La scène : premier médium d'adaptation
S'il faut savoir que certains contes ont des histoires communes, les versions varient. Ces variations ont eu un impact sur les réécritures postérieures et les adaptations qui en ont été faites par les différents médiums de diffusions, la première étant la scène. Ainsi, ce sont des pièces de théâtre, des ballets et des opéras qui s'inspirent et s'approprient ces récits merveilleux, même si, souvent, ce sont les version edulcorées de Perrault qui sont utilisées.
Par exemple, pour ce qui est de l’histoire de Cendrillon, de nombreuses versions existent, mais dans la grande majorité des utilisations, c’est celle de Perrault qui a été privilégiée. En effet, contrairement à celle écrite par les frères Grimms, la version de Perrault ne fait pas intervenir une violence démesurée qui pourrait heurter la sensibilité, son histoire est également plus simple ce qui encourage une meilleure prise en main du récit.
Ci-dessus est une représentation du costume imaginé pour l'opéra-féerie Cendrillon,d'Isouard et Etienne.
Ainsi, Rossini choisit d’adapter en Opéra, la version de Cendrillon écrite par Perrault plutôt que celle des frères Grimms ou celle spécifique à la région italienne. Néanmoins, ce n’est peut-être pas la seule explication qui permet de justifier la raison pour laquelle La Cendrillon de Perrault est la plus reprise, en tout cas dans ce registre. En effet, il semble que la version de ce dernier se porte bien plus à l’adaptation théâtrale, au ballet ou à l’opéra puisqu’elle comprend tous les éléments du merveilleux magiques, celui qui permet de rêver et non de cauchemarder. Les objets magiques et les métamorphoses ne sont pas écrits pour faire peur, contrairement à d’autres versions. En outre, l'histoire relatée par Perrault comporte une scène de bal ce qui est d’autant plus intéressant pour l’adaptabilité de l'histoire puisqu’il est possible d’imaginer une scène de ballet dans les représentations oniriques qui étaient d’usages au XIXe et XXe siècle.Il ne faut pas non plus oublier qu'on ne montre pas de sang ou la mort sur scène, ce qui peut expliquer ce choix.
Outre Cendrillon, ce sont tous les contes imaginés par Perrault qui ont pu se retrouver adapter au théâtre, en ballet ou en opéra. Il est possible de citer le ballet de la Belle au bois dormant créé par Tchaïkovski et dans lequel un autre personnage qu’il a imaginé apparaît dans le troisième acte : le Chat Botté. Peau d’Âne à, quant à elle, été utilisée dans trois adaptations datant du XIXe siècle.
Fun fact: dans la version du conte la Belle au bois dormant de Perrault, la princesse n’a pas de nom. C’est Tchaïkovski qui la surnomme Aurore en premier, dans le ballet d’Aumer, elle est prénommée Iseult.
Ces deux images sont deux représentations faites de la belle au bois dormant. En haut, se trouve une représentation du costume d'Iseult et la deuxième est une photo de la première représentation du ballet de Tchaïkovski, dans lequel la princesse se prénomme Aurore.
Tous les contes imaginés par fabulistes sont une source d'imaginations et sont constamment utilisés étant donné la liberté qu’ils permettent, de par l’univers merveilleux qui laisse une grande place à l’imagination.
Bien que quand une histoire commune existe ce soit celles de Perrault, qui souvent sont utilisées, les histoires des frères Grimms ont été reprises et adaptées malgré la violence et le sang. C’est notamment le cas de Blanche-Neige qui a été reprise dans 4 pièces de théâtres et 5 ballets et opéras.
Les trois images ci-dessus montrent diverses adaptations, costumes et interprétations des contes de fées. Ci-dessous, une version plus contemporaine de Cendrillon adaptée en ballet.