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Ascension à la cour et reconnaissance royale

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Madame de Pompadour (d’après Jacques Guay), "Apollon couronnant le Génie de la Peinture et de la Sculpture" ; in : Suite d'estampes gravées par Madame la marquise de Pompadour d'après les pierres gravées de Guay, graveur du Roy , Paris, 1775, fol. 6r ; Source : Suite d'estampes gravées par Madame la marquise de Pompadour d'après les pierres gravées de Guay, graveur du Roy | Gallica (bnf.fr)

Fort de son succès, le glypticien est nommé graveur en pierres fines du roi en 1745 et succède à François-Julien Barier. Louis XV lui permet de loger dans les galeries du Louvre. Jacques Guay est agréé à l’Académie de peinture et de sculpture dès 1747, si bien qu’il participe à l’Exposition du Salon. Il est admis à l’Académie l’année suivante et représente le premier graveur sur pierres fines à avoir intégré l’institution. Cette dernière « lui a ordonné de faire pour sa réception la figure de l’Académie avec ses attributs ». Le morceau de réception dont il est question est une cornaline gravée en intaille et connue sous le nom d’Apollon couronnant le Génie de la Peinture et de la Sculpture.

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Jacques Guay, Minerve "Bienfaitrice et Protectrice de la gravure en pierres précieuses", 1752, cristal de roche, intaille, 1,3 x 1,1 cm, Département des médailles, monnaies et antiques, Bnf, Paris, France ; N° inventaire : inv.58.2503 ; Crédits photo : © Base Daguerre, © BNF. 

La haute reconnaissance du travail de Jacques Guay provient également, en partie, de la protection de Madame de Pompadour, devenue favorite du Louis XV en 1745. Cette mécène influence une grande partie de la production de son protégé, qu’elle installe à Versailles. La marquise commande à Jacques Guay une série d’intailles et de camées commémorant les grands évènements du règne de Louis XV, en particulier ses succès militaires. D’autres pierres ont été gravées pour la marquise ou son entourage et revêtent un caractère beaucoup plus intime. Les sujets sont divers : portraits, sujets allégoriques, animaux, etc. Deux intailles témoignent de la reconnaissance du glypticien pour la protection des arts de la part de Louis XV et de sa favorite : le morceau de réception de Jacques Guay à l’Académie et une intaille en cristal de roche intitulée Minerve Protectrice et Bienfaitrice de la gravure en pierres fines. Cette époque constitue une période dorée pour le glypticien et d’abondance pour sa production. Il expose ses œuvres à tous les Salons de 1747 à 1759 et son travail fait l’objet d’éloges dans les articles que rédigent les écrivains.

Madame de Pompadour, elle-même dotée de qualités artistiques et grande amatrice d’art, s’essaie à la gravure sur pierres fines et devient une apprentie de Jacques Guay. Certains ouvrages de sa petite production nous sont parvenus comme les camées du Génie de la Musique et le portrait de Louis XV, conservés actuellement au département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France.