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VMPA Groupe 3

Vivre à la Préhistoire

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Maquette de la maison découverte à Espeluche-Lalo, cliché S. Falcon.

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Structure en empierrement sur le site des Malalônes à Pierrelatte, cliché M. Linossier. 

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Aquarelle reconstituant les gestes de la vie quotidienne au Néolothique, R. Picavet. 

A ce jour, les plus anciennes traces de l’homme dans la région du Tricastin remontent au Paléolithique moyen grâce à la découverte en surface d’outils caractéristiques notamment des galets aménagés ou chopper.

Quelques sites moustériens sont signalés en Tricastin ; celui de la grotte Mandrin à Malataverne est le plus important. Il se situe dans une cavité d’une colline surplombant la vallée du Rhône. Observatoire idéalement situé à 245 m au-dessus de la plaine, les hommes devaient y attendre de façon saisonnière les grands troupeaux d’herbivores.

A cette époque, l’homme dépend de la nature et se déplace pour chasser, pêcher et cueillir des plantes. C’est un nomade.

A partir de 6000 av. notre ère, l’homme se sédentarise progressivement et devient un paysan en pratiquant l’agriculture et l’élevage des animaux mais il continue à exploiter la nature en chassant, péchant et récoltant des plantes dans la forêt.

Le Tricastin a connu très tôt, comme le reste de la Provence, des influences méditerranéennes ; il a livré des sites archéologiques qui illustrent cette période cruciale.

A Saint-Paul-Trois-Châteaux, sur le site du Valladas (responsable de fouille V. Bel), une fosse-silo contenant plusieurs milliers de graines de céréales carbonisées (blé, orge, raisin…), une faucille en silex et des fragments de céramique ont été découverts. Il s'agit d’une des rares fosse-silos en fonction du Néolithique ancien. Lors des fouilles du TGV Méditerranée A. Beeching a mis au jour une maison du Néolithique ancien à Espeluche, Lalo, une des plus ancienne connue dans le Sud de la France.

A Lamotte-du-Rhône, le site des Petites Bâties (fouilles TGV par D. Binder) a livré également des traces d'habitat du cardial : trous de poteaux, effets de parois, ainsi qu'une structure excavée entourée de fossés, probablement de la même époque, pouvant correspondre à un grand bâtiment de terre et de bois.

Enfin, l’ampleur inédite des structures artisanales (72 empierrements) découvertes sur le site des Malalônes à Pierrelatte (TGV par M. Linossier) révèlent une activité importante de torréfaction de céréales.

La période du Néolithique moyen est représentée à Saint-Paul-Trois-Châteaux par une importante occupation du site des Moulins ; il s'étendait au moins sur 4 hectares à l’ouest de la ville actuelle, aux alentours du rond-point de l'Europe. Des populations chasséennes (4 500 à 3 500 av. JC) se sont regroupées sur cette terrasse alluviale de galets calcaires formant un coteau surplombant la plaine du Rhône à l'Est.

A cause de l’état de conservation des couches supérieures du site, aucune trace d'habitat élaboré n'a été mise en évidence. La présence humaine se révèle par l'abondance des objets en céramique piégés dans un ensemble de fosses aux fonctions diverses : silos, dépotoirs, aires d'activités, sépultures multiples. L’élevage et l'agriculture y sont représentés : os de mouton, chèvre ou bœuf, meules, broyon et un petit ensemble de graines de céréales. Il faut d'ailleurs comparer ce site de plaine à celui du Gournier, également chasséen, fouillé à Montélimar par A. Beeching, puis l’INRAP.