Mémoire Vive Numéro 9
Le programme du présent "atelier" montre à l'évidence qu'il a une double origine. Au départ, le projet est né dans le contexte précis de l'association internationale History and Computing et à l'initiative de la branche française de cette association, afin de s'inscrire dans le cadre international, offert par l'atelier "International Curriculum" mis en place par l'International Association for History and Computing. A côté de ses premières activités, le démarrage d'une revue de qualité internationale et l'organisation de colloques internationaux, l'association, sous l'impulsion de son président, Manfred Thaller, a décidé de mettre l'accent sur une structure nouvelle, une série d'ateliers, réellement internationaux, se réunissant à deux reprises au moins chaque année (dont l'une obligatoirement à l'occasion du congrès international). Parmi ces ateliers, figure donc un atelier international sur la mise au point d'un programme de formation en histoire et informatique dont les responsables sont Peter Denley, de l'Université de Londres et Richard Trainor, de l'Université de Glasgow. Cet atelier a eu jusqu'à présent quatre réunions (Glasgow, Londres, Bologne, Graz) et a déjà publié une partie de ses travaux.
Sans vouloir anticiper sur la présentation de Peter Denley, je dirai que les trois objectifs principaux de l'atelier me paraissent avoir été jusqu'à présent de faire le bilan des expériences acquises dans le domaine de l'enseignement de l'informatique aux historiens; de définir le contenu précis du syntagme un peu mystérieux et peut-être contestable d'histoire et d'informatique; et enfin, de formuler une série de recommandations valable pour l'ensemble des universités européennes. Je ne m'étendrai ni sur le premier, ni sur le troisième point, me contentant seulement de remarquer que cette volonté d'harmonisation européenne rencontre celle d'autres institutions, et notamment celle du groupe de travail de la Fondation Européenne de la Science. Par contre, il me paraît essentiel de m'arrêter sur le second point, afin que nous soyons bien d'accord sur le sens que nous donnons aux mots et donc sur les problèmes que nous allons ensemble nous attacher à résoudre.
Histoire et informatique: qu'y a-t-il donc derrière cette expression? Donald Spaeth définit quatre sens, assez éloignés les uns des autres. Je le cite:
"(1) les méthodes de recherche dépendant de l'ordinateur,
telles que l'agrégation, le record linkage, la modélisation
des données et les analyses quantitatives.
(2) les ordinateurs comme outils pour toutes sortes de travaux historiques,
y compris la gestion des notes par exemple.
(3) les ordinateurs comme moyens pour améliorer la compréhension
par les étudiants de la façon dont travaillent les historiens,
de la structure des sources et de leur contenu historique (par exemple
en leur permettant de tester leurs interprétations sur des sources
en "grandeur réelle").
(4) l'ordinateur comme enseignant, par l'intermédiaire d'hypermedia
ou d'enseignement assisté par ordinateur pour remplacer des cours
ou des séminaires".
Donald Spaeth est lui-même plutôt dubitatif quant à la quatrième définition, dont il ne dissimule pas qu'elle est susceptible, dans l'Angleterre thatchérienne mais sans doute ailleurs aussi, de servir de couverture à des intentions de suppression pure et simple de postes d'historiens... La seconde ne pose pas non plus grand problème. Il n'y a jamais eu de cours de "dactylographie et histoire", mais l'ordinateur bouleverse suffisament les modes de production traditionnels de l'écrit et de l'image pour que l'on admette sans peine qu'il est normal d'en enseigner le maniement aux étudiants, ne serait-ce que pour favoriser leur entrée dans le monde du travail. Au reste, c'est là l'objectif en France du plan informatique pour tous, et à ce niveau il est vrai qu'il n'y a pas lieu de faire un sort particulier à l'histoire. Restent les définitions 1 et 3 qui, elles, justifient pleinement le cadre de notre interrogation, histoire et informatique, même si l'on pense qu'il ne s'agit ici que d'une partie d'un cadre plus large, sciences sociales et informatique ou sciences humaines et informatique.
Quant à la définition 1, certaines des méthodes de recherche dépendant de l'ordinateur que cite Donald Spaeth, telles que l'agrégation ou le record linkage supposent un approfondissement de certaines techniques d'analyse des sources qui sont du ressort des historiens et peuvent être réalisés et enseignés par eux-même. Pour d'autres, la modélisation des données et les analyses quantitatives auxquelles il me permettra d'ajouter tant les analyses lexicales qui pour être correctement menées exigent une certaines connaissance des principes et des problèmes de la linguistique, que tout ce que peuvent aujourd'hui nous apporter les sciences de l'information, rendent nécessaire une approche pluridisciplinaire. Autrement dit, si la définition 1 justifie partiellement notre cadre, elle implique aussi et nécessairement que le couple histoire et informatique reste immergé dans une pluridisciplinarité réelle.
Enfin, la définition 3 -les ordinateurs comme moyen pour améliorer la compréhension par les étudiants de la manière dont travaillent les historiens- nous introduit à quelque chose de tout à fait essentiel et qui cette fois-ci concerne les historiens eux-mêmes, à la fois sur le plan de la pédagogie de l'histoire et sur celui de la pratique historienne. En France, le fait est que la pratique pédagogique de base est la sacro-sainte explication de texte: elle correspond d'ailleurs à une révolution pédagogique, mais une révolution pédagogique qui date des années cinquante-soixante, introduite dans le cursus français quand on a introduit après guerre les travaux dirigés pour réagir contre la rhétorique envahissante du cours magistral. Et l'on vit encore sur cette révolution. Or, l'ordinateur permet de faire travailler les étudiants non plus sur le document isolé, mais sur des séries complètes ou des ensembles agrégés de sources, à partir du moment où ils ont été structurés et ordonnés sous la forme de bases de données, exactement comme un historien qui mène une recherche qur un grand ensemble de données. En même temps, l'ordinateur rend disponibles (sinon accessibles: il faut bien sûr les maîtriser) certaines des méthodologies que l'on peut appliquer à ces ensembles de données, et notamment, celles, pluridisciplinaires, que nous avons évoquées plus haut. Enfin, l'analyse des structures des bases permet de mener une analyse des sources beaucoup plus systématique et approfondie que lorsque l'on se trouve devant un document isolé.
Au total, il y a donc bien derrière l'appellation "histoire et informatique" un ensemble de contenus si vaste que l'ouverture d'un grand chantier de réflexions et de recherches sur ce thème est l'une des urgences absolues pour les historiens d'aujourd'hui. Un jour, peut-être, tout l'enseignement de l'histoire sera donné devant des consoles qui remplaceront les polycopiés d'aujourd'hui; les étudiants y trouveraient à leur disposition tous les textes, toutes les sources et toutes les données nécessaires; peut-être que ce ne seront plus alors quelques enseignants plus ou moins minoritaires, travaillant à l'écart du reste de leur communauté scientifique et isolés au sein même de leurs départements qui assureront cet enseignement, mais que tout les enseignants, comme d'ailleurs tous les chercheurs, utiliseront l'ordinateur. Ce jour là, l'expression "histoire et informatique" sera devenu une sorte de pléonasme, et les particularités de la pratique informatisée la norme générale.
Or, force est de constater qu'on en est pas là, du moins en France. Le nombre des personnes qui assistent à notre rencontre montre bien que l'ordinateur est encore, dans beaucoup d'universités françaises, un objet assez mystérieux, dont on suspecte les utilisateurs de quelques noirs desseins en raison de "compétences" qui apparaissent bien discutables et inconsistantes à leurs collègues.
Pourtant, en France même, un certain intérêt pour la question s'est récemment manifesté, notamment à travers l'organisation d'un séminaire national "Nouvelles Technologies: quelles stratégies pour de nouvelles formes d'enseignement supérieur ?" par les Universités de Montpellier II et de Paris VII à Bouzigues en décembre 1992. Et la France est loin d'être démunie d'expériences intéressantes en matière d'histoire et d'informatique. Des travaux importants -on me pardonnera de ne faire ici qu'une allusion en passant aux beaux livres de Christiane Klapich-Herlihy, d'André Zysberg, d'Antoine Prost, ou de Jean-Pierre Bardet, par exemple) ont été réalisés avec une utilisation performante de l'outil informatique; des développements nouveaux dans l'utilisation des statistiques (avec Alain Guerreau ou Jean-Louis Robert, entre autres) et des méthodes lexicologiques (par exemple Jacques Guilhaumou) appliquées à l'histoire, ont été assurés. Cà et là, il existe des expériences pédagogiques prometteuses, et l'organisation à Caen d'une école d'été par André Zysberg avec l'appui de la DRED est un progrès majeur.
Il m'a donc semblé qu'il fallait pouvoir faire le point de façon précise sur la situation en France, et que c'était là la meilleure façon d'amorcer une participation plus substantielle des Français aux travaux de l'atelier international. J'ai essayé d'obtenir le soutien de la DRED pour organiser une journée nationale Histoire et Informatique à laquelle aurait participé, outre tous ceux qui assurent un enseignement dans ce domaine, tous les directeurs d'UFR ou de départements d'histoire, mais malgrè un accueil très positif de Maurice Garden puis de Jean-Pierre Bardet que je tiens à remercier ici, cela n'a malheureusement pas été possible, à la fois pour des raisons de moyens et de temps. Pour essayer d'arrimer malgré tout l'université française aux travaux de l'atelier international, il m'a paru important de faire d'abord le point sur la situation en France; sur ce plan, nous n'avons aucune information officielle. C'est pourquoi j'ai établi un questionnaire et je l'ai envoyé à tous les établissements dans lesquels il y a une formation supérieure à l'histoire; on trouvera ci-dessous l'analyse des réponses à ce questionnaire. Ensuite, et c'est là le deuxième objet de notre rencontre, j'ai voulu faire coïncider cet examen de la situation française avec une "mini-rencontre", si je puis dire, de l'atelier international, afin de pouvoir confronter cette situation française à d'autres expériences. En effet, plusieurs pays européens, notamment les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, et plus récemment l'Allemagne, ont amorcé une évolution importante, en créant des départements ou des centres informatique et sciences humaines dans leurs universités. La conjugaison de cette réunion avec celle de l'atelier International Curriculum for History and Computing est une excellente opportunité à la fois pour prendre connaissance de l'expérience ammassée hors de nos frontières et pour communiquer notre propre expérience à nos collègues étrangers. Le fait que cette réunion de l'atelier soit plus spécialement consacrée à la formation des chercheurs n'est nullement en contradiction avec les urgences spécifiquement françaises; l'informatique est précisément un secteur où la formation par la recherche est primordiale. Et c'est seulement l'existence d'une recherche utilisant efficacement l'informatique qui peut convaincre l'ensemble des étudiants et des chercheurs qu'une formation dans ce domaine est une nécessité; c'est cette même recherche qui, enfin, fournira aux enseignants le matériel pédagogique (données, exemples d'utilisation de logiciels ou de méthodes économiques, statistiques ou linguistiques accessibles uniquement par le biais de l'informatique) qui est nécessaire pour donner un enseignement stimulant et enrichissant tout en restant dans le cadre de la discipline.
Il ne faut en effet pas se cacher les difficultés que l'on risque de rencontrer, et dont l'analyse des réponses au questionnaire que nous avons envoyé donne de multiples exemples. Première difficulté, atteindre un niveau de formation qui dépasse la familiarisation, d'ailleurs superficielle, avec le DOS et avec des logiciels standards, type WORD, WORKS, ou DBase: disons le niveau élémentaire "Informatique pour tous". Surtout, un problème pédagogique spécifique apparaît, les étudiants en histoire, comme d'ailleurs la plupart des "littéraires" acceptant mal d'être écartés de ce qui les intéresse primordialement, c'est-à-dire les études historiques, au profit de disciplines dont ils saisissent mal le lien avec l'histoire. Quant aux enseignants, s'ils sont dans le meilleur des cas des historiens, ils ne disposent alors que de compétences issues de leur propre expérience de chercheurs, et sont donc, faute de matériel adéquat, limité à un ou deux secteurs d'application de l'informatique à l'histoire.
Il est donc difficile de donner aux étudiants une formation bien adaptée. Ceci a pour conséquence que, lorsqu'ils abordent la recherche, les jeunes historiens sont dans l'incapacité de faire un usage intelligent de l'informatique, d'autant que les délais généralement brefs accordés par les universités pour la préparation des thèses nouveau régime leur interdit d'investir le temps de formation nécessaire à ce stade. Donc, ils n'ont que trop peu recours à l'informatique (au-delà du traitement de texte et de quelques applications statistiques triviales). De ce fait, la recherche historique française offre peu (et de moins en moins) d'applications stimulantes de l'informatique à l'histoire, et les enseignants manquent donc d'exemples convaincants à présenter à leurs étudiants pour les convaincre de l'intérêt d'utiliser l'informatique. Une sorte de cercle vicieux est ainsi créé, dont il est urgent de sortir.
Quant au problème de la formation des chercheurs en histoire et informatique, il doit être replacé dans une perspective globale de formation informatique des étudiants en histoire. Tout ne peut être fait en deux jours. Cela supposera ensuite que l'on étudie, secteur par secteur de la recherche historique (histoire économique, sociale, politique, culturelle, démographie etc...) et période par période, les fonctions essentielles qu'il s'agit d'assigner aux méthodologies informatiques :
mise en forme des données, constitution des métasources
et des bases de données : ceci peut aller des problèmes
du stockage de données consultables ou non, copiables et réutilisables
ou non, à ceux de l'édition critique assistée par
ordinateur ; cet ensemble de problèmes est d'autant plus important
pour la recherche en France que d'une part il n'existe à ce jour
aucun organisme centralisant ou même repérant les bases
de données historiques informatisées (alors que de tels
organismes existent en Allemagne, au Danemark, en Angleterre...), et
que le développement des programmes de la TGB appelle à une
participation active des historiens.
introduction de la mesure, avec tous les problèmes théoriques
et pratiques qu'elle pose (données incomplètes, métrologie,
analyse des données et techniques statistiques adaptées
aux différents types de sources historiques, dénombrements,
séries de prix, répertoires prosopographiques, textes et
analyses lexicales) comme l'une des exigences érudites fondamentales
dans la pratique historique, que les données soient de type quantitatif
ou qualitatif.
prise en compte de l'image, des objets, des données matérielles
de l'archéologie comme source et sujets des traitements au même
titre que les données textuelles et sources d'archives, avec toutes
les opportunités méthodologiques qu'offre aujourd'hui l'informatique
(base multimédia, hypertext, vidéodisque etc...).
maîtrise et connaissance des outils de travail informatisés.
Il est clair qu'un tel programme ne peut être développé harmonieusement
que dans un cadre international, en profitant de l'expérience
accumulée dans les différents pays qui ont déjà travaillé dans
ces domaines et dont les représentants ont participé à la
discussion lancée par l'International Curriculum Workshop. Il
est tout aussi clair que les historiens doivent profiter de l'expérience
et de l'acquis d'autres disciplines : on ne peut ni utiliser un logiciel
un peu poussé de lexicométrie sans une solide approche
linguistique, ni se lancer dans des analyses canoniques sans une collaboration
avec des économètres. Il s'agit donc d'une tâche
de longue haleine, mais la tenue de cette rencontre à Paris peut être
un bon point de départ pour un travail de plus longue haleine,
notamment dans une perspective pluridisciplinaire.
Nous espérons ainsi que ces deux journées de travail vont nous permettre de provoquer en France une prise de conscience de l'importance et de l'intérêt du développement de la formation informatique des historiens et d'associer pleinement les historiens français à l'oeuvre en cours au niveau international grâce à l'atelier de l'International Association for Computing and History. Nous pensons aussi qu'elles nous offrent l'occasion de faire le point sur les problèmes de la formation informatique à la recherche historique. Par là même, nous espérons être en mesure de donner, à l'issue de ce travail, une série de propositions précises qui devraient être utiles, non seulement aux centres de recherches historique dans leurs activités de formation et au Ministère dans son effort de pilotage de ces activités, mais qui devraient aussi aider l'ensemble des historiens à découvrir de nouvelles méthodes, de nouveaux champs de recherche, et, d'une façon générale, à conférer une plus grande rigueur scientifique à leurs démarches.
Jean-Philippe GENET Maître de Conférences à Paris I, directeur de l'UA 1004
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ANNEXE : L'INTERNATIONAL HISTORICAL WORKSHOP CURRICULUM
Adresse du Dr. Manfred THALLER, président de l'International Association
for History and Computing
As president of the International Association for History and Computing
I deeply regret not to be able to participate in the Curriculum Workshop
organized by the Association Française Histoire et Informatique
in Paris, one of the oldest member organisations of the AHC International.
I have the pleasure to forward to the AFHI the best wishes of the International
Association: at the recent international conference both the workshop
you are currently participating in, as well as the forthcoming first
national conference of the AFHI have met great interest at the annual
general meeting of the AHC International. We are sure that France, with
her great tradition in the integration of quantitative methodologies
into historical research, will at the current meeting produce a stimulating
and encompassing picture of the ways in which computer based methods
can be integrated into the historical syllabus. All the participants
of the workshops who have tried to discuss this subject during the last
two years, are looking forward with the greatest possible interest to
this contribution as a stimulating further step in the international
debate. My very best wishes on behalf of the international membership
for your deliberations.
Les deux volumes déjà publiés par l'International
Historical Workshop Curriculum :
Ces deux volumes sont publiés dans la collection Halbgraue Reihe
zur historischen Fachinformatik, éditée par le Max Planck
Institut für Geschichte, in Kommission bei Scripta Mercaturae Verlag.
Tome 12: Towards an International curriculum for History and Computing: A Workshop of the International Association for History and computing, University of Glasgow, 15-17 May 1992, édité par Donald SPAETH, Peter DENLEY, Virginia DAVIS et Richard TRAINOR
D. SPAETH, Introduction.
I National Experiences
Peter DENLEY, Historical Computing in National Contexts
Donald SPAETH, The British Experience: Teaching history and Computing
to Undergraduates.
Virginia DAVIS, Postgraduate Experience in the UK.
Klaus-Peter BUSCHE, Teaching History and Computing at German Universities:
A Brief Description of Poor Situation.
Renzo DEROSAS, Some Considerations about the Teaching of Historical Computing
in Italy.
Gunner LIND, History and Computing in Denmark.
Leen BREURE, The Historical Curriculum: A Dutch View.
II Defining Historical Computing
Donald SPAETH, Introduction.
Leen BREURE, Defining Historical Computing.
Luca VARAGNOLO, Historical Computing and Computing Science.
Tito ORLANDI, Ideas for a Basic Theory of Humanities Computing.
III Contents and Approaches
Peter DENLEY, Teaching Methods and Strategies.
Richard TRAINOR, Approaches to Teaching.
Gunner LIND, What Should we Teach, and How ?
Sarah RICHARDSON, The Topical Course.
Manfred THALLER, The Role of Summer Schools in Teaching History and Computing.
IV Course Descriptions
Gunner LIND, Data Handling for History and Related Subjects at the University
of Copenhagen.
Evan MAWDSLEY, M. Phil in History and Computing at the University of
Glasgow.
Clemens DILLMANN, Concept for a Course in 'Historisch-Sozialwissenschaftliche
Fachinformatik' within the Hannover Model.
Virginia DAVIS et Peter DENLEY, MA in Computer Applications for History
at the Institute of Historical Research, University of London.
L.I. BORODKIN et I.M. GARSKOVA, The Experience of Moscow Lomonossov University
in the Field of History and Computing for History Students (both Undergraduate
and Postgraduate) and Academics.
G. SPRENGNAGEL, Multiple viewpoints: Historical Computing, Quantification,
Oral History, Semiology and Imagology, and the development of a complementary
and post-graduate training program.
Sarah RICHARDSON, History and Computing at Warwick University.
Kees MANDEMAKERS, History and Computing at Dutch Universities.
Tome 17: The Teaching of Historical Computing: A Workshop of the International Association for History and Computing, University of London, 26-28 February 1993, édité par Virginia DAVIS, Peter DENLEY, Donald SPAETH, et Richard TRAINOR
Virginia DAVIS, Introduction.
Manfred THALLER, Levels of "Computing in History" Curricula.
I A Historical Computing Curriculum: Methodology
Gunner LIND, Databases.
Janice L. REIFF, Numbers in the Historical Computing Curriculum.
Peter DENLEY, Historians, Text and the Computer: a Curriculum.
Manfred THALLER, Teaching Image Processing to Historians.
Jan OLDERVOLL, Mapping and Cartography.
Gunner LIND, Some Comments on Teaching Mapping to the Computing Historian.
Matthew WOOLLARD, How to Lie with Maps.
Frank COLSON, Multimedia in a History and Computing Curriculum.
Leen BREURE, The Management of Historical Computer Projects.
Matthew WOOLLARD, Small-Scale Project Management.
II Computing in Areas of History
Stephen BASKERVILLE, Peter ADMAN et Katharine F. BEEDHAM, Historical
Psephology.
Gerhard BOTZ, Oral History and Computing.
Peter DENLEY, Prosopography and Computing.
Gerhard JARITZ, Computing and the History of Daily Life in the Middle
Ages.
