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La Libération de Paris

De la Libération de Paris, dans la mémoire collective, restent les barricades, l’arrivée de la 2ème Division blindée du général Leclerc, le défilé de la Victoire, le 26 août 1944, des Champs-Élysées à Notre-Dame de Paris et le discours du général de Gaulle, tenu à l’Hôtel-de-Ville, la veille, et particulièrement son triple triptyque :

« Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France tout entière, c’est-à-dire de la France qui se bat, c’est-à-dire de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle ».

Il reste surtout les images d’une fête, alors que la Libération de Paris « par son peuple avec le concours des armées de la France » fut d’abord et avant tout une lutte âpre et acharnée.

D’abord, du 19 août au 24 août, un combat entre, d’une part, des Parisiens désarmés, faute d’avoir bénéficié des parachutages alliés, et, d’autre part, des troupes allemandes démoralisées, comptant néanmoins 20 000 hommes, munis de quelques dizaines de chars et de canons ainsi que de points d’appui fortifiés. À ce combat viennent se joindre, le 25 août, la 2ème Division blindée du général Leclerc et la 4ème Division d’infanterie US. Si Paris n’a pas été détruit et n’a pas été le théâtre d’un affrontement majeur, les Allemands ont eu plus de 3 000 tués, 5 000 blessés et près de 13 000 d’entre eux ont été faits prisonniers. D’après le colonel Henri Rol-Tanguy, chef des Forces français de l’Intérieure (FFI) d’Île-de-France les Allemands ont également perdu 35 chars, 7 automitrailleuses et 19 canons. Du côté français, près de 3 000 Parisiens ont été tués et 7 000 blessés tandis que les troupes du général Leclerc ont eu 130 tués et 19 blessés et ont subi des pertes en matériel assez importantes (35 chars, 6 canons automoteurs et 111 véhicules divers).

La Libération de Paris fut également une lutte âpre entre, d’une part, le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) et la Résistance intérieure et ses organes de direction le Conseil national de la Résistance (CNR), le Comité parisien de Libération (CPL) et le Comité d’action militaire (COMAC) et, d’autre part, le Gouvernement américain et le commandement des troupes alliées. Le Gouvernement américain qui ne voulait pas du général de Gaulle ni d’un gouvernement composé des forces issues de la Résistance a cherché à empêcher le GPRF de prendre possession de Paris. C’est par l’insurrection des Parisiens et par un harcèlement constant au cours de l’année 1944 que le GPRF et la Résistance intérieure ont pu obtenir que les Alliés anglo-saxons changent leurs plans militaires et envoient sur Paris pour y pénétrer en premier des troupes françaises. Pour le GPRF et pour la Résistance intérieure cet affrontement avait pour double enjeu de limiter la mainmise américaine sur la France et d’empêcher que le gouvernement qui se mettrait en place à la Libération ne soit une reconduction du régime de Vichy.

Enfin, la préparation de l’insurrection parisienne et son déroulement ne se sont pas fait sans tension au sein de la Résistance intérieure ainsi qu’entre la Résistance intérieure et les représentants du GPRF.