La déportation
Comme nous venons de le voir, la répression est implacable avec de nombreuses exécutions sommaires.
Les Prussiens bloquent toute personne tentant de sortir de Paris.
Les survivants n’ont d’autre choix que de se cacher. Environ 10 000 communards parviennent à s’enfuir en Belgique, en Suisse ou en Angleterre. Vivant, pour beaucoup, dans la misère, des sociétés d’entraide se développent, à l’instar des Amies et Amis de la Commune de Paris, association fondée en 1882 pour venir en aide aux anciens communards. Plus de 43 000 autres sont faits prisonnier, enfermé au camp de Satory dans l’attente de leur jugement. Louise Michel en fait partie, elle s’était rendue pour faire libérer sa mère.
Cette bourse est réputée avoir été fabriquée par Louise Michel alors qu’elle était en Nouvelle-Calédonie. Il s’agit d’un exemple de ces petits objets qui étaient fabriqués comme souvenir de la Commune par d’anciens insurgés. Cette bouse inscrit la Commune dans la continuité des révolutions du XIXe siècle mettant en avant une « tradition » insurrectionnelle parisienne.
Au tribunal, elle revendique ce dont on l’accuse et réclame le poteau. Manifestation de cette frénésie répressive, 22 000 d’entre eux bénéficient d’un non-lieu, 93 sont condamnés à mort et plus de 4500 à la déportation. C’est en Nouvelle-Calédonie que tous ces condamnés sont envoyés.
En 1872 partit le premier convoi de 3 800 communards entassés à bord de La Danaé. Sur place, les bagnards travaillent principalement pour les différentes compagnies minières. Après 4 ans de bagne, en tenant compte des décès, des évasions et autres disparitions, les communards déportés en Nouvelle-Calédonie ne sont plus qu’environ 3 500. Durant toute cette période, de nombreux débats initiés par l’aile gauche du Parlement invitent à l’amnistie des Communards. Plusieurs propositions sont rejetées. Ce n’est finalement qu’en 1879 qu’intervient une première loi d’amnistie partielle et une seconde en 1880 mettant un terme à l’exil et à la déportation de milliers d’anciens Communards.
À l’aide d’une intense propagande, le gouvernement de l’Ordre moral promeut une image très négative de la Commune de Paris.
Écrivains et journalistes transmettent l’image de fédérés marqués par l’hybris accentuée par l’alcool.