permettant de nous rendre compte de ce que Robelin a pensé pour l’aménagement intérieur de ses immeubles. Nous avons trouvé un plan du rez-de-chaussée. Sur le plan Robelin ne fait pas mention de toutes les destinations des pièces. Il ne fait seulement mention de « chambres » pour le bâtiment sur rue et de « petite chambre » pour le bâtiment sur cour. Il mentionne également les « cabinets » dit cabinets d’aisance, les escaliers, la cour et chose plus surprenante les lits.

Ici, Robelin a pris en exemple une parcelle avec un bâtiment sur rue et un autre en fond de parcelle séparé par une cour. En rentrant dans l’immeuble par la porte centrale du rez-de-chaussée, on accède directement aux boutiques par deux portes latérales situées dans le couloir. Ces boutiques sont prolongées par leur arrières boutiques donnant elles-même sur des cabinets. Au fond du couloir un escalier à deux volées avec un repos à mi-hauteur a été pensé. L’escalier centrale joue le rôle d’axe de symétrie de l’immeuble. Toutes les pièces dessinées à gauche de l’escalier sont reproduites symétriquement du côté droit de l’escalier. Une porte sous l’escalier doit permettre l’accès à la cour pour les personnes habitants dans le bâtiment situé en fond de cour. Ce bâtiment est munis d’une porte centrale donnant directement sur un escalier à deux volées avec un repos à mi-hauteur de même type que le premier mais avec des marches moins larges que le premier.

Si une parcelle comprend un bâtiment sur rue et un en arrière-cour, on a 4 appartements par étage. Si il y a qu’un bâtiment sur la parcelle, il y a seulement 2 appartements par étage. Chaque appartement bénéficie alors d’une cave et d’un grenier pour stocker leurs denrées. Les plus modestes logent dans les petites pièces sous la toiture mansardée. Ainsi, chaque immeuble doit environ pouvoir loger 10 ménages avec des logements d’inégale hauteur de plafond. La disposition des pièces dans les logements est faite pour permettre une évolution de l’habitat. En effet, on n’habite plus seulement dans une ou deux pièces. On voit ici sur les plans de Robelin les prémices de l’appartement avec une fonction pour chaque pièce. Chaque pièce possède sa proche cheminée et ce même au niveau de la toiture mansardée, ce qui marque une évolution considérable du confort dans l’habitat. Les conduits décalés des cheminées permettent de les placer les uns à côté des autres d’étage à étage. En effet, les appartements sont bien plus confortables que les anciennes maisons datant d’avant l’incendie. En plus du confort, les habitats tendent vers une meilleure hygiène. Les cabinets en sont la preuve. De plus, innovation pour Rennes, Robelin pense à un système d’écoulement des matières par une fosse d’aisance, peu coûteuse et facile à mettre en place.

Il semble que Gabriel n’apporta pas de modifications importantes dan l’organisation intérieurs des logements des immeubles. Claude Nières nous dit que Gabriel sur son plan identifie clairement la destination de chaque pièce des appartements à al différence de Robelin qui n’écrit que « chambre » ou « cabinet ». Malheureusement, nous n’avons pas trouver les plans supposément réalisés par Gabriel ou ayant repris les plans de Robelin et annoté à nouveau par Gabriel. Cependant, les pièces sont moins indépendantes les unes des autres que celles de Robelin. Il rejette la cour sur le côté et non pas centre comme Robelin le prévoit comme nous l’avons vu précédemment.