Thomas MUNCK, The History of Ideas and of Meanings.
III Course Descriptions
George WELLING, The programme for Historical and Culturel Informatics
at the University of Groningen - Netherlands.
Peter DOORN, History and Computing Teaching at the University of Leiden.
Suzy PASLEAU, Informatics and the Humanities at the University of Liège.
Raivo RUUSALEPP, Potential for Historical Computing at the University
of Tartu, Estonia.
Eduard FUCHS, Teaching History and Computing at the Viennese Departments
of History.
Michal KOPCZINSKI, History and Computing at the Department of History,
University of Warsaw.
IV Ressources
Daniel GREENSTEIN, A Guide to Historical Computing Resources.
Liste des personnes ayant participé aux travaux de l'International
Historical Workshop Curriculum :
Andrew Ayton, Université de Hull
Stephen Baskerville, Université de Hull
Leonid Borodkin, Université d'Etat de Moscou
Gerhard Botz, Université de Salzbourg
Leen Breure, Université d'Utrecht
Klaus-Peter Busche, Université de Bremen
Frank Colson, Université de Southampton
Godfried Croenen, Université de Gand
Virginia Davis, Université de Londres
Peter Denley, Université de Londres
Renzo Derosas, Université de Venise
Clemens Dillmann, Université de Hanovre
Peter Doorn, Université de Leyde
Eduard Fuchs, Université de Vienne
Irina Garskova, Université d'Etat de Moscou
Jean-Philippe Genet, Université Paris I
Donald Greenstein, Université de Glasgow
François Hendrickx, Université de Sarre
Deian Hopkin, London Guildhall University
Oscar Itzcovitch, Université de Gênes
Gerhard Jaritz, Inst. für mittelalterliche Realienkunde, Krems
Michal Kopczynski, Université de Varsovie
Gunnar Lind, Université de Copenhague
Kees Mandemakers, Ass. for History and Computing, Pays-Bas
Evan Mawdsley, Université de Glasgow
Robert J. Morris, Université d'Edimburgh
Michael Moss, Université de Glasgow
Thomas Munck, Université de Glasgow
Tito Orlandi, Université de Rome
Christine Puit, Université de Liège
Jan Reiff, Univerité de Californie (Los Angeles)
Sarah Richardson, Université de Warwick
Raivo Ruusalepp, Université de Tartu
Steven B. Smith, Université de Londres
Donald Spaeth, Université de Glasgow
Gerald Sprengnagel, Université de Salzbourg
Manfred Thaller, Max Planck Inst. für Geschichte, Göttingen
Rick Trainor, Université de Glasgow
Lucio Varagnolo, Université de Venise
Peter Wardley, Université de Bristol
Georges Welling, Université de Groningen
Matthew Woollard, Université de Londres
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ANALYSE DES REPONSES AU QUESTIONNAIRE
Le questionnaire envoyé (bien tard, il est vrai) à toutes
les UFR d'Histoire, à la plupart des grands établissements
et à quelques IUFM, a reçu en tout et pour tout trente-trois
réponses, c'est-à-dire que près des deux tiers des
destinataires ont bien voulu répondre. En soi, cela ne veut rien
dire, car certaines universités connues pour l'importance de leurs
réalisations n'ont pas répondu, alors que d'autres, Avignon,
Paris XII, ou Perpignan où il n'existe aucune formation, ni pour
les étudiants, ni pour les enseignants, ont pris la peine de retourner
le questionnaire. Le cas des universités où "tout
est à faire" a inspiré la remarque suivante à notre
collègue Philippe Sénac:
"dans le cas de certaines universités, peut-être ne serait-il pas inutile, en posant le problème à l'envers, de faire parvenir aux responsables des départements d'Histoire, une information sur les mérites de l'informatique. Votre initiative ... laisse à penser que tous les historiens sont convaincus de l'importance de cet outil de travail. L'expérience prouve que ce n'est pas nécessairement le cas".
Certes. Et à ces universités il faudrait ajouter celles où la situation paraît s'être dégradée, comme à Poitiers où il y avait eu de 1989 à 1991 une formation d'une vingtaine d'heures d'initiation; or, aujourd'hui:
"le peu qui était donné aux étudiants de maîtrise par un professeur d'Histoire formateur du Secondaire a été abandonné par suite de l'insuffisance du matériel et de son obsolescence".
Même observation à Nice, où l'U.V. Initiation aux techniques de l'histoire quantitative du DEUG qui, de 1989 à 1991, comportait des séances théoriques sur les notions de corpus, de fichier, d'extraction d'informations et quelques séances de manipulation de fichiers a été abandonnée "en raison de l'afflux d'étudiants et de la réduction du nombre d'enseignants". Mais cette note liminaire un peu pessimiste rend mal compte d'une réalité qui, on va le voir, est extrême. Voici, question par question, une brève analyse des réponses, les cas de Rennes et de Rouen n'étant pas repris en détail puisqu'ils sont décrits dans les documents joints:
1 et 3: Dans votre UFR, existe-t-il une formation informatique pour les historiens ? Y a-t-il une spécificité dans son contenu pédagogique ?
En laissant pour le moment de côté l'EHESS et l'EPHE où sont organisés des stages spécifiques pour les historiens (historiens et archéologues à l'EPHE), stages qui seront évoqués plus loin, on observe l'existence d'une formation spécifique pour les historiens aux niveaux suivants:
au niveau du DEUG, à Chambéry, à Limoges, à Lyon II (pour le moment UV optionnelle; obligatoire dés 1994-5), à Paris I, à Paris IV.
au niveau de la licence, à Amiens, Angers, Nantes, Orléans (un enseignement optionnel de 25 heures), Paris I, Reims, Rouen.
au niveau maîtrise-DEA-Doctorat, à Besançon, à Brest, à Lyon II (où le diplôme Image-Identité-Mémoire comporte un cursus informatique), à Nancy (L'informatique au service de l'histoire, pour répondre à une question, ou pour savoir quel logiciel choisir et comment l'utiliser), à Nice (une UV de maîtrise dont le nombre d'étudiants est plafonné à 20 où l'enseignement est assuré par du personnel de l'Université de Nice et des intervenants extérieurs; par exemple Josef Smets venu présenter Kleio; un séminaire plus théorique pour le DEA couplé avec une journée sur le thème de la recherche documentaire informatisée assurée par Madame Sanouillet de l'URFIST et Alain Ruggiero), à Orléans, à Paris I (mais la situation est variable selon les spécialités), Paris IV, Paris X, Reims (supplément de formation sur les bases de données en C2 de maîtrise; un stage annuel pour les doctorants), Rouen (bases de données, tableur-grapheur, traitement de textes).
Une solution "moyenne" est adoptée à l'ENS Fontenay-St-Cloud et à Créteil, avec l'accès à une formation générale complétée par une formation spécifique (par exemple, un module de 24 h. à l'IUFM de Créteil).
A Amiens, à Nancy, et à Rouen il y a une formation générale ou type IPT pour le 1er cycle, et spécifique niveau licence ou DEA/doctorat. A Nice, tous les étudiants du Campus Carlone ont accès au service commun IPT mais seules quelques séances d'initiation sont organisées. Les étudiants ont enfin accès à une formation destinée à l'ensemble des littéraires ou des sciences humaines à Besançon, à Brest, à Limoges, à Mulhouse, à l'ENS Ulm, et à toutes les catégories d'étudiants confondues à Aix-en-Provence et à Bordeaux.
Certains établissement interviennent de façon approfondie après la licence: l'IUFM de Créteil (voir document joint) assure la formation commune destinée aux étudiants professeurs d'école stagiaires et aux certifiés, ainsi que la formation continuée des professeurs d'histoire et de géographie. L'EHESS et l'EPHE n'interviennent évidemment qu'au niveau DEA/Doctorat, voire pour la formation continue de leurs propres membres. L'EHESS a une formation en 5 jours à DBase pour les étudiants de DEA (assurée par Denis Pechanski) et une formation à l'analyse factorielle (assurée par Alain Guerreau) à la demande; à l'EPHE,
"il existe une formation informatique assez souple pour répondre ou presque à la demande; des modules de stage sont prévus et peuvent être "activés" en fonction des besoins, c'est-à-dire des recherches en cours. Ces stages concernent pour 1993, le texte, de la saisie à la maquette d'ouvrage; les bases de données et le traitement de l'information; le dessin. Un temps de formation est prévu pour les enseignants et le personnel sous forme d'un "club informatique" mensuel" (Michel Terrasse).
2-Cette formation est-elle liée à d'autres formations méthodologiques (par exemple, statistique, documentation, lexicologie, linguistique, etc...)
Le lien le plus fréquemment observé est avec la statistique: à Bordeaux, à Limoges (pour les géographes), à Paris I, à Paris IV, et à Paris X (en option). Le lien est avec la linguistique à Mulhouse et avec la documentation à Rouen, au niveau de la licence et de la maîtrise (cf. documentation jointe). A l'ENS Fontenay-St-Cloud et à Créteil, la formation informatique est liée à une formation statistique et graphique appuyée sur les bases de données et la cartographie automatique -communication (hypertextes).
Deux universités ont une palette plus originale: à Besançon, il existe des enseignements parallèles optionnels (mais au niveau maîtrise-DEA): analyse des données, analyse informatisée des textes, statistiques. Et à Angers, l'enseignement d'informatique est lié aux techniques de l'édition en 2e année de DEUG, et en licence aux statistiques pour les sciences sociales; il y a aussi une informatique appliquée aux métiers du patrimoine.
4-5 Est-elle assurée dans le cadre spécifique de l'UFR, ou bien est-elle assurée à un niveau interdisciplinaire, dans le cadre de l'Université dont fait partie l'UFR que vous dirigez ? Cet enseignement est-il assuré par des collègues historiens (veuillez préciser s'ils sont membres ou non du personnel permanent de l'UFR) ou par des enseignants venus d'autres disciplines, et si oui, lesquelles ?
Les grands établissements interdisciplinaires sont les seuls à pouvoir pratiquer un enseignement interdisciplinaire: à l'ENS (Ulm) avec des enseignants d'informatique et de mathématique et l'aide d'un "caïman" d'informatique, littéraire lui-même, pour les littéraires, et à l'ENS (Fontenay), avec des enseignants venus d'autres disciplines (géographie, mathématique, statistiques). A l'IUFM de Créteil, l'enseignement est assuré en commun par un historien (Jean-Marie Baldner) et un mathématicien spécialisé en informatique dans le cadre spécifique de l'IUFM et avec la MAFPEN, par convention avec l'IUFM.
Dans d'autres cas, la formation paraît entièrement confiée à des informaticiens. A l'Ecole des Chartes, l'enseignement est assuré par une informaticienne du CNRS habituée à travailler en équipe avec des historiens (Arlette Faugères). A Angers, à Bordeaux (où pendant longtemps ce sont des géologues qui ont fait ce travail), ce sont des informaticiens, parfois seulement étudiants en DEA ou doctorants, qui font ce travail de formation. A Chambéry, ce sont des étudiants en science.
Ailleurs, comme à Lyon, si la formation est assurée dans le cadre du département ou de l'UFR, elle est confiée à des collègues d'autres disciplines possédant un bagage informatique suffisant: à Limoges, l'enseignement est confié à un géographe ((M. Mouret); à Mulhouse, à des littéraires (G. Reb); à Nantes, il est assuré par un collègue littéraire (M. Jacquesson) et un informaticien.
Dans d'autres universités, ce sont les historiens de l'Université eux-mêmes qui assurent la formation. Mais cette solution a ses dangers; ainsi, à Aix:
"pendant sept ou huit années, un historien a donné des cours d'informatique (traitement de données). Mais cet enseignement s'est trouvé dépassé avec les nouvelles techniques".
Aussi les historiens sont-ils souvent associés à des informaticiens. Toujours est-il que cette solution est adoptée à Amiens, où l'enseignement est assuré par un chargé de cours de formation historienne; à Nancy (Monique Taillard, responsable IPT pour tout le campus-lettres, Jean Gallet) où interviennent aussi les ingénieurs du CIRIL; à Orléans (où si Jean-Louis Robert assure le DEA, la licence est confiée à des vacataires informaticiens); à Nice, l'enseignement est assuré par du personnel de l'Université de Nice, J.B. Pisano, ATER, A. Ruggiero, Maître de Conférence, et D. Vignau, tout à la fois technicien en matériels et logiciels et doctorant en histoire; à Paris I (en DEUG, une équipe coordonnée par Patrick Verley; en licence, J.P. Genet et J. Romero Passerin d'Entrèves, PRAG; en maîtrise-DEA, J.P. Genet -"information" pour toutes périodes; un suivi seulement pour l'histoire médiévale- et Guillaume Dumont au Centre d'Histoire économique); à Paris IV (deux enseignants de l'UFR dont J.P. Le Flem et un ingénieur du CNRS); à Reims (Monique Lakroum); à Rouen (Paul Paumier, PRAG). Le rôle des PRAG peut ici s'avérer déterminant.
6-Etes-vous satisfait de cette structure de formation, ou envisagez-vous de lui en substituer une nouvelle?
Les grands établissements sont, sous réserve de quelques améliorations, satisfaits dans l'ensemble: l'IUFM de Créteil, les ENS, l'Ecole des Chartes. L'EPHE est semble-t-il seule à souhaiter une nouvelle organisation:
"Nous souhaitons développer un laboratoire d'établissement. Notre structure, malgré l'existence d'un "point informatique" en libre service, manque d'un local laboratoire muni d'un permanent: problème de locaux des établissements de la Sorbonne."
Quant à l'EHESS:
"un groupe de travail a été récemment constitué, qui a pour mission d'élaborer un plan de travail visant à la constitution par étapes d'un manuel de statistiques pour historiens (méthodes et logiciels)."
Parmi les Universités, Amiens, Chambéry, Limoges, Mulhouse, Nantes, Reims, Rouen sont satisfaits ou assez satisfaits pour le moment.
Certaines universités souhaitent compléter leur cursus: à Lyon II, l'enseignement de l'informatique devrait être généralisé en première année de DEUG par une UV obligatoire dés la prochaine rentrée; de même, à Orléans, l'enseignement existant en licence et maîtrise/DEA doit être étendu au DEUG. Inversement, à Bordeaux, il faudrait mettre en place une suite aux enseignements de 1er cycle et à Nancy élargir l'audience en licence. A Reims, Monique Lakroum souhaiterait pouvoir "mettre en place un cursus par niveau plus complet après la licence". A Paris X, si "la formation en maîtrise donne satisfaction aux étudiants, il est envisagé de préparer cette formation par une UV spécifique de statistiques au niveau de la licence d'Histoire". A Nice, J.B. Pisano et A. Ruggiero constatent -et c'est un constat qui détaille des points sous-jacents dans d'autres réponses, ce pourquoi je le cite ici in extenso):
"deux lacunes importantes dans la situation de submersion par le
nombre d'étudiants, situation qui emporte chaque année
quelques directions de travail ou quelques optiond pour ne laisser subsister
qu'un tronc commun de plus en plus uniforme:
-l'absence de "quelque chose" sur informatique et histoire
en DEUG et surtout en licence (thème uniquement abordé,
et très rapidement dans le cours de méthodologie de 1ère
année d'A. Ruggiero).
-l'absence de lien entre notre discipline et les autres, voisines comme
lorsqu'il s'agit d'analyse du discours, mais aussi avec les statistiques
et les mathématiques.
Pas de solution pour l'instant (une ébauche de projet avec un
enseignant de mathématiques)."
Dans d'autres universités, la structure pose problème: à Brest, si la formation en DEA et en maîtrise est opérationnelle, les modules d'initiation (communs à tous les littéraires) semblent quant à eux présenter des difficultés. Pour certaines enfin, la structure est au point, mais devrait être renforcée: c'est la cas à Besançon et à Paris I, par exemple.
Sans parler des universités citées au début de cette analyse et où il n'y a rien, certaines ont des problèmes aigus de personnel. L'UFR d'Angers demande la création d'un poste avec un enseignant changeant tous les ans, et à Orléans, il n'y a aucun enseignant disponible pour le DEUG.
7-Disposez-vous au sein de votre UFR du matériel nécessaire à cette formation? Si oui, veuillez préciser le type de ce matériel? Ce matériel est-il suffisant (compte tenu de possibilités d'accès à un centre de ressources universitaire, par exemple)? Sinon, de quel matériel auriez-vous besoin?
En dépit du style "catalogue à la Prévert" inhérent à l'exercice, je préfère reproduire telles quelles les réponses de nos collègues. Rappelons qu'Avignon, Paris XII et Perpignan n'ont accès à aucun matériel.
Aix: nous disposons d'une salle avec 10 micro-ordinateurs (Macintosh) où les étudiants peuvent faire du traitement de données et traitement de texte (une initiation au traitement de texte est faite aux étudiants de maîtrise et de DEA chaque année). Nous disposons d'un informaticien pour des conseils uniquement.
Angers: oui, matériel récent mis en place avec contribution d'une nouvelle UFR (4 salles aménagées).
Besançon: 3 ateliers compatibles IBM pour le 1er et le 2ème cycle; 1 atelier MacIntosh pour le DEA.
Bordeaux: accès en libre service aux PC ou APPLE du service commun informatique, dont les étudiants se servent essentiellement pour le traitement de texte; l'UFR d'Histoire a quelques Macintosh avec WORD 4 ou 5, EXCEL et 4D, mais il en faudrait deux fois plus avec un local ad hoc.
Brest: pas de matériel propre au département d'Histoire, mais un matériel très suffisant dans un centre de recherche interdisciplinaire (CRBC-URA 374 CNRS) avec crédits des collectivités locales).
Chambéry: dix Macintosh classiques, insuffisants.
Créteil (IUFM): 3 salles de huit postes compatibles PC et depuis cette année une salle Apple (4 postes); un scanner; un CD ROM et un serveur télématique.
Lyon II: pas de matériel dans l'UFR proprement dite, mais accès à des PC 486 SX et à des Mac IISi. Nous utilisons WORD sous WINDOWS, REFLEX pour les PC; WORD et FILEMAKER Pro pour Mac. L'enseignement se fait avec DATASHOWS. Nous voudrions diversifier les applications (tableaux, cartographie, traitement de l'image).
Mulhouse: des PC.
Nancy: 3 Bull Micral et 2 Olivetti M 24; matériel ancien et détérioré, devenu insuffisant. L'évaluation des besoins conduit à demander deux IBM Risk 6000 pour assurer une liaison convenable avec les ordinateurs régionaux (CIRIL).
Nantes: le matériel appartient à l'ensemble des quatre UFR Lettres et Sciences Humaines.
Nice: le matériel est limité; deux PC survivants de l'opération "maîtrise" de 1988 (le troisième a été volé en 1989 et non remplacé), 1 Macintosh LCI, mais il suffit pour des démonstrations. Il y a possibilité d'utiliser des micro-ordinateurs des laboratoires et du service "informatique pour tous").
Orléans: matériel satisfaisant en termes d'ordinateurs (des Tandon PC très puissants), mais manque évident de logiciels.
Paris I: pour le 1er cycle à Tolbiac, une salle de TD avec 30 PC; salle en accès libre avec dix PC 386 SX qui ont remplacé en juillet 1993 les Bull 35 de la dotation initiale, équipés de FOXBase ou DBase (ce n'est pas encore fait), WORD4, WORKS, VPP, TRIDEUX, PISTES, PROSOP; trois imprimantes mourantes; pour les DEA/doctorants, accès libre au Centre de Calcul de l'Université (mini en local, liaisons avec CIRCE etc...).
Paris IV: 8 Bull Micral 20 dont deux sur le point de défaillir et 3 Epson de 40 Mo, avec une imprimante laser: "il faudrait tripler nos moyens et notre espace".
Paris X: pour la maîtrise, 5 PC Bull Micral et deux imprimantes déficientes. Les besoins sont en crédits de maintenance, deux ordinateurs en panne ne pouvant être réparés faute de crédits, en personnel pour ouvrir la salle de laboratoire, en imprimantes (2) et en souris (4).
Paris EHESS: 7 PC 386; améliorations souhaitables, mais cela permet déjà de travailler.
Paris, EPHE: équipement assez convenable, mais des équipements lourds, éventuellement partagés, seraient parfois nécessaires.
Paris ENS: Macintosh dans le cadre de l'ENS.
Paris ENS Fontenay-St-Cloud: Macintosh et PC dans le cadre de l'ENS.
Paris: Ecole des Chartes: 8 PC, partie 286, partie 386 et trois imprimantes matricielles.
Poitiers: 4 ordinateurs PC; aujourd'hui ils sont soit hors d'état, soit obsolètes. Le projet d'équipement d'une salle d'informatique de 8-10 postes (pour un département d'histoire de 1500 étudiants !) d'un montant d'environ 200.000 FF n'a pas été accepté par l'Université !
Reims: deux salles équipées de PC 386 et, pour les doctorants d'histoire, 1 PC 386 25 Mhz et un PC 486 33 Mhz sous DOS/WINDOWS.
