Seth
Le graffeur ambulant : Parisien, le jeune Seth découvre le graffiti dans les années 1990 où il s’exerce sur les murs du 20ème arrondissement. Il se spécialise rapidement dans la réalisation de personnages, influencé par la bande dessinée d’Hugo Pratt, auteur de Corto Maltese, et par l’univers formidable de Miyazaki dont il retiendra le thème de l’enfance. L’artiste aiguise sa sensibilité artistique à l'École nationale des Arts Décoratifs puis commence par travailler en tant qu’illustrateur et graphiste dans les secteurs de la BD, des dessins animés et de la publicité. Il passe alors son temps libre à peindre dans la rue et décide de prendre le nom de Seth, un nom universel qui se prononce comme le chiffre 7, son porte-bonheur. En 2000, il publie avec Gautier Bischoff le livre Kapital, un an de graffiti à Paris avec qui il décrypte les codes et les techniques du graffiti. Les deux auteurs iront encore plus loin en créant leur propre collection intitulée “Wasted Talents”, dédiée aux artistes de l’univers du graff. Avide de découverte, Julien Malland de son vrai nom, part faire le tour du monde dans les années 2000. Cette expérience nourrira son travail en profondeur, axé sur la rencontre et la collaboration avec les artistes locaux du monde entier. De retour en France, Seth se lance dans la création d’un nouvel ouvrage : Globe Painter, paru en 2007. Ce travail donnera lieu à la participation de l’artiste dans la série de documentaires “Les Nouveaux explorateurs” diffusée et produite par Canal +. Seth est aujourd’hui un artiste complet, peintre, éditeur et reporter dont le style enfantin et coloré mais pas moins significatif est reconnaissable entre tous.
Poétique de l’enfance : Contraste entre innocence et violence de la réalité, c’est ainsi que l’on pourrait définir le style de Seth. Sur les murs qu’il peint, les enfants s’animent dans des scènes poétiques, invitation au rêve en plein cœur des dédales des capitales. Ces enfants sans visage, auquel chacun peut s’identifier, pointent du doigt la dureté du monde sans dénoncer pour autant. Ils représentent le simple constat de la dissonance entre douceur et brutalité, couleur et platitude, humain et société. Un langage universel qui permet aux œuvres de Seth de résonner dans les cœurs de tout un chacun, quelle que soit sa nationalité, et d’entrer dans son imaginaire par ses nombreux vortex colorés. Particulièrement propice à la poésie, l’univers de l’enfance permet de faire rêver tout en faisant réfléchir, d’exprimer des questionnements de société de manière sincère et innocente.
Plongeon dans l’imaginaire : On retrouve dans beaucoup d'œuvres Seth des vortex multicolores, comme autant de portails vers des mondes imaginaires. A mi-chemin entre le fantastique et les jeux vidéos, ces vortex jouent avec l’environnement urbain et comme Harry Potter sur la voie 9/3, Seth rend possible la traversée des murs de notre quotidien vers des mondes magiques. Il n’est pas le seul artiste à jouer avec cette idée. C’est également le cas de la sculpture du passe-muraille située Place Marcel Aymé à Montmartre. Inspirée de la nouvelle Le Passe-Muraille de Marcel Aymé, elle représente un homme en plein mouvement sortant d’un mur. Cette fois-ci ce n’est pas le mur qui s’ouvre mais le personnage (Dutilleul) qui détient le pouvoir de le traverser.
Vidéo de présentation de Seth