Archéologie et protection du patrimoine immergé

Les archéologues rhodaniens participent activement à la découverte et la préservation des vestiges du passé, offrant ainsi une meilleure compréhension du fleuve et de son environnement à travers les âges. Grâce à leurs missions de prospection et de fouilles, ils retrouvent des artefacts et des structures immergées, témoignant de l’histoire de la région. Toutefois, ces découvertes sont menacées par le pillage, un phénomène qui compromet la préservation de ce patrimoine précieux. Parmi les trouvailles remarquables, on peut citer des épaves de navires antiques et des objets de la vie quotidienne, aujourd’hui exposés dans des musées tels que le Musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière. Ces objets permettent aux visiteurs de plonger dans l’histoire du Rhône et de mieux comprendre son rôle au fil des siècles.

En 2023, des plongeurs archéologues ont menés de nouvelles recherches sur des épaves antiques, de l’époque romaine, qui gisent au fond du Rhône.

À Arles, de nouvelles fouilles sur des épaves antiques enfouies dans le Rhône

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Scutelles fossilisées, Museum National d’Histoire Naturelle, MNHN-MIN-198.18.

Un écosystème marin ancien

Un amas d’oursins fossilisés, datant de plus de 20 millions d’années, a été découvert dans la Drôme, à proximité du Rhône. Ce vestige, exceptionnel par sa préservation, constitue une trace fascinante du passé préhistorique de la vallée du Rhône, lorsque la région était recouverte par une mer chaude. Les oursins, aujourd’hui disparus des côtes européennes, témoignent d’un écosystème marin ancien et de l’évolution géologique de la région. Exposé dans le cadre d’une exposition, cet amas rappelle le travail minutieux des archéologues, qui, à travers leurs fouilles, jouent un rôle primordial dans la préservation de ces témoignages du passé, permettant ainsi de mieux comprendre l’histoire naturelle et géologique de la région rhodanienne.

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Amphore Dressel 1 « Monstre », Département des Recherches Archéologiques Sub-aquatiques et Sous-Marines, Drassm 30251.

Patrimoine riche et pillages

Une amphore, semblant appartenir au type Dressel 1 mais composée de plusieurs morceaux hétérogènes, a été surnommée « Monstre » en raison de son aspect fragmenté et incohérent. Cette découverte évoque non seulement la richesse du patrimoine immergé du Rhône, mais aussi les dangers du pillage, qui dégrade souvent les objets et empêche une étude complète. De plus, cette amphore rappelle les tentatives de contrefaçon, où des fragments sont parfois assemblés de manière artificielle pour créer de faux artefacts. Elle met en lumière l’importance du travail des archéologues pour authentifier et préserver les vestiges, tout en protégeant ce patrimoine précieux contre les pratiques illégales.

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Tête du Dieu Mars, RHO.2009.13.110, Musée Départemental Arles Antique

Les cultes gallo-romains

La tête d'une statue du dieu Mars, datant du IIe siècle après J.-C., a été découverte lors de fouilles sous-marines dans le Rhône à Arles en 2008. Cette trouvaille rare et exceptionnelle offre un éclairage précieux sur les cultes gallo-romains pratiqués dans la région à l’époque antique. La sculpture, qui représente une figure centrale de la mythologie romaine, permet aux archéologues d'approfondir leurs connaissances sur les croyances et les rites de l’époque, ainsi que sur l’importance du Rhône comme axe de circulation et de diffusion culturelle. Cette découverte souligne également l’importance de la préservation des vestiges sous-marins, témoins d’une époque révolue mais encore vivante dans l’histoire de la région.