Des œuvres d’art ?

Les Baoulés ne considèrent pas leurs objets sculptés comme de l’«art», dans le sens occidental du terme. Pour les Baoulés, un objet n’est pas que matériel, et ne peut être détaché de sa puissance spirituelle et de ses pouvoirs. Ainsi, pour eux, la notion d’objet d’art ou encore de chef-d’œuvre n’existe pas. Cela ne veut pas dire, pour autant, que l’esthétique des objets n’est pas importante, bien au contraire, les Baoulés aiment les beaux objets décorés. Les masques baoulés sont créés afin d’apparaître lors d’une danse, ils font partie d’un ensemble, et ne sont visibles que lors de la représentation. Ainsi, les masques sont réalisés afin d’être au service d’un culte : si la recherche esthétique prend part au processus de création, elle n’en est jamais la raison première de la production de l’objet. L’utilisation des masques ne peut alors se comprendre que dans le contexte de la cérémonie durant laquelle ils apparaissent.

Goli Glin 73.1965.1.8.jpg

Masque de danse baoulé goli glin, Côte d'Ivoire, avant 1965, bois, 35 x 28,8 x 69 cm, 73.1965.1.8, Musée du quai Branly - Jacques Chirac

Les Baoulés ne considèrent pas leurs objets sculptés comme de l’«art», dans le sens occidental du terme. Pour les Baoulés, un objet n’est pas que matériel, et ne peut être détaché de sa puissance spirituelle et de ses pouvoirs. Ainsi, pour eux, la notion d’objet d’art ou encore de chef-d’œuvre n’existe pas. Cela ne veut pas dire, pour autant, que l’esthétique des objets n’est pas importante, bien au contraire, les Baoulés aiment les beaux objets décorés. Les masques baoulés sont créés afin d’apparaître lors d’une danse, ils font partie d’un ensemble, et ne sont visibles que lors de la représentation. Ainsi, les masques sont réalisés afin d’être au service d’un culte : si la recherche esthétique prend part au processus de création, elle n’en est jamais la raison première de la production de l’objet. L’utilisation des masques ne peut alors se comprendre que dans le contexte de la cérémonie durant laquelle ils apparaissent.

De plus, les masques baoulés sont dissimulés voire interdits aux regards en dehors de leur utilisation. Enfreindre cette prohibition est synonyme de maladie, de danger, ou même de mort. Les sculptures et masques baoulés sont ainsi conservés dans des pièces privées dans le village ou cachés dans la brousse. Néanmoins, certains masques sont plus accessibles que d’autres. Si les bo nun amuin sont strictement interdits aux femmes et aux enfants, les masques du goli et les masques de divertissement sont particulièrement accessibles : ils sont régulièrement montrés lors des danses et peuvent être vus par les femmes. Les masques du goli font partie des masques que les Baoulés voient le plus souvent. Pour autant, les spectateurs ne peuvent les observer qu’en mouvement et à distance, et la danse peut être surveillée par un agent de maintien de l’ordre qui s’assure que la foule ne s’approche pas trop des masques. Il est également conseillé aux femmes et aux enfants de ne pas regarder fixement le masque zoomorphe goli glin : en effet, voir l’intérieur de sa bouche grande ouverte serait dangereux.

Ainsi, les sculptures et masques baoulés ne sont pas créés afin d’être exposés, et ne sont pas pensés comme des œuvres d’art. Il est primordial pour le peuple baoulé que les masques sacrés bo nun amuin ne soient pas vus par des femmes, même occidentales. Cette conception baoulée de leurs masques empêche alors toute exposition de ces derniers dans des musées. Toutefois, les masques sacrés, une fois abîmés, perdent leur pouvoir d’incarnation et sont jetés ou vendus à des européens.