Tour de Babel (installation), Exposition "Chambrum Rangeam", Dorothy Circus Gallery, Londres, Royaume-Unis, novembre 2018.

Pieter Brueghel l'Ancien, La Grand Tour de Babel, vers 1563, huile sur bois, 114 x 155 cm, Vienne, Kunsthistorisches Museum.

Angleterre

“Aujourd’hui, mon travail consiste en grande partie à tenter de représenter les univers intérieurs et leur impact sur le monde. Mes personnages ont souvent le visage plongé dans une succession de cercles de couleur, vortex chromatique qui émane d’eux autant qu’il les absorbe.” - Seth

Scientia potestas est : Le savoir, c'est le pouvoir. Le livre est un outil puissant, capable de nous élever vers le ciel et de rechercher notre humanité commune. Même dans notre multiplicité nous sommes indivisibles par nature. Seth joue avec l’imaginaire de la Tour de Babel, mais pas au sens classique du terme, telle que décrite dans la Bible ou peinte par Bruegel. Ici, l’ouvrage est basé sur une série de plus de 20 installations et peintures murales inspirées d’anciens dictons latins qui interrogent le monde et sa métamorphose. Réalisé pour la première fois dans une usine abandonnée de Mira Lanza à Rome, Tour de Babel a été exposée de nombreuses fois en Europe. 

"A Cappella" (série), vitrail en collaboration avec Clémence Puzin, chapelle Saint Sauveur, Saint-Malo, France, 11 juillet – 1 novembre 2020.

Robert Delaunay, Rythme, Joie de vivre, 1930, huile sur toile, 200 x 228 cm, Paris, France, Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou.

France

“Chacun peut deviner ce qu’il cherche : passage vers une autre dimension, miroir de l’imaginaire, représentation des différents degrés de la conscience. Ces cercles sont la force créatrice que chacun possède en soi.” - Seth

Abandonnant le graffiti pour le vitrail, Seth représente un enfant de dos dans un ensemble de cercles colorés qui rappellent les œuvres de Sonia et Robert Delaunay. Le vitrail, fortement ancré dans l’art chrétien, apporte ici une dimension spirituelle à cette œuvre, dans laquelle l’enfant semble apercevoir, à travers ce vortex, un petit bout de paradis ou de vérité. Intégrée à une installation plus globale en forme d’église miniature, le visiteur est invité à prendre place à l’intérieur, sous la lumière du vitrail. L’édifice devient alors son propre temple, foyer de son imagination et de ses rêves. Il se retrouve projeté à la place de cet enfant, au cœur des couleurs de son propre bout de paradis.

“Port du heaume obligatoire”, série de peintures in-situ dans le quartier la Butte-aux-Cailles, Paris, France, août 2020.

Armet à rondelle, vers 1460 - 1475, métal, 28,6 x 32,4 x 20,3 cm, États-Unis, The Cleveland Museum of Art.

France

“Les enfants que je peins mettent en lumière les incohérences de notre société tout en nous rappelant l’époque bénie où, pour nous aussi, jouer était vital.” - Seth

Références directes à la crise du Covid 19 et au “port du masque obligatoire” omniprésent à cette période, les œuvres de cette série montrent de manière détournée l’étrangeté de cette situation inédite. Le quotidien est envahi par les masques, ici transformés en heaumes médiévaux évoquant le combat, dans lesquels les enfants se retrouvent enfermés tout en continuant de vaquer à leurs occupations.

Courant d’air, Altkirch, France, 2021.

World Reversed, projet Riwaq – centre de conservation de l’architecture, Al-Jib, Palestine, mai 2022.

Tenniel John, Alice et la petite porte, illustration, 1869.

France

Avec ces deux œuvres, Seth ouvre une porte sur l’imaginaire, sur l’horizon des possibles. Que ce soit dans la campagne alsacienne ou au milieu des ruines de Palestine, Seth réunit les rêves des enfants, qui n’ont d’autre frontière que leur imagination. La porte est ouverte, la clé est entre leurs mains, il ne reste plus qu’à franchir le pas pour entrer dans un autre univers. Rappelant la magie d’Alice au pays des merveilles ou encore les portails des jeux vidéos, l’artiste suggère un monde entouré de ciel bleu, une nouvelle liberté que chacun peut s’imaginer. 

Temet nosce, résidence artistique “Range ta chambre”, Rome, Italie, juillet 2016.

Eugène Delacroix, Hamlet et Horatio au cimetière, 1839, huile sur toile, 810 x 650 cm, Paris, France, musée du Louvre. 

Italie

Jouant sur la perception avec la lumière réelle de la bougie et la scène représentée, Seth se détourne de ses sujets habituels pour aborder une thématique plus philosophique, celle du “connais-toi toi-même” de Socrate. La jeunesse du garçon contraste avec le crâne évoquant la mort, qu’il sort de sa tête pour se contempler tel qu’il est réellement et constater son humanité tel Hamlet dans la pièce de Shakespeare. Rappelant sa condition de mortel, le symbole du crâne, tout comme la bougie, sont une référence directe aux tableaux de vanités illustrant la notion de Memento mori : “souviens-toi que tu vas mourir”. La lumière de la flamme et l’obscurité de la scène rappellent également les tableaux du Caravage et ancrent cette œuvre dans la lignée de l’art italien.

Absit reverentia vero, résidence artistique “Range ta chambre”, Rome, Italie, juillet 2016.

When You Wish Upon a Star, 1940, partition, Rochester, The Strong National Museum of Play.

Italie

“Pas de ‘vandale’, dans un endroit où le graffiti n’existe pas. Représenter ou écrire des choses compréhensibles pour la population. Pas de dégradation des lieux touchés par la misère. Essayer de rencontrer des artistes locaux et de se comporter comme un invité.” - Seth

Absit reverentia vero, littéralement “ne craignons pas de dire la vérité”. Comme dans beaucoup de ses œuvres, Seth joue ici avec les contrastes. Inspiré de Pinocchio, son personnage se cache pour exposer sa vérité : “Art will change the world” sur les murs en ruine de l’ancienne usine de Mira Lanza. Une manière de répondre à l’assertion selon laquelle l’art urbain est généralement illégal et souvent mal perçu, or il est pour Seth ce qui rassemble les populations. En s’inspirant du jeune Pinocchio, l’artiste nous rappelle la force des vérités simples, et joue une nouvelle fois sur le contraste entre le personnage de dessin animé et la dureté du lieu tout en ancrant son œuvre dans la culture italienne. 

Ukraine en marche, Paris, France, 24 février 2022.

Char T-54, milieu du XXe siècle, House of Terror, Budapest, Hongrie.

Ukraine

Inspirée par le souvenir des enfants écoliers de Popasna, Seth a peint cette fresque trois jours seulement après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Seth s’oppose ouvertement au terrorisme russe et représente une petite fille qui ecrase les chars comme s'il s'agissait de simples jouets, pas loin de la vérité concernant la machinerie souvent defectuseuse du côté russe. Les chars ne sont pas à la hauteur de la force, du courage et de la détermination du peuple ukranien face à l’invasion russe.