Rennes: accès au matériel du SIRE, un service commun type IPT qui comprend une dizaine de salles équipées de 8 compatibles PC reliés en réseau, et une salle de terminaux permettant de travailler sur un VAX. Les périphériques comprennent scanner, imprimantes laser, et CD ROM.
Rouen: accès aux salles IPT avec 16 postes dont l'un est équipé d'un CD-ROM; mais la capacité des disques durs étant insuffisante, il faut fréquemment réinstaller des logiciels. Des 486 avec plus de RAM et un réseau seraient nécessaires pour utiliser les logiciels sous WINDOWS.
Liste des UFR ayant répondu au questionnaire:
Aix-Marseille I (Bernard Cousin).
Amiens (Pierre Desportes)
Angers (Jacques Maillard)
Avignon (R. Moulinas)
Besançon (François Marcot)
Bordeaux III (Françoise Bériac)
Brest (J.Ch. Cassard)
Chambéry (B. Rémy)
Clermont-Ferrand II (?)
Créteil, IUFM (Jean-Marie Baldner)
Dijon (Alain Saint-Denis)
Limoges (?)
Lyon II (Françoise Bayard et Guy Labarre)
Mulhouse (Odile Kammerer)
Nancy (Jean Gallet)
Nantes (?)
Nice (A. Ruggero et J.B. Pisano)
Orléans (Jean-Louis Robert)
Paris I (Jean-Philippe Genet)
Paris IV (Jean-Paul Le Flem)
Paris X (Catherine Omnès)
Paris XII (Jacques Girault)
Paris, EPHE, IVe section (Michel Terrasse)
Paris, EHESS (Alain Guerreau)
Paris, ENS Ulm (Françoise Autrand)
Paris, ENS Fontenay-St-Cloud (J.L. Biget et J.Cl. Hervé)
Paris, Ecole des Chartes (Emmanuel Poulle)
Perpignan (Philippe Sénac)
Poitiers (Dominique Guillemet)
Reims (Monique Lakroum)
Rennes II (Martine Coucaud)
Rouen (Paul Paumier)
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DESCRIPTIF RAPIDE DES UTILISATIONS DE L'INFORMATIQUE DANS LA FORMATION
EN HISTOIRE. A L'I.U.F.M. DE CRETEIL
A l'IUFM de Créteil, sur le site de Bonneuil, trois types d'expérience
de formation en informatique des historiens ont été menées
avec des portées très différentes, de la simple
sensibilisation d'enseignants d'histoire débutants à une
formation autour d'un projet individuel ou collectif des stagiaires.
On trouvera ici les grandes lignes des contenus proposés ainsi
que la bibliographie de base proposée aux étudiants.
Si l'on excepte les formations initiales et continuées des instituteurs et des professeurs d'école, car, en dehors des modules et des stages spécifiquement disciplinaires, l'utilisation de l'informatique en histoire s'inscrit dans un ensemble plus vaste, dans ses objectifs et dans le temps de formation qui lui est consacré, de formation à l'informatique pédagogique, la formation histoire et informatique à l'IUFM de Créteil revêt trois types d'approche : la formation en tronc commun, les modules spécifiques et la formation continuée dans le cadre d'une convention MAFPEN-IUFM.
La formation de tronc commun, destinée aux étudiants de première année (préparant le CERPE ou le CAPES Histoire-Géographie ou Sciences Economiques et Sociales) est une approche générale des outils informatiques d'une durée de 24 heures (8 X 3 heures). L'approche historique n'y a la place que de contenus de maîtrise de l'outil et de réflexion épistémologique, puisque, l'objectif étant une formation générale aux outils informatiques, les contenus des traitements dépendent des enseignants chargés de la formation (mathématiques le plus souvent, français ou histoire). En histoire ont été abordés le traitement statistique des données, la communication graphique et une réflexion épistémologique sur le traitement en question : dernières statistiques électorales et démographiques par département de la France métropolitaine (fournies par l'enseignant et étudiées à partir des cartes du Monde et du dernier recensement mises en perspective historique XIXe-XXe siècles et Ve République et présentées à partir d'un tableur-grapheur (Works), d'un logiciel de cartographie (CartaxPC) et d'un hypertexte (Hyperinfo).
Les modules spécifiques histoire et informatique, destinés plus particulièrement aux étudiants de première année préparant les CAPES Histoire-Géographie ou Sciences Economiques et Sociales mais sans exclusive, se présentent sous la forme de formations de 4 heures (8 x 3 heures) établies autour d'un projet : esquisse d'une problématique historique, constitution et traitement d'un corpus, présentation graphique ou cartographique. En raison du temps très court consacré à la formation d'etudiants pour la plupart débutants en informatique et plus préoccupés des questions au programme du CAPES, quatre projets seulement, offrant une définition du corpus et une collecte de données rapides, ont été retenus par les étudiants : démographie historique à partir des registres paroissiaux d'une paroisse du Val-de-Marne, évolution démographique de la France aux XIXe et XXe siècles, évolution politique (élections législatives et présidentielles) et sociale (élections de prud'hommes) de la Ve République. S'agissant d'étudiants préparant le CAPES, l'accent a été mis, à travers l'utilisation de quelques logiciels (Works, Dbase, Démobase, Multiplan, Graph in the Box, Excel, CartaxPC, Hyperinfo) sur les problèmes épistémologiques : rapports empirie-théorie, sources, temporalités, causalités, graphique, discours-narration ... Détachée d'une préparation stricte à l'épreuve professionnelle du CAPES, la formation vise cependant à répondre aussi à certaines des interrogations didactiques des étudiants sur cette épreuve et sera modifiée en fonction de la suppression ou de l'évolution de celle-ci.
En formation continuée, dans le cadre d'une convention MAFPEN-IUFM, un stage a été proposé aux enseignants d'Histoire et de Géographie de collège et de lycée utilisant l'informatique dans leur enseignement. Ce stage, d'une durée de 35 heures (3 jours de stage, un interstage de réalisation et de test, 2 jours pour la mise au point et l'organisation de la circulation des informations), repose sur la réalisation d'un projet informatique en histoire formulé par les enseignants ou par les équipes de collège ou de lycée en fonction des besoins spécifiques de leur enseignement. Trois axes ont été privilégiés : programmation sous SGBD (Dbase); image (Paintbrush, Hyperimage); statistique (Multiplan, Excel), graphique (notamment à travers une réflexion théorique sur les temporalités en histoire) et cartographie (CartaxPC, Logicarte, Carto).
Depuis plusieurs années, sous la direction d'André Poly, dans le cadre du CIES de l'ENS de Fontenay-Saint-Cloud, est proposée une formation courte de sensibilisation des moniteurs de l'Ecole en cinq séances de trois heures. L'objectif n'est pas de formation, mais en proposant des cheminements simples autour de quatre questions (la constitution d'une problématique en sciences sociales; le choix, la délimitation et la constitution d'un corpus de données; le traitement des données; le discours historien et la communication) de sensibiliser à l'utilisation pédagogique en années de DEUG - et de répondre éventuellement aux besoins individuels des recherches des moniteurs - de quelques grands types d'outils informatiques susceptibles de modifier le travail de formation, de recherche et de communication des historiens : tableur, SGBD, logiciel de cartographie, hypertexte. Il ne s'agit pas dans cette formation de créer des compétences, mais de développer un désir et une information critique d'une part sur la bibliographie française et internationale des utilisations de l'informatique en histoire, d'autre part, par une manipulation courte de logiciels (en insistant plus sur le concept et la logique d'un type de logiciel que sur les logiciels spécifiques utilisés : Multiplan, Dbase, CartaxPC, Connexions et Hyperinfo), de souligner les problèmes épistémologiques posés par l'utilisation de l'informatique en histoire, dans l'enseignement de la discipline au niveau DEUG et dans l'autonomisation informatique de la formation historique des étudiants par l'hypertexte compléments de cours ou de TD, notamment sur les plans épistémologique et historiographique, correction d'examen).
J.-M. BALDNER
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INFORMATIQUE ET FORMATION A LA RECHERCHE: LA MAISON DE L'AQUITAINE A
BORDEAUX
En deux mots, que faisons-nous à la Maison de l'Archéologie-Bordeaux.
Il y a en gros deux secteurs:
-Un secteur traitement d'image et intelligence artificielle, dont s'occupe
mon collègue du CNRS Robert Vergneux, à Bordeaux depuis
six mois. Il s'agit de traitement par intelligence artificielle des talatat,
plaques décoratives des temples d'Aménophis IV Akhénaton.
-Un secteur traitement des textes épigraphiques grecs et latins.
En fait, ce sont plusieurs logiciels que j'ai mis au point, seul ou en
collaboration étroite avec mon collègue Dominique Roux
(actuellement en poste à la Casa de Velazquez, Madrid).
PETRAE
Le programme principal (celui qui est utilisé par Guy Labarre) est le programme PETRAE. Il est de fait aujourd'hui utilisé par une série de chercheurs français et étrangers (Suisse, Italie, Espagne, Bulgarie, Roumanie: la liste n'est pas close j'espère) et permet de traiter toutes les informations relatives au texte épigraphique sous forme de base de données. Je soulignerai en particulier, parmi des dizaines de fonctions, le système d'indexation du grec ou du latin, avec possibilité de correction immédiate reportée directement dans le texte depuis l'index, ou les modules de sortie, vers un format RTF (et bientôt vers SGML). Ce logiciel permet de traiter tous les aspects du travail de l'épigraphiste: il s'agit vraiment d'un logiciel "tout confort", comme il existe des logiciels similaires dans d'autres professions (médecine, dentaire, etc., si j'ose la comparaison). Il s'agit d'un très gros programme, écrit pour Mac sous 4D. Un module de prosopographie, directement tirée des textes (c'est un gain de temps absolument énorme), est pour le moment réservé à mon usage personnel, de même qu'un module permettant des visualisations 3D (avec MacSpin par exemple) des informations. Trois autres programmes ont été écrits dans la même perspective et avec la même philosophie (mais il s'agit de réalisations spécifiques):
AETAS (traitement des données de l'Année Epigraphique,
Paris).
NOMINA ROMANA (écrit pour les collègues du CNRS grec)
CIFM (pour le Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, écrit
sur les indications de nos collègues du CNRS et de l'wniversité de
Poitiers qui gèrent ce corpus).
Enfin, dans le cadre d'un projet nommé ORGANON, tous nos efforts
de recherche tournent enfin autour de SGML et de la production de deux
CD-ROM "intelligents" (texte + image interactifs), l'un sur
Les racines de l'Aquitaine, I'autre sur Lascaux. Le travail est bien
avancé. Les beta seront prêtes fin 1994. Dans un deuxième
temps, nous prévoyons de servir toutes nos données, en
particulier celles de PETRAE, sous CD-ROM.
Alain BRESSON
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L'INFORMATIQUE, SCIENCE AUXILIAIRE DE L'HISTOIRE
L'enseignement de l'informatique offert aux étudiants en Histoire
se situe pour l'essentiel au niveau des deuxième et troisième
cycles. Dans le cadre du Deug une formation de type bureautique (dactylographie,
initiation aux logiciels standards) leur est ouverte en option mais la
maquette du Deug Histoire leur laisse peu de possibilités de choix
et rares sont ceux qui en ont bénéficié. Néanmoins
le dynamisme de cet enseignement a permis à l'UFR de Lettres et
Sciences humaines de l'Université de Reims de développer
son équipement en matériel et en sites spécialisés.
Aujourd'hui trois salles équipées d'une quinzaine de PC
386 sont ouvertes et gérées en collaboration avec les principaux
départements concernés (langue, géographie, histoire).
Les logiciels utilisés sont basiques (Works, DBase) et exclusivement sous DOS mais nous prévoyons avant la fin de l'année d'équiper une salle avec Windows.
Par ailleurs, l'équipe d'accueil de la DRED, Histoire de l'homme et de son espace dispose de deux PC (un 386, un 486) où sont installés des logiciels plus performants et plus spécialisés (Word, Excel, Acces, Piste, Scanner) utilisés par les étudiants en maîtrise et en doctorat.
Ils servent également pour l'organisation de stages destinés aux chercheurs locaux ou étrangers (stage pour les enseignants de l'Université de Tunis la Manouba en 1992, d'Oran es Senia en 1993).
Enfin trois Macintosh sont également à la disposition des collègues dans le cadre des centres de recherche. Un enseignement de prosopographie sous SGBD 4D est également dispensé en Licence.
Cette description sommaire souligne les choix méthodologiques essentiels: l'enseignement de l'informatique est intimement liée à l'initiation à la recherche ou à son perfectionnement. Il s'agit d'initier les étudiants aux méthodes de traitement logique de l'information. Aussi dans le programme d'enseignement d'informatique de Licence que j'assure, l'accent est mis sur l'analyse de données, la conception et le traitement informatique d'un corpus et la maîtrise des algorithmes. Les étudiants réalisent naturellement des travaux pratiques mais dès que leur maîtrise de l'ordinateur le leur permet, ils les exécutent seuls dans les salles en libre service qui leur sont largement accessibles. La formation est ainsi consacrée à l'analyse de la démarche et aux résultats obtenus.
Trois étapes essentiels balisent cet enseignement. La première porte sur l'identification de l'information historique. Les étudiants sont d'abord sensibilisés aux problèmes soulevés par la recherche de l'information dans les bases de données bibliographiques en travaillant sur Francis, CDthèses et la base de la Bibliothèque Nationale. L'hétérogénéité des résultats d'une interrogation empirique les convainc très vite de la nécessité de structurer les questions et de définir les itinéraires de recherche. Les premières notions de programmation peuvent ainsi être esquissées. Cela permet d'approfondir la définition de l'information historique en rappelant les règles essentielles de la critique des sources mais aussi la notion même de "donnée" pour l'historien. Un travail plus précis peut ainsi être réalisés sur la nature de l'information et sa représentation (indexation, codage). Cette première étape s'achève avec la mise en place des concepts essentiels: unité de base de l'information, attributs, valeurs, notions de fichiers. La conception et la réalisation d'une base de données matérialise l'apprentissage de ces notions et sert de support à la phase suivant.
L'initiation à l'algorithmique constitue une étape intermédiaire particulièrement décisive car elle repose sur une démarche analytique et logique initiale apparemment peu compatible avec l'aspiration à la synthèse de l'historien. Les aspects épistémologiques sont volontiers soulignés en insistant sur les spécificités de la recherche historique par rapport à d'autres sciences humaines: absence de modèle préalable et de lois générales, démarche inductive. Ces particularités sont illustrées grâce à la manipulation et aux traitements de la base de données constituées (recherche, tri, comptage). Ainsi, à travers la masse d'informations analysées, se dégage peu à peu le troisième et dernier aspect: l'approche quantitative.
Cette dernière étape offre l'occasion de rappeler quelques notions statistiques fondamentales que j'ai eu le plaisir de leur enseigner en Deug mais que je ne me lasse pas de répéter. Le traitement informatique permet cependant d'approfondir les notions de fréquences et de corrélation à travers la présentation de recherches particulières (lexicométrie, initiation à l'analyse de correspondance, analyse cartographique). C'est également l'occasion de souligner les limites de l'outil informatique ainsi que les risques de traitements automatisés de plus en plus utilisés mais parfois mal maîtrisés. Le tout s'achève -en général- sur une analyse de la notion de preuve en Histoire.
Cette structure générale sert aussi de base aux formations en maîtrise et en doctorat mais l'enseignement repose alors sur les interrogations et la démarche des étudiants eux-mêmes.
Monique LAKROUM Université de Reims
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LES PROGRAMMES DES ENSEIGNEMENTS A ORLEANS
1° L'enseignement optionnel de licence (25 heures)
Le programme de l'enseignement optionnel de licence, très demandé, comporte les classiques initiations au DOS et à un traitement de texte (WORD), à une base de données (DBase) et à un tableur (QUATTRO).
2° DEA-Doctorat : Le module informatique et histoire urbaine (18 heures)
Le module offre une initiation, au moyen d'exemples choisis en histoire urbaine contemporaine:
à la constitution d'une base de données.
à
l'A.F.C.
à
la cartographie.
Exemple: on a étudié les statues parisiennes.
Jean-Louis ROBERT
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LA FORMATION EN INFORMATIQUE DES HISTORIENS A RENNES II
Formation informatique offerte au étudiants en histoire:
Actuellement deux filières coexistent dans le DEUG d'histoire: la première, dite "formule 1", concerne les étudiants qui se dirigent vers la recherche ou l'enseignement; la seconde, dite "formule 2", concerne les étudiants qui souhaitent s'orienter vers les IEP, écoles de journalisme, bibliothécaire, Concours etc... Les deux filières délivrent bien sûr un DEUG, puis une licence d'histoire. Avec la réforme, cette dualité cessera pour la première année de DEUG en 1994.
Les différents enseignements d'informatique selon les filières.
Filière 1
Le début de la formation se fait de façon obligatoire en seconde année avec 2 heures par semaine. Cela a démarré dans la cadre du plan IPT, donc tous les étudiants de l'Université de Rennes 2 "subissent" ce type de formation en seconde année. Le principe en est le suivant: un enseignant par UFR a la responsabilité de la formation (choix des programmes, rédaction des TP, préparation et correction des sujets des examens), il assure un certain nombre d'heures de cours et souvent une heure de TP par semaine. Le reste des TP sont encadrés par des moniteurs qui sont étudiants de maîtrise ou DEA d'informatique à Rennes 1.
L'enseignement est donc individualisé par UFR, mais l'objectif est surtout de permettre une initiation à l'outil et de donner des connaissances générales. Le programme pour les historiens a été le suivant:
Présentation des concepts de base, histoire de l'informatique
(10 heures de cours ).
Utilisation de logiciels: Windows et DOS, tableur et grapheur (Excel),
traitement de texte (Word), gestionnaire de fichiers (Paradox). 1h de
TP par semaine. Chaque logiciel est présenté à l'aide
de projection en amphi avant le début des TP. Au cours de ces
derniers ne sont vues que les manipulations de base.
Seul le choix des exercices qui traitent de données historiques
assure le lien avec la matière. Le choix des moniteurs non historiens
ne permet pas d'envisager autre chose, si ce n'est des "considérations" générales
en amphi sur les conséquences de l'informatique pour une recherche
historique (je doute d'ailleurs du bienfait de ces "dires" sur
un public non initié à la recherche!).
Cet enseignement ne va pas sans problème, et son utilité est régulièrement remise en cause, non pas par les historiens mais par ceux qui assurent le suivi de cet enseignement. Sa lourdeur y est pour beaucoup: j'avais cette année 386 étudiants suivant ce cours, répartis en groupe de 16 pour les T, et donc 7 a 8 moniteurs. Ces derniers ne peuvent pas corriger des examens. Leur recrutement est aussi sujet à discussion: il est difficile pour moi de donner des sujets de TD faisant appel à des connaissances historiques précises, et parfois une certaine incompréhension mêlée d'agacement et de dédain apparaît entre les moniteurs et les étudiants. C'est bien sûr très lié à la personnalité des moniteurs, car parfois l'inverse se passe, cet enseignement non hiérarchisé permet aussi de débloquer des situations. On peut aussi se demander si cet enseignement général ne devrait pas relever plutôt d'enseignants en informatique (c'est d'ailleurs parfois une de leurs revendications, mais qui jusqu'à maintenant n'est pas reprise par l'UFR d'histoire).
En conclusion, ce n'est pas une panacée, mais c'est peut-être le seul moyen d'assurer un enseignement de masse (plus de 2.000 étudiants). Présenter l'informatique en option ne nous paraît pas souhaitable, car nous prêcherons sans doute les convaincus et il y a chaque année quelques heureuses rencontres entre un étudiant et son clavier! L'essentiel serait probablement de lier ces TD à leur cursus (facile à dire!). La nécessité de présenter à un enseignant d'histoire moderne un mémoire dactylographié contenant des graphiques a cette année motivé un certain nombre d'étudiants. Cet enseignement peut se prolonger en licence de façon facultative dans le cadre d'un bloc de sciences annexes. L'enseignement est de 2 heures de TD pendant un semestre. Il y avait cette année 50 étudiants (3 groupes). Les étudiants ayant déjà eu une formation de base, j'essaie plutôt de les préparer à utiliser l'outil au cours d'une recherche. Pour cela je propose un thème, cette année ce sera l'enquête agricole de 1852 en Bretagne, ou les effectifs nobiliaires au XVIe siècle. Les étudiants saisissent ces documents totalement ou en partie à l'aide d'un tableur ou d'un gestionnaire de fichier, et l'objectif est de faire une analyse simple des informations (tris, regroupement, comptage, moyenne, médiane, établissement de classes) à l'aide du tableur, puis une représentation cartographique à l'aide de CARTO2D. Les étudiants rédigent ensuite une présentation de leur travail.
La principale lacune de cet enseignement est sans doute le manque d'ouverture sur plusieurs méthodes; cela est dû en partie au peu d'heures de TD, mais aussi à l'orientation de mes recherches qui sont de type quantitatif. Les collègues coopérants me prêtent des données et les présentent aux étudiants mais j'hésite toujours à présenter un travail de lexicométrie par exemple. Il me paraît évident que l'intervention de plusieurs enseignants ayant des méthodes de recherches diverses serait une nécessité. L'autre difficulté provient de l'absence de formation statistique pour les étudiants, et cela m'oblige à présenter hâtivement les moyennes, les écarts-types et à en rester là. En cela, la nouvelle maquette du DEUG qui réunira dans un module "méthodologie" de l'informatique et des statistiques me paraît une bonne chose.
