Anima. Masques zoomorphes africains

Redonner vie aux masques zoomorphes africains

L'exposition Anima. Masques zoomorphes africains vous propose de plonger dans un univers où le monde réel côtoie un monde invisible, dont les masques zoomorphes sont les intermédiaires. Anima révèle que derrière le masque, se trouve un vaste ensemble de pratiques et de croyances qui caractérisent la vie sociale des populations africaines ayant créé ces objets zoomorphes. Activés lors de rituels religieux, portés pour des danses cérémonielles, sortis pour des moments de divertissement, les masques animent le quotidien. Et dans bien des cas, le bestiaire ornant ces masques dépasse le symbole pour incarner et décerner à ceux qui ont le privilège de le porter un véritable pouvoir dans l’ici-bas.

Néanmoins, Anima s’ancre dans une véritable démarche historique et didactique, qui ne saurait mettre sous silence le contexte colonial auquel se rattachent les objets présentés. Avant de vous révéler certains secrets des masques zoomorphes africains, l’exposition vous guide sur un pan de vie de ces objets transférés jusqu’à Paris alors que l’Afrique était sous domination coloniale de la France.

Personnage avec masque zoomorphe PP0179316.jpg

Personnage avec masque zoomorphe à deux gueules ouvertes, Bohumil Holas, 1945-1979, tirage sur papier baryté Agfa, 12,7 x 18 cm, PP0179316, Musée du quai Branly - Jacques Chirac

Commissaires d’exposition

Maïwenn Breton, spécialiste de l’histoire et de l’art Baoulé, étudiante en M2 Gestion du patrimoine culturel, Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Elisa Srivastava, spécialiste de l’histoire des missions ethnographiques, étudiante en M2 Gestion du patrimoine culturel, Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Présentation du projet

L’exposition Anima. Masques zoomorphes africains est née de la volonté de mener un travail sur le patrimoine du continent africain. En effet, nous éprouvons un grand intérêt pour les œuvres et les objets fabriqués en Afrique, qui sont aujourd’hui majoritairement exposés au musée du quai Branly-Jacques Chirac.

L’art africain est un sujet d’actualité, qui soulève régulièrement des problématiques et des débats, dans la sphère politique aussi bien que dans les musées, notamment car ce patrimoine touche à une période de l’histoire française qui peine encore à être acceptée : le passé colonial de la France. Il nous importait donc de diffuser une histoire de l’art et de la culture africaine, sans omettre le pan historique permettant de comprendre pourquoi autant d'objets du continent africain sont aujourd’hui visibles dans nos musées et à Paris. En effet, l’héritage du contexte colonial doit être mis en lumière dans cette exposition afin de faire connaître la véritable histoire des objets qui la composent.

C’est ainsi naturellement que nous avons décidé de travailler sur les masques africains, plus précisément sur les masques zoomorphes, thématique qui n’a encore jamais fait l’objet d’une exposition au musée du quai Branly-Jacques Chirac. Le masque est un objet fascinant, qui se décline sous une infinité de formes et d’usages et offrant une diversité des approches : historique, artistique, culturelle. Se concentrer sur les masques ornés de représentations animales nous semblait donc être un choix attrayant et pertinent, afin de présenter un corpus de masques issus d’une typologie spécifique, qui nous renvoie au monde animal aussi bien qu’au monde spirituel.