Prêts pour la bagarre : les batailles symboliques

Carnaval à Pau : La Bataille de fleurs

Inconnu, carte postale, 1900, Pau, France, © Archives et bibliothèques Pau Béarn Pyrénées

Les batailles de fleurs, joutes vibrantes et batailles de confettis sont des joyaux ludiques au cœur des célébrations carnavalesques. Ces festivités colorées et effervescentes transforment les rues en arènes où la créativité s'exprime à travers des explosions florales et des rafales de confettis. Les participants, vêtus de costumes éclatants, s'affrontent dans des duels festifs, mêlant compétitions amicales et éclats de rires.

La bataille de fleurs à Pau

La bataille de fleurs au Carnaval de Pau, explosion de couleurs et de fragrances, enivre les rues de la ville. Des chars ornés de fleurs défilent, participants et spectateurs s'engagent dans une guerre joyeuse de pétales et de bouquets virevoltants. Cette tradition emblématique mêle élégance florale et esprit festif, transformant les rues en un jardin éphémère. Préparant le jeûne du Carême, les festivités pré-carnavalesques ébranlent l'ordre établi avec dérision. Même si l’on ne connaît pas l’origine de ces batailles de fleurs à Pau, la présence d'un Carnaval y est attestée depuis le XVIe siècle : déguisements, chars et mascarades colorent les célébrations et symbolisant le renversement des normes sociales.

Les célèbres batailles de fleurs du Carnaval de Nice

En 1876, c'est Alphonse Karr, écrivain franco-allemand passionné par les fleurs qui a inspiré la première bataille de fleurs. Il souhaitait créer un spectacle où les participants se lanceraient au visage des bouquets de fleurs aux multiples odeurs.

Aujourd'hui on y voit des "corsos" de batailles de fleurs avec des chars entièrement fleuris illustrant des thèmes allégoriques. Des mannequins maquillés, déguisés de plumes, de paillettes et de strass, lancent des bouquets au public sous une atmosphère musicale festive. Chaque décoration, minutieusement réalisée à la main avec des milliers de pétales de différentes fleurs, nécessite de longues heures de travail avant chaque bataille.

Oeillets, roses, glaïeuls, tokios, gerberas, mimosas, dahlias et liliums sont soigneusement disposées, offrant un spectacle floral éblouissant. Chaque char compte jusqu'à 70 coussins de mousse soutenant 60 à 65 fleurs, totalisant environ 4000 tiges, avec une garniture de pétales nécessitant jusqu'à 5000 fleurs.

Les attaques aux confettis

Le plus ancien événement carnavalesque documenté à Bâle remonte à un tournoi de chevaliers en 1376. Depuis lors, le Fasnacht de Bâle ne cesse de se transformer jusqu'à sa forme actuelle : les « drei scheenschte Dääg » (les trois plus beaux jours). Le bal s’ouvre le lundi suivant le mercredi des cendres, à 4h du matin, sur un défilé de groupes de joueurs de tambours et musiciens costumés. Puis les jours qui suivent divers groupes de “cliques” défilent en lançant sur les spectateurs des pluies de Räppli (confettis).

Les témoignages de touristes ayant été victimes d’attaques aux confettis sont nombreux. Pour cause, une loi non écrite voulant que tout individu n’ayant pas fait l’achat d’un Blaggede (badge produit spécialement pour l’édition du Fasnacht de l’année en cours et dont les profits servent à financer des initiatives artistiques et politiques) soit pris d’assaut par le maximum de confettis. Il s’agit d'un amalgame entre une violence symbolique et un attribut de la fête : les confettis. Ces attaques permettent un rejet de l’étranger et une critique sociale de celui qui ne contribue pas au bien commun, au fonctionnement des mouvements sociaux portés par les cliques de la ville.

Ils distribuent aussi des Zeedel (des dépliants avec poèmes satiriques et des chansons qu’ils performent dans les tavernes du centre-ville une fois le défilé terminé) et des Dääfeli (bonbons), des oranges ou des fruits et légumes de saison pour symboliser le changement des saisons et le renouveau.

Parce qu'il faut le voir pour le croire, qu'il faut le vivre pour le comprendre, voici un aperçu des pluies de confettis lors du Carnaval de Bâle :