Mort et outre-monde

Les festivités du Carnaval vont au-delà des barrières culturelles, offrant une perspective particulière sur la manière dont diverses sociétés voient la mort et s'emparent de sa symbolique tout en explorant les mystères de l'au-delà et de ses créatures.

Comme l’hiver est la période du repos de la terre, souvent associée à la mort, le carnaval se retrouve à la charnière entre printemps et hiver et devient comme une porte ouverte sur l’au-delà. L’outre-monde invisible est révélé et la mort hante les célébrations sous forme de squelettes, morts-vivants, démons, diables et esprits maléfiques. Ces figures paradoxales annoncent un changement de saison qui est tout le contraire d’une destruction. Leur inquiétante agressivité mise en scène éloigne les mauvais esprits invisibles et invoque le bonheur et la prospérité que promet l'arrivée du printemps.

Carnaval_de_Riosucio_(2013).jpg

Gabriel Cruz, Diablo del Carnaval de Riosucio, 2013, photographie, Libre de droits.

Le protagoniste principal du Carnaval de Riosucio est le diable qui, selon la tradition, est garant de la paix entre deux peuples de Riosucio qui du temps de la colonistaion étaient rivaux. Ils mirent un terme à leurs querelles en 1819 quand deux prêtres catholiques les menacèrent de l’enfer si les hostilités continuaient.

Masque facial de Roitschaggatta_Suisse_coll Binche_MICM ©Musee de Normandie - Ville de Caen (1).jpg

Inconnu, Masque facile de Roitschäggätta, 1970-1980, bois, texile, dent,Musée International du Carnaval et du Masque, Binche © Musée de Normandie - Ville de Caen.

Au sud-ouest de la Suisse, les Tschäggättä du carnaval de Lötschental volent au secours du soleil menacé par les démons de l'hiver qu'ils éloignent en agitant leurs cloches. Ils sautillent pour rendre la terre féconde et arrosent, pour la même raison, les femmes, déversent de la cendre sur la terre des victimes, volent de la nourriture dans les maisons et maltraitent les habitants.

Mort et outre-monde