2. La tourmente des guerres de religions
Au XVIe siècle, la Réforme protestante, lancée par Martin Luther en 1517, provoque une rupture majeure au sein de l’Église chrétienne. Luther critique vigoureusement l’Église catholique, notamment la concentration du pouvoir papal. Son mouvement prône un retour aux Écritures saintes et la justification par la foi seule.
Ces idées se répandent rapidement dans toute l’Europe, notamment en France, où une partie de la population adhère à ces nouvelles idées. Les protestants, aussi dit huguenots en France, rejettent ainsi l’autorité du pape et la hiérarchie cléricale catholique. Cette division religieuse engendre des tensions profondes dans le royaume, car la majorité des Français restent fidèles au catholicisme.
La coexistence des deux confessions, loin d’être pacifique, mène à de violents conflits.
Entre 1562 et 1598, huit guerres de Religion s’enchaînent, marquées par des massacres, des persécutions et des batailles. Ces guerres opposent principalement les catholiques et les protestants, et sont alimentées par des enjeux politiques et dynastiques, chaque camp cherchant à obtenir le pouvoir. Les périodes de paix restent instables et fragiles, souvent rompues par des affrontements.

Vérification de l'édit de Nantes par le parlement de Paris, le 25 février 1599, Jan Luyken, eau-forte, 1696, conservé au Château des ducs de Bretagne - Musée d’histoire de Nantes
L'Édit de Nantes, signé en 1598 par Henri IV, met fin à ces guerres en établissant un principe de coexistence religieuse. Cet édit accorde aux protestants des droits civils et religieux, leur permettant de pratiquer leur foi librement, d’avoir des lieux de culte et de tenir des offices dans certaines régions.
Henri IV, ancien protestant converti au catholicisme pour accéder au trône, veille à faire respecter cet édit, ce qui offre une protection temporaire aux protestants jusqu'à son assassinat en 1610. La paix religieuse reste fragile, mais cet édit marque une tentative de stabiliser le royaume après des décennies de violences confessionnelles.