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Être-artiste au son du punk et du pop : les cultures musicales de la Neue Deutsche Welle (1977-1987)

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Le bouleversement du mouvement punk, phénomène musical et contre-culturel né entre les États-Unis et l’Angleterre, fonde dans la deuxième moitié des années 1970 une expérience générationnelle commune qui frappe, à New York et Londres mai aussi à Düsseldorf, à Hambourg, à Berlin, les lycéens, étudiants d’écoles d’art, militants, musiciens, artistes, tous marqués par l’énergie libératrice de cette musique. En Allemagne, le phénomène prend la forme particulière d’une musique nouvelle baptisée dès 1979 « Neue Deutsche Welle » (Nouvelle vague allemande), culture musicale concomitante d’une intense activité artistique focalisée tout particulièrement autour d’une « nouvelle peinture » « violente » faite par des peintres « Sauvages » qualifiés en France de « Nouveaux Fauves ».

Plus largement, l’intensité de cette expérience générationnelle marque une proximité exceptionnelle et une forte porosité entre pratiques et catégories. Dans les grandes métropoles d’Allemagne de l’Ouest sur lesquelles déferle une Nouvelle Vague dans le sillage du punk, les écoles d’art - comme la Kunstakademie (Académie des beaux-arts) à Düsseldorf, la Hochschule der Künste (Haute école des arts) à Berlin, la Hochschule für Bildende Künste (Haute école des arts visuels) à Hambourg - et les boîtes de nuit voisines, « haut-fourneaux » de cette culture commune, croisent jeunes gens aux origines diverses, l’ « art » et les musiques populaires s’hybrident.

Dans le vivier des groupes de jeunes artistes associés à la nouvelle peinture « Sauvage » – notamment Salomé, Helmut Middendorf, Walter Dahn, Markus et Albert Oehlen, Werner Bütner, ou Martin Kippenberger – et des groupes de musique underground comme Mittagspause, DAF, Der Plan, Wirtschaftswunder (Miracle économique), Die Tödliche Doris (Doris la mortelle)… les étudiants en écoles d’art écoutent avec ferveur les nouveaux groupes, érigent la musique contemporaine et ses lieux en sujets nouveaux pour leurs toiles au style débridé et illustrent ou réalisent même des albums, quand leurs amis « musiciens » s’essaient en autodidactes à la peinture, au collage, à la performance.

La célèbre chanson Major Tom de Peter Schilling est un exemple de la Neue Deustche Welle

En offrant une plongée dans la scène (contre-)culturelle allemande des années 1970 et 1980, entre art et musique, cette exposition virtuelle vise à porter un regard – et une oreille –culturelle autant qu’esthétique sur une période créative d’une richesse et d’une intensité rare.