Un attachement palpable des ouvriers à la brasserie

Dans ce même contexte, s’insinue le mythe de l’ouvrier modèle. Cette image a un certain succès dans la mesure où ces derniers seraient rétribués, pour leur bon service, de manière indirecte ou directe par l’entreprise. La pensée sous-jacente est que la croissance de l’entreprise aura une répercussion positive sur tout le territoire et que chacun, en tant que maillon de la chaîne, participera à cette grandeur de l’entreprise. Cette croissance est donc à l’origine d’une idée de fierté chez les ouvriers, faisant émerger un sentiment d’appartenance qui se fait ressentir dans les mémoires. Cette notion est notamment développée dans l’ouvrage Pour une histoire sociale et politique de l’économie de Pierre Judet. L’attachement des ouvriers à la brasserie devient ainsi un aspect central de leur identité. L'entreprise investit dans le développement territorial, alors que l’ouvrier investit dans la préservation de l’image de la brasserie. Cette observation émerge en analysant les différentes actions pour préserver les mémoires et les lieux de l’industrie, et on peut même parler, dans ce cas, de volonté collective de patrimonialiser le site et l’histoire sociale brassicole.

Un attachement palpable des ouvriers à la brasserie