Toulouse-Lautrec : le risque sanitaire

En 1836, Alexandre Parent-Duchâtelet, médecin hygiéniste français, publie De la prostitution dans la ville de Paris, considéré sous le rapport de l’hygiène publique, de la morale et de l’administration. Son ouvrage a pour vocation d’alerter sur les dangers sanitaires de la prostitution et notamment de l’augmentation des cas de syphilis. Il cherche ainsi à protéger le sexe fort, les hommes et non les filles de joie, qu’il qualifie « d'égouts ». 

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Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901), Inspection médicale rue des Moulins, 1894, huile sur toile, 82x60cm, Washington D.C, National Gallery.

À la suite de cet ouvrage, Napoléon III adoptera plusieurs mesures parmi lesquelles :

- la déclaration obligatoire de la prostituée à la brigade des mœurs, qui les répertorie grâce à des photographies au format carte de visite, habituellement utilisées par les actrices et courtisanes fortunées.

- une visite médicale hebdomadaire obligatoire pour les filles de maisons closes.

Toulouse-Lautrec, peintre postimpressionniste qui a vécu à Paris, est connu pour son mode de vie bohème, qu'il retranscrit dans ses oeuvres. Considéré comme "l'âme de Montmartre", ses peintures décrivent la vie au Moulin Rouge et dans d'autres cabarets et théâtres de la capitale. On retrouve également beaucoup de maisons closes dans ses peintures, qu'il fréquente. Il a notamment une chambre à demeure à la Fleur Blanche, de 1860 à 1946, située au 6 rue des Moulins dans le Ier arrondissement, où se déroulaient les fameuses visites médicales hebdomadaires.

Toulouse-Lautrec