El manteo del pelele

Francisco de Goya y Lucientes, El pelele

Goya, El pelele, entre 1791 et 1792, huile sur toile, Espagne © Museo del Prado

Quatre femmes tendent une toile sur laquelle elle font sauter un mannequin de paille désarticulé représentant le pouvoir ou la domination masculine, une activité qui a lieu dans le cadre du Carnaval de Madrid. Destinée à la septième série de cartons pour tapisserie pour le bureau de Charles IV dans le palais de l'Escurial.

La tradition du Manteo del Pelele

Le "Manteo del Pelele" représente l'une des plus anciennes traditions de Pozuelo, en Espagne. Cette municipalité a été la première de la Communauté de Madrid à redonner vie à cette fête, suggérant qu'elle était probablement assez populaire au XVIIIe siècle, puisque le peintre Francisco de Goya a été chargé de l'inclure dans l'un de ses célèbres cartons destinés aux tapisseries. À Pozuelo, la célébration a persisté jusqu'à la Guerre civile (1936-1939). La tradition persista, mais à la fin des années 60, le rituel a disparu. Dans les années 90, c'est l'Association Culturelle La Poza qui a impulsé la résurgence de cette tradition, organisée depuis en collaboration avec la municipalité. Concernant le déroulement du Manteo del Pelele, autrefois, aux environs du 20 janvier, lors de la fête de San Sebastián, les jeunes femmes du village se rassemblaient pour confectionner des poupées en chiffon remplies de paille. Le rituel impliquait de faire voler et sauter sur une couverture les marionnettes à travers les rues et les places du village, tandis que les hommes tentaient de les attraper pour les jeter dans le bassin, près de la fontaine de La Poza.

La signification du rituel

Le pelele représente-t-il une figure d'autorité du village qui aurait commis une erreur dans l'exercice de ses fonctions ? En guise de châtiment, on se moquerait de lui en soumettant son effigie au rituel du “manteo”. S’agit-il d’une moquerie envers l'autorité masculine en général ? Envers les hommes célibataires du village qui refusaient de se marier ? La signification précise de cette coutume demeure incertaine.