Le rôle du CPL dans la préparation de l’insurrection
En liaison avec l’État-major de l’Île-de-France et l’État-major de la Seine des FFI, le CPL prépare les mesures à prendre au jour du soulèvement afin de coordonner l’action militaire et le mouvement insurrectionnel. Il donne des directives à l’État-major départemental, ainsi l’aide des FFI à une grève, la protection des manifestations de masse, etc.
L’objectif du CPL n’est pas de coordonner la lutte armée, mais d’organiser la bataille contre la propagande ennemie et donc lutter contre la passivité de la population. Il s’agit dans un premier temps de créer une atmosphère d’insécurité pour les troupes d’occupation et de provoquer des revendications pour développer la combativité de la population parisienne. Pour la plupart des membres du CPL, le point de départ de l’insurrection devait être précédé d’une série de grèves restreintes et de manifestations pour accroître la combativité des masses ouvrières. Le CPL suscite aussi le développement des sabotages qui s’intensifient après le débarquement allié du 6 juin 1944.
Le CPL joue un rôle essentiel dans mise en place des nouvelles autorités. C’est en dehors de son sein que sont désignés le préfet de la Seine (Marcel Flouret) et le Préfet de police (Charles Luizet). Le CPL ne peut que s’incliner devant la décision du Gouvernement provisoire. Il organise également la prise de contrôle des bâtiments publics, et sur ce point également il doit s’incliner devant les décisions du GPRF qui décide que l’occupation de ces bâtiments sera réalisée à 75 % par les forces gouvernementales et à 25 % par les FFI. À la veille de l’insurrection, le CPL a implanté une cinquantaine de Comités locaux de Libération prêts à occuper les mairies d’arrondissement et de banlieue, tandis que lui-même a préparé la prise de l’Hôtel-de-Ville.
En ce qui concerne l’insurrection, la Commission d’action militaire du CPL a préparé une liste d’objectifs à faire occuper par les FFI et les milices patriotiques. Il s’agissait notamment de garantir la continuité de l’approvisionnement en eau, en gaz, en électricité et le ravitaillement de Paris ainsi que d’empêcher la destruction des usines, bâtiments publics, etc par les troupes d’occupation ou par leurs collaborateurs. Il était prévu que 25 000 hommes seraient chargés d’assurer la vie de Paris et d’empêcher de tels sabotages, ce qui a diminué le nombre de combattants disponibles pour des combats plus offensifs.