Une fin de vie solitaire

Armure dite de Henri IV, vers 1600, Musée de l’Armée

Si elle tente au début de négocier son retour sur la scène politique, elle comprend vite que ni son frère Henri III ni son mari Henri de Navarre ne souhaitent son retour.

L'année 1589 s'ouvre avec la mort de Catherine de Médicis le 5 janvier, suivie de l'assassinat d’Henri III le 1er août.

Henri de Navarre devient alors roi de France sous le nom d’Henri IV, faisant de Marguerite la reine de France. Elle reprend alors contact avec lui car elle  sait que le nouveau roi a besoin d'un fils légitime pour consolider son pouvoir et il a besoin de l’appui de son épouse pour se remarier et avoir enfin cette descendance légitime qu'il espère.

Les Époussailles de la reine, Pierre Paul Rubens, 1600-1625, huile sur toile, Musée du Louvre

Les négociations commencent en 1593, après le retour de la paix et son retour au catholicisme. Pour appuyer la nonvalidité du mariage auprès du pape, le roi et son épouse mettent en avant la stérilité de leur couple, sa consanguinité, et les vices de forme du mariage.

Le 24 octobre 1599, le pape Clément VIII prononce la bulle d'annulation du mariage entre Marguerite et Henri IV. Un an plus tard, Henri se remarie avec Marie de Médicis, qui lui donne un fils neuf mois après. Les relations entre les ex-époux s'améliorent progressivement. Après vingt ans d'exil, Marguerite retrouve les bonnes grâces du roi, bien qu'elle ne retourne pas immédiatement à Paris.

Portrait de Gaston de France, Duc d'Orléans, Antoine van Dyck, huile sur toile, 1632-1634, conservé au Château de Chantilly, Musée Condé.

En 1605, après dix-neuf ans passés en Auvergne, Marguerite revient dans la capitale. Se considérant comme « l'unique héritière de la race des Valois », elle incarne la transition entre la dynastie des Valois et celle des Bourbons, ainsi qu’entre l'esprit de la Renaissance et celui du Grand Siècle.

Elle entretient d'excellentes relations avec la reine Marie de Médicis, qu’elle conseille, ainsi qu’avec le dauphin Louis XIII, qu’elle considère comme son héritier. En 1608, elle est choisie par Henri IV pour être la marraine de son troisième fils, Gaston de France, futur duc d'Orléans.

Marguerite meurt finalement le 27 mars 1615 à l'âge de 62 ans.