Actuellement, il n'y a rien en maîtrise, si ce n'est mon heure de permanence ! En troisième cycle, une formation commune (tous UFR) en informatique est proposée sous forme de séminaires. Cette année les présentations ont concerné:
bases de données quantitatives, bases de données textuelles.
recherches bibliographiques.
analyse de données.
Les intervenants enseignent dans différentes UFR. Les présentations
sont suivies de TP pour ceux que cela intéresse.
Filière 2:
L'enseignement commence en première année et est l'équivalent de la seconde année de la filière 1. En seconde année (10 h de cours et 39 h de TD), l'enseignement porte d'une part sur la recherche bibliographique: interrogation de banques de données à la BU, saisie et interrogation d'une base fonctionnant sur ISIS. Nous travaillons en collaboration avec un enseignant d'histoire et nous "engrangeons" les travaux réalisés dans le cadre de l'lnstitut d'Histoire Religieuse Contemporaine. L'autre partie du cours concerne les bases de données, le logiciel utilisé est PARADOX, mais l'accent est mis sur La mise en oeuvre d'une méthode permettant de créer une base cohérente. L'enseignement en troisième année va commencer cette année, et cherche son maître d'oeuvre ! Ces étudiants "disparaissent" ensuite de l'UFR.
Matériel:
Le matériel est celui du SIRE (Service Informatique de Recherche et d'Enseignement) qui est un service commun (son organisation qui s'alourdit proportionnellement à son développement est remis en cause). Il a été créé au moment du lancement du plan IPT et gère l'ensemble du matériel informatique, tant pour les achats que pour la maintenance. Chaque UFR réserve les plages horaires qui lui sont nécessaires, et les salles non occupées sont en libre service. Il y a actuellement une dizaine de salles équipées de 8 compatibles PC reliés en réseau (avec émulation de terminal), deux salles de Macintosh également reliés en réseau, et une salle de terminaux permettant de travailler sur un VAX (essentiellement messagerie, conférence électronique, SAS et RDB). Pour ma part, je l'utilise pour communiquer avec les étudiants: envoi de courrier, et nous ouvrons des espaces conférences concernant l'utilisation des logiciels. Des périphériques sont aussi disponibles: imprimantes laser, scanner, et CD ROM.
Recherche
Pour l'instant, rien de très important, trois ou quatre enseignants chercheurs utilisent un ordinateur pour leurs recherches. Quelques projets se mettent cependant en place par l'intermédiaire de laboratoires de recherches: bibliographie automatisée d'histoire religieuse contemporaine, base de données prosopographique sur la noblesse bretonne, cartothèque des divisions administratives de la Bretagne (XVIIe, XVIIIe, XIXe siècle, atlas concernant l'évolution du monde rural en Bretagne au XIXe).
Remarque:
Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais malgré tout l'utilisation de l'informatique progresse et dépasse l'utilisation du traitement de textes ! A Rennes, les difficultés ne sont pas d'ordre matériel, même si l'on constate que plus il y a de machines, plus il y a d'étudiants devant et que la situation est sans issue! Cependant l'enseignement de l'informatique pour historiens ne me paraît pas toujours très confortable: ne parlons pas des grandes conversations avec les étudiants déçus par un outil qu'ils pensaient miraculeux, mais plutôt de la difficulté à connaître les différents champs d'application de l'informatique. Les champs de recherches sont vastes, et il est difficile de faire le tour de toutes les méthodes employées. Aux yeux de certains collègues et étudiants, la fonction de "Madame Informatique" laisse supposer un savoir en tous domaines allant de l'analyse des textes au graphique en passant par les statistiques et les interrogations en ligne. Il est bien évident qu'après une période d'initiation, l'intervention d'une "batterie" d'enseignants chercheurs qui présenteraient et initieraient à leurs propres outils serait plus efficace. L'informatique devenant alors une méthode comme une autre.
Martine COCAUD
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HISTOIRE ET TECHNOLOGIES NOUVELLES AU DEPARTEMENT D'HISTOIRE DE L'UNIVERSITE
DE ROUEN
1. L'INFORMATIQUE DANS LE CURSUS DE FORMATION DES HISTORIENS.
1.1. LES ORIGINES.
Je suis heureux de vous présenter la situation rouennaise. L'arrivée de l'informatique au Département d'Histoire est récente, et a bénéficié de nombreux soutiens - notamment celuide son ancien directeur, Claude MAZAURIC - qui lui ont permis de s'institutionnaliser très vite. Jusqu'alors seule une Unité de Valeur (U.V.) d'informatique existait à l'UFR des Lettres et Sciences Humaines, dans le cadre de l'atelier "Informatique pour Tous" (IPT). Cet enseignement n'était en rien réservé aux historiens et donnait une approche de l'informatique parfois rebutante pour les étudiants en s'orientant vers la connaissance des matériels (disque dur, carte-mère, circuits imprimés) et la programmation (en basic ou en turbo-pascal).
L'introduction d'un enseignement d'informatique et plus généralement de Technologies Nouvelles (CD-ROM, Vidéodisques, CDI, etc.) spécifique pour les historiens de l'Université de Rouen est née d'un double constat:
1) Tous les secteurs de la société s'informatisent et il nous paraissait important que dans la formation qu'ils reçoivent, les étudiants d'Histoire apprennent l'usage de l'informatique pour leur futur métier. Dans ce domaine la formation initiale (collège et lycée) ne répond que très partiellement à cet objectif.
2) Par ailleurs, tous les étudiants d'Histoire ne souhaitent pas s'orienter vers l'enseignement. Et la connaissance de l'informatique peut apporter un "plus" dans le cursus de formation.
Aussi, fort de ce constat, dans un premier temps (en 1989-1990), un enseignement d'informatique a-t-il été proposé aux étudiants d'Histoire de niveau licence et maîtrise.
En licence, ces cours-TD d'une durée hebdomadaire d'1 h 30 donnait un enseignement général d'informatique, à savoir la connaissance du matériel micro-informatique, l'apprentissage d'un logiciel intégré Works avec ses différentes fonctions (Traitement de texte, Tableur-Grapheur, Base de Données) et une présentation des Nouvelles Technologies (CD-ROM, Vidéodisques).
En maîtrise, les étudiants apprenaient l'usage d'une base de données (Dbase) pour traiter les sources historiques et d'un traitement de texte (Word) pour taper leur mémoire de maîtrise.
1.2. LA CREATION DE LA MENTION "DOCUMENTATION".
En 1990-1991, le Département d'Histoire a fait des démarches auprès du Ministère en vue de la création de la licence d'Histoire mention "Documentation" et de la maîtrise d'Histoire mention "Documentation". Après accord de celui-ci, la mention "Documentation" a démarré à la rentrée d'octobre 1991 pour la licence et en octobre 1992 pour la maîtrise.
Les débouchés professionnels sont multiples et élargissent la traditionnelle voie de l'enseignement. Suite à la licence d'histoire mention "Documentation", les étudiants peuvent présenter, outre le CAPES et l'Agrégation d'Histoire :
le CAPES externe de Documentation (nouvellement créé),
le concours de l'Institut National des Techniques Documentaires,
la maîtrise d'histoire mention "Documentation" (créée
en 1992-1993),
les concours en documentation dans les entreprises et dans la fonction
publique territoriale (Ville, Département, Région, Services
Publics...).
Pour obtenir la mention "Documentation", les étudiants
de licence doivent obligatoirement suivre deux Unités de Valeur
(U.V.) sur les cinq prévues :
Une U.V. intitulée " Connaissance et Utilisation des Sources
Historiques " composée de trois parties : d'abord paléographie,
ensuite archéologie ou patrimoine, enfin droit des auteurs et
approche épistémologique des sources historiques.
Une autre U.V. (l'ancienne U.V. d'informatique) intitulée "Recherche
documentaire et Nouvelles Technologies en Histoire" composée
de deux parties : d'une part, bibliographie, catalographie et méthodologie
de la recherche documentaire et d'autre part, applications historiques
avec le logiciel Works et connaissance du DOS, de Windows, des banques
de données bibliographiques (CD-ROM Francis, BNF, Electre-Biblio,
Myriade) et iconographiques (vidéodisques du Louvre, du musée
d'Orsay, du musée Picasso, des Images de l'Archéologie,
des Images de la Révolution française, des Châteaux
de la Loire, de Vidéocatalogue et de De Italia), et des logiciels
de recherche documentaire (Mémolog, Diderot, Texto).
Les étudiants de maîtrise se sont vus proposer deux Unités
de Valeur :
Une U.V. ouverte aux étudiants de maîtrise d'histoire.
Cette U.V. prolongeait celle qui existait auparavant. Elle visait l'apprentissage
d'une base de données (Dbase, peut-être par la suite Access)
pour traiter les sources historiques et d'un traitement de texte (Word)
pour taper le mémoire. Le début de l'année est consacré aux
conseils pour réunir la bibliographie du mémoire à partir
des instruments traditionnels de bibliographie (Bibliographie annuelle
de l'Histoire de France, Année philologique, etc.) et des nouvelles
technologies de recherche documentaire (CD-ROM Francis, BNF, Electre-Biblio,
Myriade).
Une autre U.V. est réservée aux étudiants de maîtrise
d'histoire mention "Documentation", c'est-à-dire ceux
qui ont obtenu une licence d'histoire mention "Documentation".
Elle poursuit le travail engagé en licence et l'approfondit. Le
mémoire de maîtrise est alors le résultat d'une "enquête
prolongée dans des séries ou sources documentaires ayant
valeur historique ". L'aspect original de cette maîtrise consiste
en un stage de 100 heures (soit 4 jours x 6 heures sur 4 semaines) dans
le service de documentation d'une entreprise publique ou privée.
Un rapport de stage doit être rendu et compte pour près
d'un quart de la note de maîtrise. A l'issue de cette année,
une étudiante s'est trouvée embauchée par les Services
Régionaux de l'Archéologie, dépendant de la DRAC
!
2. INFORMATIQUE ET RECHERCHE HISTORIQUE.
2.1. DES BANQUES DE DONNÉES RÉFÉRENTIELLES.
Le Groupe de Recherche d'Histoire (GRHIS), que dirige Françoise Thélamon, est une unité associée (1274) au CNRS et à ce titre se consacre principalement à l'histoire de la sociabilité. L'informatisation du Centre de Recherche a commencé en 1988. Il s'agissait alors de constituer une banque de données référentielles sur le thème du colloque à venir " Sociabilité et Nourriture ". Depuis l'URA s'est enrichie de plusieurs banques de données sur la " Sociabilité du travail et des loisirs " et sur la " Sociabilité de la rue ", thème de notre prochain colloque en novembre 1994.
2.2. DES BANQUES DE DONNÉES FACTUELLES.
A côté de ces banques de données bibliographiques s'est mis en place d'autres banques de données factuelles. Les Rencontres Académiques et Universitaires sur le thème " L'Histoire et les Nouvelles Technologies " (CRDP de Rouen - 13 mars 1991) ont sensibilisé les enseignants-chercheurs à l'importance de l'informatique et aux possibilités de traitement de l'information qu'elle offrait. Aussi en lien avec le GDR 1095 "Histoire du Christianisme", que dirige Claude LANGLOIS, une Banque de données sur les confréries religieuses en Normandie à l'époque moderne a été constituée et les premiers résultats (graphiques obtenus à l'aide du tableur Excel) ont été présentés avec Marc VENARD et Philippe GOUJARD lors de la journée d'étude du GRHIS du 10 juin dernier. Un autre chercheur, Daniel-Odon HUREL, a entrepris de recenser la correspondance des Mauristes. Jean-Pierre CHALINE, travaillant sur la sociabilité des élites, projette deux banques de données : une sur les Sociétés Savantes aux XIXe-XXe siècles et une sur les Parlementaires de la IIIe République. Enfin deux doctorants en thèse avec Claude LANGLOIS recensent, l'un, les associations sportives en Haute-Normandie (1850-1945) et l'autre, les élites africaines de l'AEF (1930-1960).
3. BILAN ET PROJETS POUR LES ANNEES A; VENIR.
3.1. BILAN DE LA FORMATION DES HISTORIENS.
Au total en 1993, une soixantaine d'étudiants de licence ont choisi l'U.V. de "Recherche documentaire et de Nouvelles Technologies" et en maîtrise, également une soixantaine d'étudiants se sont inscrits à l'U.V. d'informatique et une dizaine a fait un mémoire de maîtrise d'Histoire mention "Documentation". Enfin cinq étudiants de 3e Cycle (DEA ou thèse) ont suivi régulièrement l'enseignement d'informatique.
Les rééls succès obtenus au CAPES de Documentation ont attiré un nombre croissant d'étudiants, qui voient leurs possibilités professionnelles s'accroître et se diversifier. La filière "Documentation" associe étroitement les professionnels de la Documentation, tant les Conservateurs de la Bibliothèque Universitaire, Yannick VALIN et Louise AUDELIN, que le Maître de Conférence en Documentation de l'IUFM, Françoise CHAPRON.
3.2. PROJETS POUR LES ANNEES A VENIR.
La mise en place à la rentrée 1993-1994 d'un cursus d'archéologie au sein du Département d'Histoire nous laisse entrevoir des possibilités nouvelles de collaboration et de formation avec les archéologues. Vous le savez, l'archéologie a été dans les premiers domaines de Clio à s'intéresser à l'informatique. Stocker l'information et restituer des statistiques sur un corpus ou des séries plus ou moins vastes sont deux des missions possibles de l'ordinateur au service de l'archéologie. La cartographie automatique est également un champ d'action que l'on peut assigner à l'informatique.
Deuxième projet en gestation, celui du pilotage informatique de vidéodisques, et plus intéressant encore dans quelques temps, le pilotage informatique de CD-Photo. Chaque chercheur pourra constituer sa propre banque d'images (100 au maximum pour l'instant) sur un CD de 12 cm de diamètre pour un coût d'environ 350 F. (50 F. pour le CD vierge et 3 F. pour le prix du transfert d'une photo ou d'une diapositive). Il me semble que dans ce domaine du multimédia des possibilités nouvelles vont s'offrir aux historiens.
Voilà rapidement fait le tour de nos activités informatiques au Département d'Histoire de l'Université de Rouen. Les Nouvelles Technologies font désormais partie du paysage...
Paul PAUMIER
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L'U.V DE LICENCE "HISTOIRE ET INFORMATIQUE" A PARIS I
Une première U.V. de licence Histoire et Informatique avait été mise
en place par mes soins à Paris I en 1975-1976. Mais le succès
aidant, ses effectifs avaient augmenté au point de remettre en
cause l'accès des étudiants de licence au Centre de Calcul
de Paris I, en principe réservé aux chercheurs, d'autant
qu'il fallait dépenser des crédits CNRS pour pouvoir faire
tourner SPSS et les logiciels de l'ADDAD qui étaient alors au
centre de l'enseignement que je m'efforçais de dispenser. J'ai
donc abandonné cet enseignement en 1982 ou en 1983.
En septembre 1987, une circulaire de J.P. Bardet, alors chef de la mission scientifique, a été transmise à l'UFR. Elle annonçait une expérience d'implantation d'équipement micro-informatique visant les études d'histoire, le niveau choisi étant celui de la maîtrise. Puis sont arrivées les machines promises, des AT 286 Bull 35; longtemps entreposées dans le bureau du Directeur d'UFR, faute de salle pour les recevoir, elles ont finalement été installées dans une salle ad hoc pour la rentrée 1989 et il a donc été possible de relancer une UV de licence Histoire et Informatique, destinée en principe à permettre aux étudiants d'utiliser par la suite, de façon autonome, l'informatique dans le cadre d'un travail de recherche historique, la salle de travail étant en accès libre. A titre d'exemple pour l'atelier, je donnerai quelques détails sur le contenu de cet enseignement, son organisation et ses finalités.
OBJECTIF ET PÉDAGOGIE:
Donc, permettre aux étudiants d'utiliser par la suite, de façon autonome, l'informatique dans le cadre d'un travail de recherche historique. A mes yeux, cela suppose deux choses: certes, une certaine aisance face à la machine et aux logiciels; mais surtout, pour que l'étudiant ne soit l'esclave ni d'une machine, ni d'un programme, il fallait le rendre apte à comprendre les travaux et la démarche des historiens qui ont été amenés à utiliser l'outil informatique, de façon à ce qu'il puisse s'inspirer de ces travaux, les critiquer, et surtout maîtriser la réflexion proprement historique amenant à choisir telle méthode plutôt que telle autre, ou à formuler les problèmes d'une certaine façon.
L'enseignement dans cette UV n'est donc pas un enseignement d'informatique au sens strict, mais un enseignement qui, au-delà de l'ordinateur lui-même, vise à éveiller l'intérêt de l'étudiant pour tout l'éventail de méthodes que l'ordinateur rend accessible, et pour toute la chaîne des réflexions qu'implique le recours à l'informatique dans la recherche historique. Bien sûr, les lacunes de ma propre formation et la diversité insuffisante de mes curiosités et de mes intérêts intellectuels m'interdisent de couvrir systématiquement le champ ainsi défini; néanmoins, je me suis efforcé de dépasser les limites de mes spécialités habituelles en combinant plusieurs approches pédagogiques.
Sur le plan pédagogique, je mêle quatre modes de travail: le cours magistral, les T.D. classiques sur machine, l'exposé étudiant et enfin le travail personnel de l'étudiant, les travaux dirigés devant permettre à l'étudiant d'être capable ou bien de construire et d'exploiter une base de données (type DBase) jusqu'à l'analyse factorielle incluse ou de mener à bien une étude de lexicologie et de lexicométrie; l'étudiant sera pour sa part jugé sur trois notes: celle de l'exposé, celle sanctionnant sa participation à une base de données collective peu à peu élaborée dans le cadre de l'U.V. (un répertoire des maîtres et des étudiants de l'Université de Paris au Moyen Age) et enfin celle qui est donnée à son mini-travail de recherche de fin d'année: il s'agit pour lui de réaliser une base de données (type FOXBASE ou PISTES, c'est-à-dire dans ce second cas une base textes) dont il assurera la maîtrise totale, depuis le choix du sujet et la formulation de la problématique jusqu'à l'exploitation terminale (allant jusqu'à la réalisation obligatoire d'une analyse factorielle avec le logiciel TRIDEUX de Philippe Cibois). Une liste des bases réalisées jusqu'ici est jointe en annexe. Le cours et les exposés sont étroitement imbriqués, et sont liés de façon organique aux T.D. En gros, le cours donne, en l'absence de manuel de base (voir ci-dessous "Bibliographie de base"), les cadres principaux, les exemples détaillés étant fournis par les exposés; les TD permettent de travailler sur les logiciels qui correspondent au cours.
BIBLIOGRAPHIE DE BASE
Il n'existe en français aucun livre qui couvre ce champ, si ce n'est un manuel excellent mais rédigé en hollandais (O. BOONSTRA, L. BREURE, P. DOORN, Historische Informatiekunde, Hilversum, 1990); en anglais, une introduction générale pour les Sciences Humaines, J.P. GENET et A. ZAMPOLLI, Computers and the Humanities, Aldershot, 1992. On se reportera donc aux revues qui couvrent chacune une partie du sujet, History and Computing (diffusée par Oxford University Press), Histoire & Mesure (diffusée par le CNRS), le Médiéviste et l'Ordinateur (diffusé gratuitement par le CNRS, IRHT, 40 avenue d'Iéna, 75116, la collection entière étant rééditée en deux volumes commodes, 50 et 70 FF respectivement), et Mémoire Vive (réservé aux membres de l'Association Histoire et Informatique, IHMC, ENS, 45 rue d'Ulm, 75005). L'association internationale History and Computing publie chaque année ses colloques internationaux dont les actes offrent un point commode de la situation; deux au moins ont été publiés en France: celui de Bordeaux 1989 par le CNRS (Maison des Pays Ibériques, Université de Bordeaux III, 33 Talence) et celui de Montpellier 1990 par Josef Smets (250 FF, chez l'éditeur, J. Smets, Le Florilège, 2 rue de l'Encierro, 34470, Pérols). Un utile panorama de la recherche récente en informatique est présenté dans Le Courrier du CNRS. Dossiers scientifiques, février 1993.
PROGRAMME ET PÉDAGOGIE:
1. Pendant qu'en T.D. l'étudiant acquiert la maîtrise des outils logiciels de base (DOS et SPF; à partir de cette année, WINDOWS), les premiers cours sont consacrés à une rapide définition et histoire de l'informatique, en insistant sur les aspects intellectuels et épistémologiques (notion d'algorithme, automatisme, algèbre de Boole, logique floue par exemple).
