La mémoire ouvrière : récits et témoignages
Ce rôle social à la brasserie est primordial, c’est pourquoi dans la collection, il est intéressant d’amener des récits biographiques et divers mémoires. Ces récits des locaux, existent premièrement de manière textuelle, ils ont pu être recueillis comme dans le cas de la brasserie d'Armentières. La famille qui possédait l’entreprise depuis dix générations a engagé un projet de recollement de données diverses et variées, sur leur entreprise. Cependant, il faudrait également procéder à des collectes de récits de nos jours, car c'est intéressant d’observer le recul des intéressés sur le sujet. De plus, de nos jours, les familles ont toujours en mémoire ces années dans l'industrie surtout dans un endroit où les industries étaient la source principalement d’embauche. L’enjeu est de préserver la mémoire ouvrière, car la classe laborieuse a longtemps été ignorée, des travaux d’historiens jusqu’au cultural turn et spatial turn ou l’on s’est finalement préoccupé des lieux de production et des divers acteurs quels que soient leur prestige et connaissances. De plus, ces récits aident à avoir en perspective qu’elle est la considération de la population à l’époque pour l’usine, et ce qu’elle représente. Cet attachement est visible par l’abondance de ces récits d’ouvriers.
"C'est important de partager cette histoire et de la maintenir"
"La vie fait que j'ai quitté ma ville natale, mais je suis rester Armentièrois dans l'âme"
Christophe Rohart
Les sources orales sont d'autres ressources importantes, car pour les ouvriers, l’entreprise était devenue, leur cadre de vie, dans ce contexte de nombreux ouvriers ont été interviewés dès l’époque pour la presse locale. Aujourd’hui dans le cadre de mémoire collective, certains ouvriers toujours en vie sont toujours prêt à véhiculer leur vécu dans cette entreprise. Il y a une fierté chez les ouvriers d’avoir appartenu à « la famille motte-cordonnier », c’est ce qui motive un ouvrier à créer un musée. Ce musée contenait les produits dérivés distribués aux familles et une grande collection de sources visuelles. Le cas de la brasserie malterie Motte-Cordonnier est assez significatif, car la collection a été montée par un des ouvriers du nom de Christophe Rohart qui a réuni tout ce qu’il a pu amasser sur cette entreprise pour laquelle il a travaillé toute sa vie. Avec le concours de la famille de brasseurs, ils ont récupéré des cuves et autres matériels cependant aujourd’hui cela n’est plus visible, à cause, de la fermeture de la brasserie historique. Les murs ont été vendus et fermés au public laissant la collection abandonnée et inaccessible. Aujourd’hui, ce musée n’existe plus, délogé par les nouveaux propriétaires, nous n’avons plus aucune trace de cet héritage. Cette disparition témoigne d’un manque d’intérêt par les décisionnaires de ce récit ouvriers qui pourtant est primordial pour comprendre le changement sociétal. Chez la famille Motte-Cordonnier, il y a une réelle prise en compte des anciens ouvriers pour aussi préserver cette mémoire commune ouvrière. Les ouvriers donnent une identité à la production, il ne faut pas sous-estimer le caractère identitaire que confère ce travail comprenant aussi bien des aspects positifs que négatifs.