Symbole de pouvoir en Mésopotamie

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Le chien de Tello est une statuette votive.
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Les chiens sont le décor principal des frises du palais de Ninive, domaine du roi assyrien Assourbanipal.
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Une riche iconographie dépeignant le chien dans les diverses sociétés mésopotamiennes témoigne de son rôle essentiel dans la vie quotidienne des habitants de cette région du Moyen-Orient. En particulier un ancêtre du berger d'Anatolie, un chien de type molossoïde, aurait été utilisé pendant des millénaires pour diverses tâches telles que la garde des troupeaux, la chasse et même la participation aux conflits armés. La réputation du chien pour éloigner le danger des attaques de prédateurs l'a associé à la déesse Gula, déesse de la guérison. Son temple principal à Isin incluait un cimetière pour les chiens et de nombreuses stèles et statuettes en pierre ou en bronze, représentant des chiens, étaient offertes dans l'espoir de guérison. Par exemple, une statue votive portant un récipient à herbes, découverte à Tello et datant de 2000 ans avant notre ère, est actuellement exposée au Musée du Louvre.

Dans le même ordre d'idées, l'art assyrien abonde en représentations de chiens, notamment sur les frises décorant le palais de Ninive. Le roi Assourbanipal, qui a fait ériger ce palais pendant son règne entre 669 et 631 a. C., a fait immortaliser les exploits de ses nombreux chiens, parfois tenus en laisse par des serviteurs. Les chiens étaient alors des symboles de pouvoir et de prestige pour les souverains, comme en témoignent de nombreux sceaux-cylindres en bronze et tablettes en terre cuite relatant leurs chasses spectaculaires au cheval sauvage, au sanglier, voire même au lion. Cependant, leur rôle était également plus subtil, remplissant chez les Hittites une fonction de protecteur magique, comme en témoignent de nombreuses figurines de chiens en terre séchée conçues pour éloigner les mauvais esprits.