2. Ensuite vient le premier grand bloc de l'année(sept à huit semaines), l'étude des bases de données. Qu'est-ce qu'une variable? Une base de données? Qu'est-ce qu'une métasource? En quelle mesure une théorie (éventuellement implicite ou locale) correspond-elle obligatoirement à une base de donnée? On examine ensuite les différentes structures de bases de données (hiérachisées, en réseau, relationnelles), et les différentes finalités (bases heuristiques, bases documentaires). Pendant ce temps, les TD sont consacrés à l'apprentissage de FOXBase. La prise de contact se fait de façon assez vivante grâce aux travaux personnels réalisés par leurs prédécesseurs les années précédentes, ce qui les amuse et les encourage; puis, à l'aide d'une base réalisée à cet effet (CART, une base sur les cartulaires anglais du Moyen Age, qui peut être liée à CART2, les monastères médiévaux anglais), ils apprennent à utiliser FOX de façon relationnelle, en travaillant en même temps sur deux bases munies d'une même clé.
La liste des ouvrages distribués en exposé et qui feront l'objet d'une présentation et d'une discussion est la suivante:
André ZYSBERG, Les Galériens, Paris, 1987;
Christophe CHARLE, Les Elites de la République 1880-1900, Paris,
1987.
Christiane KLAPISCH et David HERLIHY, Les Toscans et leurs familles,
Paris, 1978.
Th. K. RABB, Enterprise and Empire: merchant and gentry investment in
the Expansion of England, 1574-1630, Cambridge (Mass.), 1967.
E. LEROY-LADURIE, J.P. ARON et P. DUMONT, Anthropologie du conscrit français,
Paris, 1973 (+ M. DEMONET, P. DUMONT, E. LEROY-LADURIE, 'Anthropologie
du conscrit: une cartographie cantonale', Annales ESC, 1976 (4), pp.700-760).
G. ADAM, F. BON, J. CAPDEVIELLE et R. MOURIAUX, L'ouvrier français
en 1970, Paris, 1970 (cf. F. BON, Les Sondages peuvent-ils se tromper,
Paris, 1974).
Hélène MILLET, Les chanoines du chapitre cathédral
de Laon, Rome, 1982.
J.L. BIGET, J.C. HERVE et Y. THEBERT, Les Cadastres anciens des villes
et leur traitement par l'informatique, Rome, 1989.
Une autre initiation aux bases de données est fournie par une
participation au travail sur une grosse base prosopographique collective
(le Dictionnaire de l'Université de Paris au Moyen Age, avec le
logiciel PROSOP), qui oblige l'étudiant à analyser des
notices de dictionnaires érudits (DHGE, répertoire des
auteurs dominicains de Kaeppeli, répertoires de Mgr. Glorieux,
etc...) et à structurer les notices informatisées en fonction
d'un protocole détaillé.
3. Le deuxième grand bloc est constitué par un retour sur les méthodes statistiques (déjà abordées en premier cycle, au moins en principe). L'objectif est d'initier les étudiants à l'analyse factorielle. Une première séance est consacrée à un rapide rappel des définitions et des méthodes de l'analyse descriptive; on passe ensuite au chi deux, à la corrélation et à l'analyse de régression. Puis vient l'analyse factorielle, à laquelle sont consacrées quatre ou cinq séances, appuyées essentiellement sur les différentes publications de Philippe Cibois. Les logiciels abordés pendant ce temps en T.D. sont VPP et WORKS, d'ailleurs mal adaptés à ce que je voudrais pour les statistiques, et surtout TRIDEUX pour l'analyse factorielle, un logiciel dû à Philippe Cibois.
Les exposés qui accompagnent ce deuxième bloc sont les suivants:
quelques exemples de méthodes, de choix d'indices et d'utilisations
du quantitatif:
G. DURAND, 'Préséance, cohésion, hiérarchie
sociale à Lyon en 1789', Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine,
XXIII (3), 1976, pp.442-460.
J. LEFORT, 'Fiscalité médiévale et informatique',
Revue Historique, 252, 1974, pp.315-356.
F. IRSIGLER, 'La mercuriale de Cologne (1531-1797): structure du marché et
conjoncture des prix céréaliers', Annales ESC, 1978 (1),
pp.93-114.
corrélation et régression(s):
Ch. TILLY et E. SHORTER, Strikes in France, Cambridge (Mass.), 1974.
W.P. WARD, 'Birth Weights and Standards of Living in Vienna, 1865-1930',
Journal of Interdisciplinary History, XIX (2), 1988, pp.203-229.
K. O'LESSKER, 'Who voted for Hitler ?', American Journal of Sociology,
LXXIV, 1968-1969, pp.63-69.
D. OBERWILLER, 'Crime and authority in Eigteenth Century England', Historical
Social Research, XV, 1990 (2), pp.3-34.
les analyses factorielles:
A. PROST, Le vocabulaire des proclamations électorales, 1881-1885-1889,
Paris, 1974.
L. GIRARD, W. SERMAN, E. CADET et R. GOSSEZ, La Chambre des Députés
en 1837-1839, Paris, 1976.
J.L. ROBERT, La scission syndicale de 1921. Essai de reconnaissance des
formes, Paris, 1980 (+ 'L'évolution de la syndicalisation en France,
1914-1921', Annales ESC, 74, p.1092-1108.
Ch. KLAPISCH et M. DEMONET, 'A uno pano e uno vino', Annales ESC, XXVII,
1972 (4-5), pp.873-901.
A. GUERREAU, 'Analyse factorielle et analyses statistiques classiques:
le cas des ordres mendiants dans la France médiévale',
Annales ESC, XXXVI, 1981 (5), pp.869-912 et 'Observations statistiques
sur les créations de couvents franciscains en France, XIIIe-XVe
siècles', Revue de l'Histoire de l'Eglise de France, LXX, 1984,
pp.27-60.
A. GUERREAU, 'Les Pélerinages en Mâconnais', Ethnologie
Française, XII, 1982, pp.7-30.
A. GUERREAU, 'Douze doyennés clunisiens au milieu du XIIe siècle',
Annales de Bourgogne, LII, 1980, pp.83-128.
M. DEMONET et A. GRANASZTOI, 'Analyse factorielle et modèle social:
une ville de Hongrie', Annales ESC, XX
A. SALEM, 'Analyse factorielle et lexicométrie. Synthèse
de quelques expériences', Mots, IV, pp.147-168.
J. HEFFER, 'La convergence du revenu par tête aux Etats-Unis',
Travaux de l'Institut de Géographie de Reims, XXI-XXII, 1975,
pp.10-26.
4. Le troisième grand bloc est constitué par l'étude
des textes. Le cours permet un rappel des principales notions et définitions
de linguistique nécessaires pour comprendre ce qu'est l'analyse
du discours. Puis, on passe en revue les différents logiciels
existant et les problèmes de méthode posés par la
statistique lexicale. Les travaux dirigés permettent l'apprentissage
d'un de ces logiciels, PISTES et les étudiants apprennent à l'utiliser
puis à en extraire des données qu'ils vont ensuite pouvoir
traiter en analyse factorielle avec le logiciel TRIDEUX.
Les exposés portent sur les sujets suivants:
Tracts de Mai 68
J.M. COTTERET et R. MOREAU, Le vocabulaire du général
de Gaulle, Paris, 1969.
J. ROCHE, Les candidats aux élections présidentielles,
1965-1969, Toulouse, 1971.
J.M. COTTERET, EMERI, GERSTLE et R. MOREAU, Giscard d'Estaing et Mitterrand:
54774 mots pour convaincre, Paris, 1969.
(exemples choisis dans) J.P. BENZECRI et al., Pratique de l'analyse des
données, T. III.
M. PECHEUX, J. LEON, J.B. MARANDIN, S. BONNAFOUS, 'Présentation
de l'analyse automatique du discours (AAD69): théories, procédures,
résultats, perspectives', Mots, IV, 1982, pp.95-124.
P. LAFON, 'Analyse lexicométrique et recherche des co-occurrences',
Mots, III, 1981, pp.95-148.
J. GUILHAUMOU, 'L'histoire du discours et la lexicométrie', Histoire & Mesure,
I, 1986 (3/4), pp.27-46.
A. SALEM, 'Segments répétés et analyse statistique
des données textuelles', Histoire & Mesure, I, 1986 (2), p.5-28.
A. GUERREAU, 'Pourquoi et comment l'historien doit-il compter les mots?',
Histoire & Mesure, IV, 1989 (2), p.5-28.
5. Le dernier ensemble de cours est consacré à l'examen
rapide d'une série de domaines mal couverts par les trois blocs
essentiels, pendant que les TD sont partagés entre les exposés
illustrant le cours, et le début de la réalisation du travail
de fin d'année des étudiants. Leur liste change d'une année
sur l'autre. Cette année, j'ai abordé les sujets suivants:
a) la démographie; les ouvrages donnés en exposé étaient:
R.S. SCHOFIELD, 'La reconstitution des familles par ordinateur', Annales
ESC, XXVII, 1972, 1071-1082.
J.P. BARDET, Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1983.
J.Cl. PERROT, Genèse d'une ville moderne: Caen au XVIIIe siècle,
Paris-La Haye 1975 (+ J.Cl. PERROT et Y. DAUBEZE, Un programme d'étude
démographique sur ordinateur', Annales ESC, XXVII, 1972 (4-5),
p.1047-1070).
E.A. WRIGLEY et R.S. SCHOFIELD, The Population History of England, 1541-1871.
A Reconstruction, Londres, 1981 (+ L. HENRY et D. BLANCHET, 'La population
de l'Angleterre de 1541 à 1871', Population, 1983 (4-5), p.781-825.
F. MENDELS, 'La composition du ménage paysan en France au XIXe
siècle', Annales ESC, XXXIII, 1978 (4), p.780-802.
b) L'espace: de l'analyse spatiale à la cartographie (mais celle-ci
de façon toute théorique, puisque nous n'avons pas de logiciel
de cartographie à notre disposition). Les ouvrages donnés
en exposé étaient:
D. PUMAIN et Th. SAINT-JULIEN, La dynamique des villes, Paris, 1983
(un ouvrage qui nécessite toutefois un bon niveau mathématique).
C. CAUVIN, B. LEPETIT et H. REYMOND, 'Un espace de relation dans la France
pré-industrielle', Histoire & Mesure, II, 1987 (3/4),
T. RIHLL et A.G. WILSON, 'Spatial interaction and Structural Models',
Histoire & Mesure, II, 1987 (1), pp.5-32.
P. DOORN, 'Geographical location and interaction models and the reconstruction
of Historical Settlement and communication: the Exemple of Aetolia, Central
Greece', Historical Social Research, XVIII, 1993, pp.35-71.
c) L'archéologie: le cours porte sur l'archéologie analytique
et l'évolution récente des méthodes de cette discipline;
les exposés portent sur les publications suivantes:
F. DJINDJIAN, Méthodes pour l'archéologie, Paris, 1991,
pp.167-200 ("La sériation"); cf. aussi F. DJINDJIAN,
'La sériation en archéologie: un état de l'art,
méthodes et applications', in R. DUCASSE, Panorama des traitements
de données en archéologie, 1985.
F. GILIGNY, 'Simulation archéologique à partir de l'étude
ethno-archéologique des flèches de Ye-Ineri', Histoire & Mesure,
V, 1990 (1/2), pp.
F. GILIGNY, 'La reconnaissance des formes céramiques. Une approche
typologique formalisée', Histoire & Mesure, V, 1990 (1/2),
pp.
d) Histoire de l'art: le corus décrit les principales applications.
Exposé, présentation d'une thèse:
Florian COMAN, L'Histoire de l'art et l'informatique documentaire, Paris, 1986.
e) L'intelligence artificielle. Le cours permet de présenter les principaux concepts mis en jeu par cette approche. Les exposés portent sur:
J.Cl. GARDIN, Le Calcul et la Raison, Paris, 1989.
G.P. ZARRI et al., Le système RESEDA (divers rapports en ma possession).
Les articles contenus dans J.C. GARDIN, O. GUILLAUME, P.O. HERMAN, A.
HESNARD, M.S. LAGRANGE, M. RENAUD et E. ZADORA-RIO, Systèmes experts
en Sciences Humaines, Paris, 1987.
Jean-Philippe GENET Maître de Conférences à Paris
I, directeur de l'UA 1004
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ANNEXE: LES DOSSIERS DES ETUDIANTS
Ils sont répartis en deux séries, selon qu'il s'agit de
base de données "textes", destinées à être
traitées par PISTES, ou de bases de données type DBase.
Je précise que tout est fait pour que l'étudiant choisisse
et définisse lui-même son sujet. Quand -comme c'est assez
souvent le cas- il n'a rigoureusement aucune inspiration, je m'efforce
de l'amener à trouver quand même un sujet; certains de ces
sujets n'ont bien sûr qu'un intérêt très secondaire,
mais parfois les étudiants ont des idées bien arrêtées
et délimitent d'eux-mêmes un sujet original. Je n'ai pas
détaillé les dossiers faits en 1991-1992 et en 1992-1993
pour lesquels figure seulement un récapitulatif sommaire.
BIBLIOTHEQUE DES TEXTES ETUDIES POUR LEUR MEMOIRE DE FIN D'ANNEE PAR LES ETUDIANTS DE L'U.F.R. D'HISTOIRE AVEC LE LOGICIEL "PISTES"
Les textes présentés ici ont pour la plupart été saisis avec un éditeur, le logiciel SPF. SPF produit des fichiers parfaitement standard, mais il souffre de deux inconvénients au niveau de la saisie : d'une part, il est typographiquement pauvre; d'autre part, il traite chaque ligne comme un paragraphe, c'est-à-dire qu'il y a un retour-chariot au bout de chaque ligne.
Les textes qui figurent sur ce catalogue n'ont pas été corrigés ou vérifiés; ils sont dans l'état dans lequel me les ont remis les étudiants, et, comme on peut s'y attendre, la qualité des corpus est extrêmement variable, que ce soit sur le plan du choix des textes et donc de la cohérence du corpus, de la référenciation des textes (qui permet de remonter à la source) ou enfin de la qualité même de la saisie. J'ai toutefois passé tous les textes sous le correcteur orthographique de WORD4 afin de les améliorer grossièrement au plan de l'orthographe.
Pour chaque fichier existe une étude en général très brève: mon but, au plan pédagogique, était surtout de contrôler la capacité de l'étudiant à manier une chaîne de logiciels (SPF, PISTES, retour à SPF, TRIDEUX) pour arriver à une analyse factorielle (il existe donc souvent des fichiers .DAT qui contiennent les données numériques utilisées pour l'analyse factorielle; ils ne sont pas référencés ci-dessous). Ces études sont archivées en salle d'informatique, ainsi que les disquettes d'origine dont beaucoup contiennent non seulement les textes et les analyses factorielles, mais aussi les résultats du traitement PISTES (dictionnaires alphabétiques, hiérarchiques etc...). Par suite des mauvaises conditions de gestion de la salle, plusieurs machines ont été gravement affectées par des virus ce qui a entraîné la nécessité de reformater "à chaud" les disques durs : dans le cours de ce processus, un certain nombre de fichiers ont été perdus et l'étude seule subsiste.
Les discours de Saint-Just, de novembre 1792 au 27 juillet 1794 (étude
de Fabrice MEUNIER) :
Le fichier STJUST.TEX contient cinq discours de St-Just (1767-1794) qui datent de 1794 à l'exception du premier.
Discours 1 : sur le jugement du roi, 13 novembre 1792.
Discours 2 : sur les personnes incarcérées, 26 février
1794.
Discours 3 : sur les factions de l'étranger, 13 mars 1794.
Discours 4 : rapport d'accusation à la Convention, 31 mars 1794.
Discours 5 : dernier discours, 27 juillet 1794.
Le Journal de Brissot, "Le Patriote", du 12 décembre
au 18 décembre 1792 (étude d'Anne-Marie BOTTOS) :
Le fichier PATRIOT.TEX contient sept numéros du journal lancé par Brissot le 16 mars 1789, le Patriote Français (publié à partir de juillet 1789). En 1792, il est quotidien et le corpus comprend les numéros 1219 (mercredi 12 décembre 1792) à 1225 (18 décembre 1792). Le numéro 1221 n'a pas été pris en compte par le logiciel PISTES.
Texte 1 : numéro 1219 (12 décembre 1792); Texte 2 : numéro
1220 (13 décembre 1792);
Texte 3 : numéro 1221 (14 décembre 1792);
Texte 4 : numéro 1222 (15 décembre 1792);
Texte 5 : numéro 1223 (17 décembre 1792);
Texte 6 : numéro 1224 (18 décembre 1792);
Texte 7 : numéro 1225 (19 décembre 1792);
Titres des journaux parus de 1790 à l'An IV, septembre 1796 (étude
d'Alain FORGEOT) :
Le fichier TITRE.TEX contient un corpus de 860 titres de presse extraits du catalogue de Gérard Walter. La durée de parution n'est pas prise en compte, et quelques titres, existant avant le début de la période (cf. La Chronique Universelle) manquent.
Partie 1 : de 1790 à juillet 1791.
Partie 2 : de juillet 1791 à août 1792.
Partie 3 : d'août 1792 à septembre 1793.
Partie 4 : de septembre 1793 à juillet 1794.
Partie 5 : de juillet 1794 à l'An IV.
Les journaux parus lors de la mort de Louis XVI, le 21 janvier 1793 (étude
de Nicolas MASSIN) :
Le fichier MORTROI.TEX contient cinq articles concernant la mort de Louis XVI le 21 janvier 1793.
Article 1 : Le Journal de Paris.
Article 2 : Le Père Duchesne.
Article 3 : Le Mercure de France.
Article 4 : La Gazette de Leyde.
Article 5 : Les Révolutions de Paris.
Le fichier MORTROI.DAT contient les fréquences des 50 mots les plus représentatifs qui ont été sélectionnés par l'auteur de l'étude à partir des résultats de PISTES.
Le Manifeste du Parti Communiste de Marx et Engels (étude de Joël
BOUTTEVILLE) :
Le fichier MARX.TEX contient le Manifeste du Parti Communiste écrit par Karl Marx et Friedrich Engels en 1847 pour le congrès de la Ligue des communistes à Londres., dans l'édition Messidor/Editions Sociales (traduction de Laura Lafargue?).
Partie 1 : Introduction.
Partie 2 : Chapitre 1.
Partie 3 : Chapitre 2.
Partie 4 : Chapitre 3.
Partie 5 : l'ensemble des préfaces.
Le fichier MARX.DAT contient 26 mots non-fonctionnels qui ont été utilisés au moins 25 fois dans les cinq parties du texte.
Les discours de Gambetta en 1872 (étude de Muriel GUERITON) :
Le fichier GAMBETTA.TEX contient huit discours de Léon Gambetta, prononcés lors de banquets à l'automne 1872. Ces textes ont été extraits de J. REINACH (éd.), Discours et plaidoyers politiques de Monsieur Gambetta, Editions Charpentier, III.
Discours 1 : 19 septembre 1872, Firminy (Loire), lignes 1-99.
Discours 2 : 22 septembre 1872, Chambéry, lignes 100-328.
Discours 3 : 25 septembre 1872, Albertville, lignes 329-480.
Discours 4 : 26 septembre 1872, Grenoble, lignes 481-678.
Discours 5 : 27 septembre 1872, Pontcharra, lignes 671-791.
Discours 6 : 29 septembre 1872, Thonon, lignes 792-904.
Discours 7 : 30 septembre 1872, Bonneville, lignes 905-1048.
Discours 8 : 1er octobre 1872, Annecy, lignes 1049-1207.
Les lettres du curé Bellemare de Chambray (Eure) au curé Bellemare
de Shawenagan (Québec), 1887-1890 (étude de Bernard BREUIL)
:
Le fichier LETCUR.TEX contient huit lettres du curé de Chambray (Eure), extraites de la correspondance qu'il a entretenue avec le curé Bellemare de Shawenagan (Québec) de 1887 à 1900. Elle est éditée dans "La Normandie et le Québec vus du presbytère", Cahiers de l'Institut pluridisciplinaire d'Etudes Canadiennes, Publications de l'Université de Rouen, 1980.
Lettre 1 : 26 août 1887.
Lettre 2 : 8 octobre 1887.
Lettre 3 : 7 février 1888.
Lettre 4 : 16 mars 1888.
Lettre 5 : 25 octobre 1888.
Lettre 6 : 9 décembre 1888.
Lettre 7 : 11 février 1889.
Lettre 8 : 12 mai 1890.
Les français à Madagascar de 1904 à 1923 (étude
de Walter SARAGANI) :
Le fichier MADAGASC.TEX contient cinq textes de nature variée ayant trait à la perception par les Français de la situation à Madagascar pendant une vingtaine d'années. Malheureusement, les textes sont très mal référencés ce qui en rend le réemploi difficile.
Texte 1 : 10 mai 1913 : l'accession des indigènes à l'enseignement
secondaire.
Texte 2 : le poids de la corvée.
Texte 3 : lettre de Faucon (28 avril 1904).
Texte 4 : La politique indigène.
Texte 5 : Du mythe du bon sauvage à la dévalorisation de
l'indigène (Charles Poirier, février 1923).
