Le squelette et les figures de mort
Si de nombreuses cultures répètent des gestes de violence et des mises à mort rituelles permettant une catharsis ou un renversement du pouvoir, d'autres évoquent la mort en se costumant en figures qui symbolisent la mort. Ces costumes sont souvent surmontés de masques de squelettes, de diables ou d'esprits maléfiques.
Le Skull and Bone Gang
Depuis plus de deux siècles, le North Side Skull and Bone Gang éveille l'esprit du Mardi Gras dans les rues de la ville de Nouvelle-Orléans. À 5 heures du matin, le gang quitte le Backstreet Cultural Museum, paré de costumes de squelettes, et passe de porte en porte, réveillant le quartier et répandant un message certes macabre, mais qui invite à la paix. Cette tradition, qui remonte à 1819, trouve ses racines dans la spiritualité africaine et dans la résistance à l'esclavage, et a subsisté dans les moeurs de la Nouvelle-Orléans.
En perpétuant cette pratique depuis des générations, le North Side Skull and Bone Gang devient un gardien vivant de l'héritage culturel de La Nouvelle-Orléans, rappelant chaque année aux habitants la magie et la vitalité uniques du Mardi Gras.
Vêtus de tuniques squelettiques élaborées, ils incarnent l'esprit festif et la tradition du renversement des rôles inhérents au Mardi Gras. Leurs visages masqués et leurs danses excentriques symbolisent la transcendance de la mortalité, célébrant la vie dans une parade unique en son genre.
Les chants du Gang, tels que "If you don’t live right, the Bone Man is commin’ for ya", soit un message résonnent dans les rues, accompagnés du battement des tambours, créant une expérience matinale marquante pour les voisins et les visiteurs chanceux.

Costumes de membres de la Skull and Bone Gang,
Bruce Barnes, Costumes de membres de la Skull and Bone Gang, 21e siècle, Costume : Textiles (coton et synthétique), cuir, cornes, os, papier, peinture, fibres végétales, graines, noix, métal, plastique, New Orleans, Louisiana, États-Unis, Musée du Quai Branly, © JC Vallet.
Certaines représentations de la mort, ou de "morts-vivants" tendent plus ou moins vers une forme de violence, cmme c'est le cas ici avec ces neuf hommes arborant divers masques et marchant à l'unisson, tous sous une housse où l'on peut lire "décapités vivants", photographiés à Pau en 1906.