Une correspondance amoureuse : Edgar et Marie-Thérèse,
octobre 1918-septembre 1919 (étude d'Emmanuelle MARY) :
Le fichier CORRES.TEX contient une série de lettres échangées entre un jeune soldat, Edgard, appartenant à une famille de la moyenne bourgeoisie provinciale, et celle qui va devenir sa femme, Marie Thérèse, qui appartient à un milieu beaucoup plus modeste. Les lettres manuscrites ont été copiées en respectant l'orthographe, ce qui interdit tout usage de correcteur orthographique et rend la lemmatisation ardue. Il y a 44 lettres regroupées chronologiquement en sept ensembles.
Groupe 1 : 5 lettres du 23/10/1918 au 23/11/1918.
Groupe 2 : 4 lettres du 26/11/1918 au 5/1/1919.
Groupe 3 : 7 lettres du 7/1/1919 au 28/2/1919.
Groupe 4 : 7 lettres du 6/3/1919 au 24/4/1919.
Groupe 5 : 7 lettres du 6/5/1919 au 7/6/1919.
Groupe 6 : 9 lettres du 25/6/1919 au 3/8/1919.
Groupe 7 : 5 lettres du 5/8/1919 au 14/9/1919.
Les discours prononcés à la Conférence Economique
Interalliée d'Atlantic City (étude de Bénédicte
CONSTANTIN) :
Le fichier CONSTANT.TEX contient six discours prononcés à la Conférence Economique Interalliée d'Atlantic City (octobre-novembre 1919), réunion qui a préludé à la création de la Chambre de Commerce Internationale de Paris (CCI). L'étude ne comporte ni références bibliographiques, ni précisions sur le statut des textes américains (traductions?).
Discours 1 : prononcé par Monsieur Eugène Schneider, Président
de la mission économique française aux Etats-Unis.
Discours 2 : prononcé par Monsieur James S. Alexander, Président
de la National Bank of Trade (New-York) et de la commission "Crédits
et Finances" de la conférence.
Discours 3 : prononcé par Monsieur Lowder, gouverneur de l'Illinois.
Discours 4 : prononcé par Monsieur A.C. Bedford, président
de la Standard Oil Company.
Discours 5 : prononcé par Monsieur Breckinridge Long, 3e secrétaire
d'Etat adjoint.
Discours 6 : prononcé par Monsieur Norman Davis, premier secrétaire-adjoint
du Trésor des Etats-Unis.
Le débat sur Munich à la session extraordinaire de la chambre,
le 4 octobre 1938 (étude de Sabine WACQUEZ) :
Le fichier WACQUEZ.TEX contient douze interventions prononcées lors du débat sur Munich à la session extraordinaire de la chambre, le 4 octobre 1938. Ces textes ont été extraits du Journal Officiel, 52, 5 octobre 1938.
Intervention n°1 : Edouard Daladier (Président du Conseil
et président du parti radical)
Intervention n°2 : E. Millet
Intervention n°3 : Michel Walter
Intervention n°4 : Gabriel Péri (Parti Communiste)
Intervention n°5 : Louis Marin (président de la Fédération
Républicaine)
Intervention n°6 : Léon Blum (SFIO)
Intervention n°7 : Léon Baréty (Alliance des républicains
de gauche et radicaux indépendants)
Intervention n°8 : Henri de Kérillis (groupe des Indépendants
Républicains présidé par Georges Mandel)
Intervention n°9 : L.O. Frossard (à la SFIO 1924-1935)
Intervention n°10 : J. Ybernégaray (parti social français
du colonel de La Roque)
Intervention n°11 : Gaston Bergery (a quitté le parti radical)
Intervention n°12 : Charles Garnier (gauche démocr. et radicale
indépendante)
Les discours du Maréchal Pétain (étude de Nicolas
BARRET) :
Le fichier PETAIN.TEX contient douze discours du Maréchal Pétain, prononcés entre Mars 1941 et Avril 1944. Ces textes ont été extraits de J.-C. BARBAS (éd.) et A. PROST (préf.), Philippe Pétain. Discours aux Français, juin 1940-août 1944, Editions Albin Michel, Paris, 1989.
Discours 1 : 19 mars 1941, Grenoble devant une foule nombreuse.
Discours 2 : 7 avril 1941, discours radiodiffusé.
Discours 3 : 1er mai 1941, prononcé à Commentry (Allier)
puis radiodiffusé.
Discours 4 : 8 juillet 1941 prononcé à la séance
inaugurale de la commission chargée d'élaborer la nouvelle
constitution.
Discours 5 : 22 septembre 1941, prononcé à Chambéry,
sans doute radiodiffusé.
Discours 6 : 19 février 1942, prononcé devant tous les
préfets à Vichy.
Discours 7 : 13 juin 1942, prononcé (plus ou moins improvisé) à Castelnaudary.
Discours 8 : 8 juillet 1942, prononcé lors d'un rassemblement
improvisé par la corporation paysanne de Corrèze.
Discours 9 : 13 septembre 1942, à Bourg en réponse au maire.
Discours 10 : 10 octobre 1942, prononcé à Avignon.
Discours 11 : 4 avril 1943, discours radiodiffusé.
Discours 12 : 28 avril 1944, discours radiodiffusé.
Les allocutions radiotélévisées du général
De Gaulle de 1958 à 1961 (étude de Véronique PESENTI)
:
Le fichier DEGAULLE.TEX ne contient que les trois allocutions radiotélévisées du général De Gaulle mentionnées ci-dessous de 1 à 3, la disquette ayant été endommagée. L'étude a cependant porté sur les huit allocutions.
1 : Allocution radiotélévisée du 13 juin 1958
2 : Allocution radiotélévisée du 27 juin 1958
3 : Allocution radiotélévisée du 4 septembre 1958
4 : Allocution radiotélévisée du 26 septembre 1958
5 : Allocution radiotélévisée du 25 janvier 1960
6 : Allocution radiotélévisée du 29 janvier 1960
7 : Allocution radiotélévisée du 6 janvier 1961
8 : Allocution radiotélévisée du 23 avril 1961
Etude du discours des candidats à l'élection américaine
de 1968 : le Vietnam (étude de Sylvie HARTER) :
Le fichier VIETNAM.TEX contient les discours de 9 candidats à la présidence américaine, prononcés lors des conventions de leur partis respectifs (Robert Kennedy ayant été assassiné avant la convention, son discours de candidature a été sélectionné), et celui dans lequel le président Lyndon B. Johnson annonce son renoncement à la candidature le 17 mars.
Discours 1 : Lyndon B. Johnson.
Discours 2 : Le parti démocrate.
Discours 3 : Robert Francis Kennedy.
Discours 4 : Humbert H. Humphrey.
Discours 5 : George McGovern.
Discours 6 : Le parti indépendant (G. Wallace).
Discours 7 : Le parti républicain.
Discours 8 : Richard Nixon.
Discours 9 : Norman Rockfeller.
Discours 10 : Ronald Reagan.
Les positions respectives de l'église catholique et des protestants
sur la question de l'avortement (étude de Mademoiselle RUZE) :
Le fichier PROCAT.TEX contient un ensemble de textes concernant les positions respectives de l'église catholique et des protestants sur la question de l'avortement. Les textes, imparfaitement référencés, sont pour la plupart des extraits.
Texte 1 : Déclaration du Conseil de la fédération
Protestante de France sur l'éductation sexuelle, la régulation
des naissances et l'avortement.
Texte 2 : Texte (protestant) du 19 mars 1987.
Texte 3 : Révision de la Loi Veil : déclaration du Conseil
de la Fédération Protestante de France (30 septembre 1979).
Texte 4 : Extrait de La Sexualité (Ed. Le Centurion-Labor et Fides).
Texte 5 : Bureau du Conseil de la Fédération Protestante
de France (29 mars 1971).
Texte 6 : Texte du Conseil permanent de l'épiscopat français.
Déclaration sur l'avortement (20 juin 1973).
Texte 7 : La déclaration de la congrégation pour la doctrine
et la foi le 25 novembre 1974.
Texte 8 : Commission épiscopale française de la famille
: note doctrinale sur l'avortement (1971).
Texte 9 : Discours de Paul VI le 9 décembre 1972.
Texte 10 : Discours de Pie XII au Front de la Famille, le 28 novembre
1951.
Articles de journaux parisiens parus au moment du déclenchement
de la guerre du Golfe (étude de Delphine TARTARY) :
Le fichier GULF.TEX contient sept articles de journaux parisiens parus au moment du déclenchement de la guerre du Golfe, les 17-18 janvier 1991 : le Figaro, Le Monde, L'Humanité, Libération, La Croix, Le Quotidien de Paris, Le Parisien. Seuls les deux premiers sont présents sur la disquette, celle-ci ayant été endommagée.
Article 1 : Le Figaro
Article 2 : le Monde
Article 3 : l'Humanité
Article 4 : Libération
Article 5 : La Croix
Article 6 : Le Quotidien de Paris
Article 7 : Le Parisien
Discours prononcés à la séance exceptionnelle de
la Chambre des Députés sur la Guerre du Golfe (étude
de Marion BORDREUIL) :
Le fichier GOLFE.TEX contient sept discours prononcés à la séance exceptionnelle de l'Assemblée Nationale consacrée à la participation française à la Guerre du Golfe, le 16 janvier 1991.
Discours 1 : Message de François Miterrand
Discours 2 : Michel Rocard
Discours 3 : Bernard Stasi
Discours 4 : André Lajoinie
Discours 5 : Jean-François Deniau
Discours 6 : Pierre Mauroy
Discours 7 : Jacques Chirac
Discours et interventions de François Mitterrand consacrés à la
crise du Golfe, août 1990-mars 1991 (étude de Tania HUERTA)
:
Le fichier GOLFMITT.TEX contient onze discours et interventions de François Mitterrand consacrés à la crise du Golfe, d'août 1990 à mars 1991.
Texte 1 : 9/8/90 : Déclaration à l'issue du conseil restreint.
Texte 2 : 21/8/90 : Déclaration à l'issue du conseil restreint.
Texte 3 : 27/8/90 : Message au Parlement.
Texte 4 : 6/9/90 et 15/9/90 : Conférences de presse.
Texte 5 : 24/9/90 : Discours aux Nations Unies.
Texte 6 : 19/12/90 et 9/1/91 : Conférences de presse.
Texte 7 : 16/1/91 : Message au Parlement.
Texte 8 : 16/1/91 : Message à la Nation.
Texte 9 : 22/2/91 : Déclaration sur le retrait irakien.
Texte 10 : 28/2/91 : Message à Pierre Joxe.
Texte 11 : 3/3/91 : Allocution radiotélévisée.
Liste récapitulative des dossiers pour 1991-1992 (sans description)
A. SICOUX: Barthélémy de Las Casas, la très brève relation de la destruction des Indes (texte espagnol intégral).
Ph. LACOSTE: Les voyages d'A. Young en France.
P. ABELA, Les discours de Jules Ferry.
Martin COLAS, Les projets de déclaration des droits de l'homme de 1789.
Xavier FAGOT, Grands manifestes artistiques du XXe siècle.
Sandrine FERREC, Le vocabulaire de la presse et les controverses sur la TGB.
Christophe GIUDICE, Analyse lexicologique de huit textes sur la manifestation du 17 octobre 1961.
M. NIETO, Les procès pour parricide devant les archives de la Seine (maîtrise avec A. Corbin).
David LANDRY, Le débat sur la CED (fin août 1954).
Christelle MOUSNIER, Analyse d'un receuil de textes sur les relations netre les Indiens canadiens et la loi (1760-1930).
Fl. PLANTIER, Textes sur la construction européenne 1949-1950.
P. NUNES, La Révolution russe vue par l'Humanité: l'article commémoratif, 1946-1991.
Liste récapitulative des dossiers pour 1992-1993 (sans description)
Ch. GEORGET, Analyse de six numéros du Vieux Cordelier de Camille Desmoulins (hiver 1793-1794).
V. PELAEZ, Articles de l'Ami du Peuple rédigés par Marat, 1789-1792.
Ch. PRADIER, Le lexique des présidents du CIC.
D. MORLOT, Les discours de guerre de Charles de Gaulle.
P. SALDI, Les discours de Charles de Gaulle (1954-1958).
Ch. LE ROUX, Etude des discours de Malcolm X (texte anglais).
B. BOITEZ, Corpus d'articles des journaux de la résistance.
L. LANUSSE, Corpus d'articles de journaux sur la crise de Suez en 1956.
M. BOUGES, Analyse d'un corpus de tracts de mai 1968.
L. CARRAZ, Articles extraits du journal Le Monde sur le thème du droit d'ingérence.
G. CHAILLOU, Le débat parlementaire du 5 mai 1992 concernant la révision de la Constitution.
O. LALIEU, Les lois de Vichy sur les juifs et les francs-maçons.
N. LOURMIERE, Les débats autour du traité de Rome.
P. MURACCIOLI, Etude d'un corpus de textes féministes (extraits du Grief des Femmes) sur la période 1879-1926.
A. NEVEU, Les élections présidentielles de 1988 en France.
BIBLIOTHEQUE DES BASES DE DONNEES CONSTITUEES POUR LEUR MEMOIRE DE FIN
D'ANNEE PAR LES ETUDIANTS DE L'U.F.R. D'HISTOIRE AVEC LE LOGICIEL "FOXBASE"
Les épaves de navires antiques sur les côtes de la Méditerranée française du IVe siècle av.JC au Ve siècle après JC (Etude d'Emmanuel Pierre)
Données rassemblées à partir d'un dépouillement des revues Gallia et Archéonautica.
Les actes de consécration d'églises du diocèse d'Urgel
(Etude de Isabelle Gless)
Données rassemblées dans le cadre d'une maîtrise dirigée par Michel ZIMMERMANN. Les données prises en compte dans la base de données concernent la date de consécration (à la fois période historique et date dans l'année), la localisation, l'altitude du lieu, la nature de l'église et l'évêque consécrateur.
Les médecins au Moyen Age (étude de Virginie Lopez):
Réalisé à partir d'Ernest WICKERSHEIMER, Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Age, Paris, 1979; la technique est celle du sondage B, et a permis de créer un corpus de 459 médecins, répartis en 5 groupes (chrétiens, juifs, clercs, étrangers, femmes), pour lesquels sont retenus le lieu d'exercice (sud ou nord de la Loire), le personnage servi, les annoblissements, les études (Paris, Montpellier ou autres), l'appartenance à une famille de médecins, la discipline pratiquée (barberie, chirurgie, physique, astrologie etc...)
Les historiens, biographes et traditionnalistes ibadites VIIIe-XVIe siècles
(étude de Slimane Tounsi):
Réalisé à partir de Tadeusz LEWICKI, Les historiens, biographes et traditionnalistes ibadites-wahabites de l'Afrique du Nord du VIIIe au XVIe siècles, Folia Orientalia, II, 1961, pp.1-134.
Les Troubadours (Etude de Marc Boilloux)
Fichier prosopographique (avec programmation DBase) sur les principaux troubadours et leurs oeuvres.
Les familles influentes de Padoue au XIIIe siècle (Etude de Denis
Krier)
Réalisé à partir de données fournies par Gérard RIPPE, provenant des dépouillements effectués pour sa thèse de doctorat d'Etat. La base n'est pas disponible; analyse factorielle seulement.
Les princesses du sang aux XIVe et XVe siècles (Etude de Cécile
Béghin)
Le fichier BEGHIN.PRS a été construit à partir du dictionnaire d'Ulysse CHEVALIER, complété par les généalogies et les encyclopédies existantes (elle a conduit à la réalisation d'un mémoire de maîtrise sous la direction de Bernard Guenée l'année suivante).
Les Indiens (indigènes) du Canada jusqu'en 1700 (Etude de Gilles
Normand)
Réalisé à partir du Dictionnaire Biographique du Canada. La base de données est accompagnée d'une série de programmes; il suffit de faire DO.PRGIND après avoir fait SET DEFAULT TO A:.
Les missionnaires français au Canada jusqu'en 1700 (Etude de David
Mayère)
Réalisé à partir du Dictionnaire Biographique du Canada. La base de données est accompagnée d'une série de programmes; il suffit de faire DO.CANAD après avoir fait SET DEFAULT TO A:.
Les médecins normands du XVIe au XVIIIe siècle (Etude de
Valérie Pottier)
Etude portant sur 41 médecins normands, décrits par seize variables, à partir de l'ouvrage du Dr. Jules ROGER, Les médecins normands du XIIe au XIXe siècle.
Les conventionnels (Etude de Fabien Talon et Julien Gascard)
Réalisé à partir de Auguste KUSCINSKY, Dictionnaire des Conventionnels, Paris, 1916. Le fichier de données est le fichier CONVENTI.DBF.
Les routes et les communications sous la Révolution (Etude de
Philippe Groussard)
Réalisé à partir de l'Atlas de la Révolution, la base contient pour 87 départements la population, la longueur des routes, les relais de poste, les étapes militaires, les ponts de plus de 20 m. de long, ceux de plus de 8 m. de large, la longueur des voies navigables, les fonds d'Etat, le produit des barrières, les crédits d'Etat, les bureaux de poste, les services postaux hebdomadaires, le temps mis par le courrier, le revenu de la poste, les services de voiture publique.
Le conseil général de l'Orne de 1790 à1800 (Etude
de Bruno Jousselin)
Réalisé à partir de R. JOUANNE, Les origines du Conseil Général de l'Orne, Alençon, dont ont été extraites les notices de 300 individus. Sont traités en analyse factorielle les membres pour 1790-1800.
Etude du régiment des chevau-légers lanciers de la Garde
Impériale en 1815 (Etude d'Yves Michel)
Réalisé à partir des archives de Vincennes dans le cadre d'une maîtrise sous la direction de William SERMAN, le fichier LANCE.DBF contient les données (lieu et date de naissance, profession, carrière militaire etc...) concernant les soldats composant l'un des régiments de la garde impériale au moment de sa dissolution en 1815.
La mise en scène des voyages du roi Louis-Philippe (Etude de Nathalie
Veiga)
Base de données sur quatre voyages (1831-1833) du roi Louis-Philippe. Les données sont contenues dans le fichier MONARCHI.DBF. Ce travail a été fait dans le cadre d'une maîtrise dirigée par Alain CORBIN.
Etude des dépenses d'un étudiant à Paris entre 1824
et 1844 (étude d'Anne-Françoise Meaudre):
Réalisé à partir d'archives familiales (carnet de dépenses) le fichier CASTOR.DBF est accompagné d'une série de programmes FOX qui permettent d'exploiter la base (partir de la disquette, ou faire USE CASTOR puis DO LEZARD).
Les membres du parti bolchévique ayant adhéré avant
1905 (Etude de Rémi Lafuma)
Base de données sur les 62 individus entrés au parti "bolchévique" avant la révolution de 1905 et mentionnés dans P. BROUÉ, Le parti bolchévique, Editions de Minuit, Paris, 1960.
Les M.P. Sinn Feiners élus à Westminster en décembre
1918 (Etude de Philippe Eveno)
Base de données sur les 73 membres du Sinn Fein élus en 1918, construite à partir de M. STENTON, Who's who of British members of Parliament, 1976, III, et de J.S. CRONE, A Concise Dictionary of Irish Biography, 1928. Deux fichiers: SINNFEIN.DBF et SINNFEIN.DBT.
Les as de l'aviation de la 1ere guerre mondiale (Etude d'Emmanuel Lesourd)
Les sous-marins de la seconde guerre mondiale (Etude de Jean-Rémy
Lerin)
Les députés de l'Assemblée Constituante en France
en octobre 1945 (Etude d'Anne Dheilly et Béatrice Marian)
Réalisé à partir du "trombinoscope" de l'Assemblée Nationale d'octobre 1945 et du dictionnaire des députés de 1939 à 1958.
Le contenu du journal L'histoire (Etude de Laurent Morin)
Réalisé à partir des tables du mensuel L'Histoire.
Les étudiants d'histoire et l'informatique (Etude de Gaël
Moullec)
Réalisé à partir d'un questionnaire distribué dans les cours et travaux dirigés de l'UFR d'Histoire de paris I; ce travail a donné lieu ultérieurement à la rédaction d'un mémoire de DEA pour l'EHESS sous la supervision de Marie-Ange SCHILTZ.
Liste récapitulative des dossiers pour 1991-1992 (sans description)
E.MARCHOU, Les papes en Occident de Pierre à Jean-Paul II
S. LEROUX, Les peintres de l'Ecole Flamande et hollandaise XVe-XVIIIe siècles
D. ENU, Les Français au Japon pendant l'ère Meiji.
G. BRUNEEL, Les Réalisateurs de cinéma américains d'après le Dictionnaire du Cinéma Américain.
A. SEIGNEUR, La production internationale de films pendant la seconde guerre mondiale.
C. SERMANDE, Les ministres de la IVe République.
J. RONDEAU, Les avions utilisés en combat de la guerre d'Indochine à la guerre du Golfe.
L. BINET, Les principaux participants au mouvement surréaliste.
A. ROSENZWEIG, Les administrateurs coloniaux à Madagascar (1902-1905).
M. TRUCHET, Les Académiciens des Sciences en 1785 et en 1816.
Liste récapitulative des dossiers pour 1992-1993 (sans description)
S. LANGLOIS, La gastronomie au Moyen-Age (XIVe-XVe siècles).
A. BERTHEOL, Etude sur 135 "grands peintres".
S. DROZDOWIEZ, La vie des meilleurs peintres sculpteurs et architectes de Vasari.
M. FARGIER, Les églises romaines.
A. DUFRENOY, Les nouveaux députés élus aux législatives de 1993.
K. GIL, Les membres de l'assemblée constituante des Etats-Unis d'Amérique.
N. HABIB, Les maires des 15 cités les plus peuplées des USA, 1945-1980.
Ch. HAJJI GEORGIOU, Le parlement libanais de 1972.
J. MBENGUE, Les équipes de recherche et les écoles doctorales dans le domaine des Sciences Humaines: l'Ile de France.
V. ROCHETTE, Les équipes de recherche et les écoles doctorales dans le domaine des Sciences Humaines, Ile de France exceptée.
O. MIJOINT, Les Fonds notariaux des Yvelines.
E. SCHILLER, Les vies des saints dans La Légende Dorée.
A. SIMON, Le programme des cinémas parisiens d'après l'Officiel des Spectacles 21-27 avril 1993.
P. VINGADASSALON, Les gens de couleur libres du Fort-Royal 1679-1823.
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ENSEIGNER L'HISTOIRE ET L'INFORMATIQUE DANS LES UNIVERSITES AUTRICHIENNES:
EXPERIENCES ET PERSPECTIVES
En Autriche, les premières étapes en informatique historique
remontent à la fin des années soixante-dix et au début
des années quatre-vingt et elles peuvent être associées à la
mise en place de la Vienna Data Base of the European Family History par
des historiens du Département d'Histoire Economique et Sociale
de Vienne.
Les premiers cours d'informatique avec un arrière-plan historique authentique datent de 1982, quand le Ve QUANTKURS eut lieu à Salzbourg. A partir de ce moment, cette formation devint l'une des fonctions annuelles du Département d'Histoire à Salzbourg, visant historiens et étudiants d'histoire intéressés aux nouvelles méthodes tant de recherche que de formation. Depuis 1989, ce cours a pris la forme d'une Ecole supérieure d'Eté, New Methods in History, considérée depuis 1992/93 comme une Erasmus Summer School. L'éventail des cours a été élargi depuis 1985, incluant maintenant aussi l'histoire orale et englobant la photographie et les AV-Media en tant qu'objets de recherche historique.
Reprenant l'expérience de QUANTKURS, des cours ont été établis à Vienne depuis 1985, qui offrent aux étudiants une introduction aux méthodes quantitatives pour les historiens dans une perspective project-oriented, soulignant une étroite connexion entre théorie et pratique, utilisant les sources de la Vienna Data Base. Bien que les étudiants -comme élément annexe- aient à apprendre à manier le package SPSS sur un gros ordinateur, il n'y a pas de formation informatique au premier rang des préoccupations de ces cours-ateliers; mais seulement la façon d'utiliser l'ordinateur comme un outil de recherche historique (y compris l'entrée de données, la modélisation et le matching, la critique des sources en relation avec le maniement des données historiques issues de recensement, le développement et la vérification des hypothèses, etc.). Quant au contenu des cours, il porte principalement sur des sujets comme le statut familial, la profession et le statut social, la migration, les conditions de logements comme objets de recherche historique.
En même temps, les premières tentatives ont été faites pour transférer l'expérience de ces cours dans la classe d'histoire: elles sont centrées sur le développement de l'HISTO-Package, une sorte de simulation de l'approche quantitative des historiens adaptée aux élèves et aux professeurs du secondaire et traitant d'une colonie ouvrière de l'Alpine Montan Gesellschaft en 1890. Semblable à des exemples étrangers comme le QUEST ou le CENSUS ANALYSIS anglais, mais pas aussi sophistiqué que le CENSSYS norvégien, HISTO est censé fournir aux professeurs et aux élèves un outil pour soutenir une approche à la fois ouverte et orientée sur les problèmes d'enseigner l'histoire au lycée.
Comme le montre le tableau ci-joint, aujourd'hui, dix ans plus tard, l'enseignement de l'histoire et de l'informatique est devenu un produit accepté dans plusieurs départements d'histoire dans toute l'Autriche, bien que les circonstances de son développement aient été plutôt différentes dans chacun d'entre eux et que l'importation d'un même modèle d'enseignement ait certainement produit des conséquences variées.
Contrastant avec ce progrès dans le domaine de l'enseignement de l'histoire dans les universités, les écoles autrichiennes semblent offrir quelque résistance (c'est une spécificité de l'Autriche que toutes les lois ayant trait à l'école ont un statut constitutionnel, ce qui semble rendre inévitable une certaine ossification du système scolaire ces dernières quarante années). Bien que l'informatique soit devenue une matière reconnue dans les écoles autrichiennes depuis 1987, nous sommes fort loin d'une optique appliquée et interdisciplinaire. L'intégration de l'informatique, pour l'essentiel, est restreinte à quatre disciplines: mathématique, dessin linéaire, allemand et anglais, les applications étant limitées au maniement du traitement de texte, des feuilles de calcul et au langage-auteur pour CALL (Computer Assisted Language Learning). La continuation prévue du projet HISTO avec des objectifs de création de logiciels et l'addition de matériaux venant d'autres sources depuis l'époque médiévale jusqu'à l'époque contemporaine s'est avérée être une entreprise pleine de difficultés. Ainsi, nous n'avons pas réussi jusqu'à présent à réaliser notre projet d'amener l'ordinateur jusque dans la salle de classe d'histoire.
Si l'on considère les expériences autrichiennes dans le domaine de l'histoire et de l'informatique, les problèmes principaux dans la situation actuelle sont:
1. Une grande disproportion entre le temps que les étudiants doivent investir dans cette étude et la valeur attribuée à ces enseignements dans le curriculum normal.
2. Le fait que les étudiants doivent payer -comme à l'Ecole d'été de Salzbourg- pour obtenir une qualification qui accroît leurs chances sur le marché du travail et, pour cette raison devrait être un élément obligatoire de leur instruction théorique et pratique.
3. Le fait que les qualifications anciennes ne sont pas remplacées par des nouvelles, mais que celles-ci leur sont ajoutées. Alors que la formation dans les disciplines traditionnelles est obligatoire pour tous les étudiants, les approches nouvelles sont pour la plupart optionnelles et en concurrence les unes avec les autres (ainsi par exemple pour l'approche quantitative et l'approche narrative).
Pour être à même de répondre aux exigences du curriculum nouveau modèle, quel qu'il soit, il semble être nécessaire pour nous d'obtenir une vision générale et précise de l'état du développement en histoire et informatique aux différents niveaux des Universités autrichiennes (1: au niveau des Centres de Calcul; 2: à celui des Sciences Humaines en général; 3: à celui des nombreux départements d'histoire). Dans ce but, nous allons essayer d'obtenir des crédits du Ministère des Sciences et de la Recherche pour réaliser un projet d'évaluation sur ce sujet. Dans les limites de ce projet, nous avons l'intention d'organiser des conférences, d'une part pour traiter du domaine de la recherche et de la formation des historiens dans les Universités, et d'autre part pour insister sur les problèmes de l'intégration des nouvelles technologies dans la classe d'histoire. Comme résultat de ces conférences, nous espérons être capables d'apprécier de façon plus approfondie les problèmes de la standardisation et de la compatibilité des conditions de travail dans le domaine de l'histoire et de l'informatique tant dans l'enseignement secondaire que dans les universités autrichiennes.
DR. Eduard FUCHSDepartment for Economic et Social History, Vienne
Texte traduit par J.P. Genet.
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UNE EXPERIENCE D'ENSEIGNEMENT A L'UNIVERSITE DE VENISE
Considère-t-on, en Italie, que l'informatique puisse apporter
une contribution importante, ou tout au moins utile, à la recherche
historique? Oui, certainement. Ou mieux: non, pas du tout.
Ces deux réponses sont aussi justes l'une que l'autre: tout dépend des points de vue. L'attitude la plus répandue au sein de la communauté des historiens à l'égard des ordinateurs est passée depuis longtemps de la méfiance - quand il ne s'agissait pas d'une hostilité manifeste - à un certain intérêt ou, dans le pire des cas, à une aimable indifférence. Plus personne, je crois, ne considère l'utilisation de ces instruments comme une lubie inutile, voire comme un outil nuisible au travail de l'historien. Le nombre relativement important de membres italiens inscrits à l'association History and Computing, que ce soit dans la section nationale ou par le biais de la Società Italiana di Demografia Storica (Société Italienne de Démographie Historique), témoigne du vif intérêt que de nombreux chercheurs portent à ce que nous appellerons ici par commodité Historical Computing. Mais le nombre de chercheurs qui, à différents niveaux, se servent d'ordinateurs au cours des différentes phases de leur recherche est sans aucun doute infiniment supérieur. Bien qu'un exemple isolé soit peu significatif, je citerai celui du Département d'Histoire auprès duquel je travaille, où plus de 90% des enseignants possèdent un personal computer, même si certains ne s'en servent que pour écrire leurs textes. Mais le nombre de ceux qui élaborent, individuellement ou en groupe, des projets de recherche s'appuyant largement sur l'utilisation de l'ordinateur ne cesse de s'élever - quitte à recourir éventuellement à l'intervention d'experts pour résoudre les problèmes strictement techniques. On confie aussi souvent aux étudiants des mémoires faisant appel à l'informatique.
Cet intérêt ne représente pas seulement un phénomène individuel. Les institutions universitaires elles-mêmes montrent qu'elles ont compris que les ordinateurs et tous les instruments qui leur sont liés peuvent constituer un apport essentiel aussi bien à la recherche qu'à la didactique. Je ferai encore une fois allusion à une situation que je connais personnellement en évoquant l'Université de Venise qui a inauguré l'an dernier deux grandes salles de cours multimédias qui, pour le nombre et la qualité de leurs équipements (deux PC 486 reliés en réseau, des projecteurs vidéo, des fiches sound blaster, des scanners, des lecteurs de CD-ROM, des tableaux électroniques, des télés en circuit fermé et antenne satellite, des chaînes Hi-Fi, etc.) ont, je crois, peu d'égaux en Europe. La Faculté elle-même est en train de moderniser ces jours-ci son Laboratorio d'Informatica Umanistica (Laboratoire d'Informatique appliquée aux Sciences Humaines). Les quelques P.C. obsolètes seront remplacés par 20 P.C. 486/dx neufs, reliés à un serveur en réseau; on achètera en outre une workstation UNIX, un appareil Macintosh, de nombreux instruments périphériques comme des imprimantes au laser, des scanners couleurs, etc. Au total, l'investissement d'ensemble devrait dépasser les cent millions de lires. Il est impressionnant de remarquer que tous ces équipements, comme ceux qui sont dispersés dans les nombreux bâtiments de l'Université de Venise, sont reliés entre eux par un seul système télématique. Tout enseignant peut déjà, depuis son bureau, entrer directement en contact avec le reste du monde, en participant par exemple à une discussion list, ou en consultant une banque de données, voire en utilisant le courrier électronique.
Il ne fait aucun doute que la situation vénitienne est particulièrement privilégiée. Toutefois, on essaie un peu partout en ces années d'adapter les structures disponibles pour la recherche et l'enseignement. Précisément pour répondre à la nécessité de personnel hautement spécialisé, capable de gérer les laboratoires d'informatique qui sont en train de se constituer dans de nombreuses facultés de Sciences Humaines; Tito Orlandi, professeur à l'Université de Rome, a conçu un projet pour une Ecole de Spécialisation en Informatique appliquée aux Sciences Humaines. Un Master pour ce type d'informatique est déjà actif auprès de l'Université de Bologne, sous la direction de Francesca Bocchi.
Mais ce sont précisément les grands investissements que l'on est en train d'opérer en achetant des appareils de plus en plus puissants et sophistiqués et en dotant les structures de grandes potentialités, aussi bien pour les traitements que pour la communication, qui finissent par faire ressortir encore plus fortement les graves carences existant au plan des compétences et des ressources humaines. En effet, nous possédons désormais un grand nombre d'ordinateurs, mais nous ne voyons pas qui apprendra comment on les utilise. En effet, cette question de l'apprentissage des nouvelles technologies informatiques dans le domaine des Sciences Humaines a toujours été négligée et considérée comme un aspect secondaire, à résoudre au mieux en faisant essentiellement confiance à une sorte d'autoformation spontanée et dont les acquis se répandraient d'eux-mêmes. Par conséquent, il existe le risque très élevé que les nouveaux équipements finissent par se couvrir de poussière, ou en tout cas restent sous-utilisés par rapport à leur potentiel.
La solution la plus communément répandue, jusqu'à présent, face à ce problème, a consisté à organiser des cours, en plus des cours obligatoires, ouverts à la fois aux enseignants et aux étudiants. Il s'agit généralement de cours brefs - quelques séances - assurés, dans la meilleure des hypothèses, par des techniciens qui n'ont pas spécialement d'expérience dans le domaine des sciences humaines. Leur but est simplement d'initier à l'utilisation élémentaire des logiciels les plus courants. Les Centres de Calcul des Universités, comme les Laboratoires d'Informatique des facultés de Sciences Humaines, en organisent en permanence. On envisage à présent à Venise de rendre ces cours obligatoires pour les nouveaux inscrits, quelle que soit la faculté à laquelle ils appartiennent, de façon à ce que tous possèdent un minimum de bagage en informatique. Cependant, une telle formation peut tout au plus initier à l'utilisation de word processors et de tableurs électroniques, mais elle ne peut certes pas résoudre tous les problèmes liés aux interactions qui s'opèrent entre les sciences humaines et les ordinateurs.
Pour pouvoir traiter correctement toutes ces questions, l'enseignant doit posséder une connaissance approfondie aussi bien dans sa discipline que dans le secteur informatique. En outre, ceci doit être abordé dans le cadre d'un ou de plusieurs cours réguliers, insérés dans le cursus universitaire normal. Il n'existe pas d'autres solutions envisageables. Les cours d'été, par exemple, pourraient obtenir un certain succès parmi les étudiants qui sont en train de préparer leur doctorat, mais il est peu probable qu'ils soient suivis par ceux qui n'ont pas encore soutenu leur maîtrise, à moins qu'ils ne souhaitent vivement enrichir leur formation en vue de leur recherche. Il faut rappeler que l'accès aux cours de doctorat est généralement réduit en Italie à un nombre limité de jeunes. La plupart cessent leurs études après la maîtrise, qui est un titre plus difficile à obtenir que dans les autres pays. Pour toute une série de raisons, qu'il n'est pas possible d'expliciter ici, le pourcentage des étudiants qui passent leur maîtrise est extrêmement bas par rapport au nombre d'inscrits et ils la soutiennent habituellement après un nombre d'années plus élevé que la durée légale des études. Par exemple, les maîtrises en Lettres et en Histoire prévoient quatre années d'études, mais la plupart des étudiants n'obtiennent leur diplôme qu'après six, sept, voire huit années, dont les deux ou trois dernières sont exclusivement réservées à leur mémoire. Ceux qui sortent de l'Université italienne ont difficilement la possibilité de pousser plus loin leurs études, mais ils ont obtenu en général une formation plus vaste et plus approfondie que celle de leurs homologues européens et américains. Quoi qu'il en soit, ils sont, ou devraient être prêts à entrer sur le marché du travail.
Il me semble difficile de ne pas reconnaître que ces étudiants doivent avoir la possibilité d'obtenir une formation digne de ce nom dans le domaine de l'informatique. Mais il est cependant tout aussi difficile de trouver les moyens de la leur garantir. La raison principale en est le fait que l'organisation universitaire italienne ne prévoie pas ce type d'enseignement dans les facultés de Sciences Humaines. En substance, les différentes maîtrises proposent, en toute liberté et en toute autonomie, tous les cours qui leur semblent adéquats, en laissant aux étudiants le soin de choisir les examens qu'ils veulent passer. La seule condition à remplir est que ces enseignements fassent partie des Statuts des Cours eux-mêmes. Mais dans aucun de ces Statuts, dont beaucoup ont été élaborés lorsque les personal computers n'existaient pas encore, ne sont mentionnés bien évidemment des cours en liaison avec l'informatique. Mais malheureusement, ces cours n'apparaissent pas non plus dans les listes récemment élaborées par le Conseil Universitaire National, auquel il faudrait s'adresser pour demander que les Statuts mêmes soient modifiés. Il est vrai que le Conseil, qui a eu le mérite de rationaliser et de simplifier les cursus universitaires, est allé jusqu'à supprimer l'Histoire sociale, qui par conséquent ne peut plus être enseignée en Italie...
Ce fait paraît plus paradoxal encore si l'on songe que l'équivalent italien du Ministère de l'Education Nationale a lancé en même temps un Plan National proposant d'introduire dans tous les lycées l'utilisation de l'informatique comme instrument didactique fondamental, aussi bien pour les matières scientifiques que pour les matières littéraires et humaines. On présuppose naturellement que les enseignants - même ceux qui proviennent des facultés de Lettres - possèdent les compétences voulues, mais on ne voit pas comment et où ils peuvent les avoir acquises, vu que l'université où ils ont fait leurs études ne prévoit pas de les leur fournir.
En définitive, les facultés qui veulent offrir à leurs étudiants des cours d'informatique appliquée aux disciplines humaines ont pour seule possibilité de les insérer comme faisant partie d'un enseignement différent mais relevant du même secteur, comme par exemple les cours de Statistiques, ou de Méthodes Quantitatives, ou encore de Méthodologie de la recherche, comprenant aussi, mais pas seulement, une certaine initiation à l'utilisation des ordinateurs. Il s'agit certes d'une solution qui n'est pas des plus satisfaisantes: l'informatique et les questions relatives à son utilisation dans le domaine des sciences humaines finissent ainsi par être abordées de manière quasiment clandestine. Toutefois, tant que les facultés ne seront pas libres d'organiser leurs cursus en toute autonomie et tant que l'on ne reconnaîtra pas que l'informatique appliquée aux sciences humaines en général, et à l'histoire en particulier, requiert une méthodologie et une discipline spécifiques, on pourra difficilement suivre des voies différentes. Il est donc probable que si l'enseignement de l'Historical Computing se répand en Italie dans les années à venir, ceci se fera par les biais en question. Il semble donc important de cerner les méthodologies didactiques les plus appropriées pour un enseignement dispensé dans un tel contexte.
Le cours de statistiques proposé depuis l'an dernier à la faculté de Lettres de l'Université de Venise (dans le cadre de la maîtrise d' Histoire) s'inscrit précisément dans la perspective qui vient d'être décrite, qui consiste justement à fournir - pour ainsi dire - une sorte de couverture formelle pour un enseignement qui pourrait de toutes façons être qualifié de Historical Computing, comprenant naturellement aussi une introduction aux méthodes statistiques le plus utilisées dans la recherche historique. Le présupposé - et qui n'est aucunement un prétexte - de cette extension du domaine informatique, réside dans le fait qu'avant de pouvoir procéder à une véritable analyse statistique, un historien doit savoir comment recueillir les informations primordiales et comment les organiser en une base de données, toutes opérations pour lesquelles les ordinateurs constituent un support irremplaçable. En d'autres termes, ce cours vise à fournir aux étudiants les instruments théoriques et méthodologiques fondamentaux pour mener une recherche de type quantitatif, en suivant toutes les phases de son développement: de l'instant où l'on pose le problème historique à l'analyse des sources, à la conception et à la gestion d'une base de données, pour finir par l'analyse statistique proprement dite.
Je me rends compte que se concentrer sur les seuls aspects quantitatifs constitue un appauvrissement par rapport à la variété des thématiques inhérentes à l'Historical Computing. Cependant, en 70/80 heures de cours maximum, il n'est pas raisonnable de penser pouvoir aborder de manière satisfaisante, outre les aspects fondamentaux déjà mentionnés, les questions relatives, par exemple, aux hypertextes ou au traitement des images, et ainsi de suite. Il faut garder présent à l'esprit que les étudiants qui suivent ces cours n'auront pratiquement pas d'autre occasion de reprendre et d 'approfondir les connaissances acquises dans le domaine de l'informatique, ou tout au moins au sein de leur cursus officiel (à l'exception de l'Archéologie, où l'on fait une certaine utilisation du CAD et de bases de données avec images). Par conséquent, il est important que, à la fin de leurs études, les étudiants possèdent les instruments fondamentaux, tant sur le plan théorique que pratique, indispensables pour mener correctement et en toute autonomie leur recherche. Dans ce but, il m'a semblé préférable d'insister longuement sur quelques aspects de base, jusqu'à ce qu'ils soient bien assimilés par les étudiants, plutôt que de toucher un nombre plus élevé de sujets. D'autre part, quand on possède une bonne formation de base, il est beaucoup moins difficile de l'enrichir par de nouvelles connaissances et expériences. En effet, c'est ce qui s'est passé dans ce cas aussi: pour des raisons de temps, j'avais décidé de négliger complètement la question des tableurs électroniques et préféré me consacrer entièrement aux bases de données; toutefois, beaucoup d'étudiants ont appris tout seuls à les utiliser et ils s'en sont servis aussi pour les exercices qui leur ont été proposés, bien qu'ils ne fussent pas strictement nécessaires.
En définitive, il me semble que ce type de cours isolés et situés à part peuvent occuper une position intermédiaire entre celle que Manfred Thaller qualifie de "embedded curriculum" et de "explicit curriculum". L'objectif du premier est de fournir des compétences informatiques strictement liées et limitées aux exigences d'une discipline particulière. La seconde va plus loin et vise à offrir une meilleure connaissance théorique et une plus vaste vision des différentes solutions techniques disponibles. Dans ce cas, on a précisément cherché à développer surtout les capacités et les connaissances liées plus directement à l'analyse quantitative des données; toutefois, on s'est aussi efforcé d'aborder dans un premier temps les différentes questions du point de vue le plus formel et le plus abstrait possible, et indépendamment des solutions techniques spécifiques proposées. Par exemple, l'enseignement d'un certain langage de programmation, lié au système de database utilisé, a été précédé et accompagné d'un traité plus général sur les composantes fondamentales des algorithmes, qui utilise des exemples construits à l'aide d'un langage fictif situé à mi-chemin entre le langage naturel et le langage Pascal. Le passage à la programmation opérationnelle proprement dite en a été ainsi énormément facilité. De même, un traité sur les différentes structures des données (graphes, arbres, codes, stacks, etc.), considérées d'abord du point de vue théorique et formel, puis concrètement cernées au sein de différents exemples de sources historiques, a permis de passer enfin au modèle relationnel, tout en sachant parfaitement que ce système n'est pas le seul ni nécessairement le meilleur système possible pour gérer une base de données.
Le cours s'est donc articulé en quatre sections, distinctes les unes des autres mais traitées naturellement de manière coordonnée, et, là où c'est nécessaire, de manière parallèle:
1) Introduction aux aspects théoriques fondamentaux de l'informatique: concept d'algorythme, langages de programmation et leurs composantes fondamentales, structures de données, bases de données et bases cognitives. Pour ce qui est de ces aspects, j'ai pu compter sur la précieuse collaboration de Lucio Varagnolo, un informaticien qui s'occupe tout particulièrement des applications des ordinateurs dans le domaine éducatif; la confrontation entre l'approche informatique et l'approche historique des problèmes de gestion et de représentation de la connaissance s'est révélée effectivement extrêmement intéressante et stimulante.
2) Méthodes de développement d'un projet de recherche historique quantitative: formulation du problème, repérage d'un modèle de mesure précis (avec la distinction relative entre variables théoriques et variables observées), analyse des sources. Nous avons prêté particulièrement attention à ce dernier point, dans la mesure où il représente un moment critique permettant de jeter correctement les bases de la recherche et de procéder au relevé des données. Nous avons examiné de manière approfondie différents types de sources d'une complexité croissante, de façon à donner aux étudiants la capacité d'en cerner les structures et d'évaluer correctement les différentes solutions possibles de représentation des données.
3) Conception et gestion d'une base de données relationnelle: les limites technologiques imposées par le matériel disponible dans le Laboratoire d'Informatique ont contraint à utiliser dBASE IV. Depuis cette année, comme nous l'avons dit plus haut, il sera possible de recourir aux systèmes de gestion offerts par l'environnement Windows (Access, dbFast, Superbase). Quoi qu'il en soit, je considère comme indispensable que les étudiants apprennent de façon approfondie le langage de programmation xBASE, vu qu'il n'est pas vraiment possible d'aborder un problème, fût-il d'une complexité moyenne, de manière interactive. Mais je suis surtout convaincu que la maîtrise d'un langage de programmation, quel qu'il soit, passe par la connaissance des mécanismes fondamentaux des processus de traitement - ouverture et fermeture de fichiers, lecture et écriture de données, indexation, gestion de variables de mémoire, contrôle des périphériques - qu'il est difficile d'acquérir autrement et dont l'utilité va bien au-delà de l'utilisation spécifique du langage lui-même. En somme, j'ai la conviction que le discriminant fondamental entre les historiens-informaticiens réside essentiellement dans leur capacité ou non à programmer. Mais l'apprentissage de la programmation se doit de "coller" le plus possible aux caractéristiques des études poursuivies et il se fonde avant tout sur la présentation et l'analyse de nombreux exemples de programmes, qui ont été développés pour répondre aux exigences de la recherche historique les plus typiques (par ex., pour le record linkage, la codification et la décodification automatique, l'élaboration de méta-sources, etc.).
4) Analyse statistique: introduction aux statistiques descriptives et à l'analyse exploratoire des données. Utilisation de SPSS en environnement Ms-Dos.
Pour réussir leur examen, les étudiants ont dû surmonter trois épreuves. La première concernait l'analyse d'une source plutôt complexe, les Condizioni di Decima, c'est-à-dire les inventaires des biens immeubles dressés par les citoyens vénitiens du XVIème au XVIIIème siècle pour des raisons fiscales. Les étudiants devaient concevoir une base de données relationnelle capable de recueillir toutes les informations contenues dans la source et en proposer la représentation qu'ils estimaient la plus opportune. La deuxième épreuve consistait dans l'élaboration d'un programme apte à gérer l'entrée des données tirées d'un recensement des Juifs vénitiens datant de 1797. La troisième consistait enfin dans l'analyse statistique de données tirées d'un cadastre des terrains de l'année 1542, qui avaient déjà été organisées dans une base de données relationnelle. Les résutats ont été plus que flatteurs pour ce qui est des deux premières épreuves, et surtout pour la seconde. De toute évidence, tous les étudiants ont abordé, avec intérêt et en y trouvant une satisfaction croissante, un secteur qu'ils n'auraient jamais imaginé pouvoir atteindre, à tel point que certains ont développé une compétence nettement supérieure à celle qui leur était demandée. En revanche, la partie relative à l'analyse statistique s'est révélée moins satisfaisante, peut-être parce que trop sacrifiée dans la partie finale du cours, alors qu'elle aurait sûrement nécessité davantage d'application et un stage plus important.
Renzo DEROSAS Université de Venise
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"LE BON OUTIL FAIT LE BON OUVRIER"
Le programme des études dans notre département d'Alpha-Informatique à l'Université de
Groningen n'est pas le même que celui des autres universités
hollandaises. Je dois souligner ici que la situation à Groningen
n'est pas représentative de celle de l'ensemble des Pays Bas,
et la situation des autres universités des Pays Bas est différente.
L'informatique historique y est intégrée aux instituts
d'histoire, sauf à l'Université Nationale d'Amsterdam.
Dans cette Université, où j'ai travaillé jusqu'en
1987, il n'y a pas d'informatique historique, ni dans l'institut d'histoire,
ni dans le section d'Alfa-informatique. Aux Universités de Nimègue,
Leyde, Rotterdam et à l'Université Libre d'Amsterdam il
y a des collègues qui offrent des cours secondaires: des cours
de SPSS ou SAS, sur les tableurs, les bases de textes et les bases de
données. Mais ils s'en tiennent à l'utilisation des logiciels,
et l'informatique théorique ne fait pas partie du programme. Leurs
situation financière ne permet presque rien. Ils doivent travailler
avec des ordinateurs dépassés et le nombre des ordinateurs
est insuffisant. La situation à l'Université d'Utrecht
est plus comparable à la nôtre.
Alpha-Informatique à l'université de Groningen ne fait pas partie des études d'histoire: c'est une unité d'enseignement et de recherche indépendante de la faculté des sciences humaines.
Cette unité se compose de deux sections:
Linguistique informatique et Intelligence Artificielle
Informatique Historique et Culturelle
Cette dernière section existe depuis 1987. Elle offre un cursus
d'étude d'une durée de trois ans, qui est destiné aux étudiants
qui ont passé l'examen après leur première année
d'études d'histoire, d'histoire de l'art, ou d'archéologie.
A ce moment là, ils ont encore trois années à accomplir.
Le programme des études change complètement: l'histoire
ou l'archéologie ne représente plus en effet qu'une petite
partie du programme : environ 30%. Les 70% restant consistent en Informatique
théorique et Informatique appliquée. A la fin des études
les étudiants ne recevront pas un diplôme d'historien, mais
un diplôme d'Informaticien Historique et Culturel.
Pourquoi avons-nous choisi cette approche? C'est notre conviction que l'informatique est une matière plus "verticale" que l'histoire: nous voulons dire par là que chaque cours d'informatique est plus difficile que le cours précédent, et qu'il n'est pas possible de comprendre un cours sans avoir suivi le cours précédent. Je ne veux pas prétendre que l'histoire serait une matière complètement horizontale: mais la structure des études d'histoire est moins hiérarchique. Un véritable historien a besoin des méthodes et des techniques historiques, mais son jugement professionnel est formé par la discussion avec d'autres historiens, non seulement à travers la lecture de livres, mais aussi par des conversations avec ses collègues. Quand on sait lire, on sait lire les livres historiques, quel que soit le degré de leur difficulté: la mesure de compréhension est dépendante du cadre de référence. En informatique, il est remarquable que les étudiants ont l'impression, après chaque cours, de "pouvoir plus", par opposition aux études d'histoire où ils avaient l'impression, après chaque cours, de "savoir plus".
Notre philosophie est de faire suivre à nos étudiants tous les cours d'une seule spécialité historique, par exemple les études médiévales, sans les obliger dans ce cas à suivre les cours d'histoire moderne ou de sciences auxiliaires. Le but est qu'ils apprennent ainsi le vocabulaire et la vision d'un historien sans devenir eux-mêmes des historiens généraux. Cette solution n'est pas la solution idéale, mais dans un intervalle de trois années on ne peut pas suivre tous les cours d'histoire et en même temps tous les cours d'informatique... Il nous faut faire des choix. Comme tous les étudiants ont suivi la matière "Histoire" à l'école secondaire, ils ont une connaissance de base de l'histoire. En ce qui concerne l'informatique, la connaissance des étudiants est à zéro. Cela implique qu'il nous faut rattraper un retard. Pour garantir un niveau académique, il ne suffit pas de faire apprendre à nos étudiants à travailler avec un logiciel spécifique... C'est pourquoi nous avons choisi de nous concentrer sur l'informatique.
Pour réussir a faire des recherches scientifiques modernes de haute qualité, l'historien a besoin de tous les outils que l'informatique nous offre. Les sources historiques sont de caractère divers. L'historien traditionnel pourrait s'être trop concentré sur les sources écrites: le résultat naturel de ses études est de nouveau un livre. Mais depuis que l'histoire orale s'est universalisée et depuis que les historiens ont réalisée la richesse des informations de l'image et de la cinématographie, le livre ne suffit plus. Les systèmes multimédia nous offrent la possibilité de faire une représentation des connaissances historiques, qui surpasse le livre en exactitude. Mais l'hypermedia authoring n'est pas une des compétences professionnelles d'un historien traditionnel. Et manipuler correctement le son et les images avec l'ordinateur est une chose très compliquée.
Pour nous il est évident que même les sujets high-tec doivent faire partie de notre programme d'étude. Cela explique notre accent sur les algorithmes, sur l'analyse et sur les langages de programmation plus que sur les applications. Avec ses outils du métier, l'historien futur ne dépendra pas d'une seule application, mais parce qu'il comprendra les algorithmes utilisés, il pourra faire usage de toutes les applications que l'industrie lui offre.
En quoi consiste la structure de notre programme des études?
Dans la première année, les étudiants qui viennent de l'unité d'enseignement et de recherche d'histoire, suivent à peu près le même programme que les linguistes informatiques.
Avant tout ils doivent apprendre les compétences de base: les systèmes d'opération DOS et UNIX, un petit peu de networking, l'usage des editors. Ensuite ils suivent un cours sur l'algorithmique: la théorie est combinée avec des travaux pratiques. Dans la partie théorique, les algorithmes et les différents styles de programmation sont expliqués (fonctionnel, déclaratif et object oriented). Dans la partie pratique, les étudiants doivent construire des programmes simples. Dans ce but, nous avons choisi le langage OBERON, parce que ce langage est bien structuré. C'est un langage comparable à PASCAL, mais l'ensemble des commandes est plus restreint et offre la possibilité d'object oriented programming. En outre, la version DOS est en domaine public. En même temps il y a un cours obligatoire de programmation en PROLOG, une introduction aux techniques de l'intelligence artificielle et des systèmes experts, l'analyse des images et la théorie et la pratique des bases des données.
Pour résoudre un problème, il est nécessaire d'être capable de formuler le problème correctement. Nous sommes d'avis que la logique formelle est indispensable pour réussir à ce but.
Après les cours introductifs de la première année, les chemins des linguistes et des historiens informatisant divergent: pour les informaticiens historiens, l'analyse des textes avec ICON et le mark up avec SGML sont introduits; les cours de programmer en C et en CLIPPER sont obligatoires, de même que les cours de HYPERTEXT et de modelage et analyse des données. En autre il y a des cours sur les bases des données, et sur des systèmes experts plus avancés. Les étudiants peuvent choisir d'autres cours, et nous leur recommandons de suivre des cours de représentation des connaissances et de résolution de ces problèmes qui sont obligatoires pour les linguistes informaticiens.
Un stage d'un durée d'un demi an et la composition d'un mémoire sont les modules obligatoires de la troisième année. Le stage est très important, parce qu'il permet aux étudiants de soumettre leurs connaissances à un test en dehors de la situation sûre de l'université. C'est la meilleure des préparations à leur carrière future.
Un minimum de 30% de leurs temps doit être consacré aux cours historiques, mais ce pourcentage peut s'accroître un petit peu plus. Souvent, on nous demande pourquoi il n'existe pas un cours de statistique dans notre programme. Notre réponse ne satisfera probablement pas tous ceux qui sont présents ici...
Premièrement, nous croyons qu'il est possible de faire des recherches d'histoire sans statistique: il y a une abondance de livres historiques qui peuvent prouver cela. Deuxièmement, nous regardons l'ordinateur comme une machine pour manipuler des symboles. La notion que l'ordinateur est seulement fait pour manipuler des nombres est incorrecte: il peut manipuler tous les symboles qui peuvent être représentés en des montages électroniques, non seulement les nombres, mais aussi les mots, le son et les images. Nous devons quand même admettre qu'il serait souhaitable que les étudiants puissent suivre un cours de statistique. Nous leur recommandons donc de suivre le cours de méthodes et techniques quantitatives pour historiens. La plus grande partie de ce cours est consacrée à la statistique. Muni de ce bagage l'étudiant peut s'apprendre lui-même les packages statistiques SPSS ou SAS. Deuxièmement, la statistique ne fait pas partie de l'informatique. On peut expliquer la statistique d'après les possibilités de ces programmes très connus, mais cela est dangereux.
Mais quelle justification y a-t-il pour appeler le programme des études dans notre département d'Alpha-Informatique "Historique et Culturel" ? La réponse est double.
Premièrement, les étudiants ont les connaissances de base de tous les historiens. Nous cherchons à utiliser des sources historiques pour tous les travaux pratiques des étudiants: nous avons une collection de bases de données historiques, des textes historiques, des images et des cartes historiques digitalisées. Un exemple: nous partons d'un source du dix-huitième siècle concernant le commerce d'Amsterdam: un registre d'un impôt du port. Transformer cette source en un base de données permet à l'historien de faire son analyse. Pour nous le plus important est la modulation des données et la discussion sur les implications théorique du nominal record linkage, pour expliquer les algorithmes pour la comparaison des mots, et pour expliquer le fuzzy pattern matching.
Deuxièmement, notre expérience nous a confirmés dans notre opinion que l'informatique historique est presque la même que l'informatique de tous les disciplines littéraires. Les méthodes et techniques d'histoire sont un ramassis pris dans presque toutes les autres études de la faculté des lettres. Ce n'est pas grave, parce que la combinaison est unique et elles sont toutes adaptées aux demandes de l'historien. Mais cela implique que le terrain commun avec les autres études est plus grand que beaucoup d'historiens ne voudraient l'admettre.
Après sept ans de cohabitation avec les départements d'histoire, d'archéologie et d'histoire de l'art, nous sommes finalement arrivés au niveau de la vraie collaboration. A partir de l'année prochaine, nous offrirons des cours ensemble. Dans ces cours de recherche pour historiens, notre rôle est de nous occuper de l'informatique. Comme nous sommes des historiens nous-mêmes aussi, nous croyons que cette collaboration peut être productive: les malentendus, qui étaient nombreux dans des projets de collaboration des historiens avec des informaticiens, pourront être évités, parce que nous parlons la même langue.
Nous offrons aussi des cours de matières secondaires pour les étudiants d'histoire. Ces cours ne sont pas obligatoires pour eux, et souvent ils préfèrent suivre les cours traditionnels. Mais il y a un changement d'attitude des professeurs d'histoire: de plus en plus, ils recommandent à leur étudiants de suivre nos cours comme matière secondaire. Le chômage est un menace pour tous les historiens, et l'historien doit être disposé à accepter un emploi au dehors de sa compétence. Pour mieux préparer l'étudiant au marché du travail, il a besoin de ces connaissances qui sont utiles pour un historien, mais le sont aussi pour les autres professions. L'université a le devoir de maintenir le niveau académique, mais elle a aussi une tâche sociale.
Le programme des études dans notre département d'Alpha-Informatique qui est spécialement destiné aux historiens se révèle très attractif pour les étudiants des autres sciences humaines. Aujourd'hui, seulement une petite majorité de nos étudiants sont des historiens. Nous sommes heureux de ce développement, parce que le nombre d'historiens n'est pas assez grand pour justifier les investissements considérables qui sont nécessaires pour équiper nos laboratoires d'ordinateurs de haute qualité. Les ordinateurs individuels du types 386 suffisent pour beaucoup, mais la formation dans les domaines de l'intelligence artificielle et de la manipulation des images demande des stations des travail, qui sont très coûteuses. Quand l'université doit être un centre d'excellence, on ne peut pas travailler avec l'équipement d'hier.
Est ce que notre programme a réussi? Oui et non.
Non, parce que nous n'avons pas réussi à attirer un nombre d'historiens aussi grand que celui que nous avions espéré. Aujourd'hui, l'intérêt suscité par "l'histoire narrative" n'est pas favorable pour pousser les historiens vers l'informatique. Beaucoup d'étudiants d'histoire se sont enfuis loin de tout ce qui touche aux méthodes quantitatives et qui touche à l'informatique. Il est difficile de convaincre les fugitifs qu'ils ont eu tort. La seule chose qu'ils veulent tous apprendre, c'est le traitement des textes, mais ça n'est pas de l'informatique.
Oui, nous avons réussi à cause de trois raisons.
Premièrement, presque 95% des étudiants qui ont obtenu leurs diplôme ont trouvé un emploi. Presque 20% d'entre eux sont actifs dans la recherche scientifique; les autres sont absorbés par l'industrie. Nous sommes fiers de ce résultat: ce sont des chiffres exceptionnellement positifs pour la faculté des sciences humaines.
Deuxièmement, les responsables pour le développement des cours historiques sont convaincus de la nécessité d'incorporer l'informatique dans leurs cours. Leur motivation pourrait être différente de la nôtre. Ils veulent que leur étudiants apprennent à utiliser quelques programmes pratiques pour l'historien, mais nous voulons apprendre aux étudiants la manière dont l'informatique théorique peut être utilisée pour résoudre des problèmes pratiques. Toutefois, l'intérêt des historiens est bien présent, et il offre de nouvelles perspectives sur une collaboration future.
Troisièmement, parce que nous avons reçu l'approbation nationale et internationale pour nos efforts. Le nombre des étudiants qui viennent à Groningen de l'extérieur croît, en même temps que les projets de collaboration avec des autres universités.
Quelles sont les circonstances indispensables pour établir un institut tel que le nôtre?
Le fait que notre programme des études se soit développé au dehors de l'institut d'histoire était une condition favorable, peut-être nécessaire. Aux Pays Bas, ce n'est qu'à l'Université d'Utrecht, qu'il existe un programme d'étude qui soit comparable à celui de Groningen. Ce institut s'est aussi développé en dehors de l'Institut d'Histoire. Dans toutes les autres universités, mes collègues d'informatique historique doivent livrer une dure bataille contre des institutions récalcitrantes. Ils ont gagné des petits résultats, mais les coûts de l'informatique historique sont trop élevés pour la plupart des instituts d'histoire.
Dans la situation de fonds limités d'aujourd'hui, les centres traditionnels de formation des historiens préfèrent toujours une approche conservatoire: c'est-à-dire, conserver les positions des cadres et conserver la qualité de la bibliothèque. Et après, il ne reste pas beaucoup de moyens pour des initiatives innovantes ...
L'intervention directe de la direction de l'université, appuyée par le ministère de l'Education, a été l'amorce de notre institution. C'est là que se trouvaient les hommes visionnaires, et non dans la bureaucratie des Instituts d'Histoire: c'est parfois plus facile d'expliquer aux non-historiens que l'informatique historique n'est pas un caprice de la mode, mais une vraie science auxiliaire d'histoire que l'on peut enseigner à un niveau véritablement académique...
George M. WELLING Université de Groningen