AccueilJOSÉPHINE DE BEAUHARNAISDe Yéyette à Joséphine

De Yéyette à Joséphine

Sa passion des fleurs

De son enfance créole, Joséphine garda surtout son goût pour les fleurs et plantes tropicales qu’elle fit cultiver dans les jardins de son domaine de la Malmaison en France. Elle se passionna notamment pour les roses dont elle possédait des centaines de variétés ; elle fit aussi construire une serre chauffée pouvant accueillir quelque 300 plants d’ananas. Elle contribua ainsi à l’introduction et la diffusion de nombreuses espèces venues de son île et d’un peu partout dans le monde.

Bonaparte et Joséphine dans les jardins de Malmaison

Bonaparte et Joséphine dans les jardins de Malmaison, gravure anonyme colorisée du XIXe

Quelques moments-clés de la vie de Joséphine

Née sur l’habitation de La Pagerie en 1763, sous le nom de Marie Josèphe Rose de Tascher de La Pagerie, Joséphine fut surnommée Yéyette dans son enfance. Elle devint Rose de Beauharnais après son premier mariage en 1779 avec Alexandre François Marie de Beauharnais. C’est Napoléon Bonaparte qui lui donna le prénom de Joséphine qu’elle garda par la suite.

Joséphine avait 16 ans lorsqu’elle quitta la Martinique pour la France. Sa sœur cadette, Catherine Désirée, promise en mariage étant morte en 1777, Joséphine fut proposée à sa place pour maintenir l’arrangement matrimonial prévu. En 1779, elle épousa ainsi Alexandre de Beauharnais avec lequel elle eut deux enfants : Eugène, né en 1781, et Hortense, en 1783. Mais le couple n’était pas heureux.

Délaissée par son mari, Joséphine rentra en Martinique accompagnée de sa fille Hortense en juin 1788. Les troubles révolutionnaires dans l’île l’incitèrent à repartir précipitamment en 1790. Elle ne reviendrait jamais.

À peine de retour en France, elle apprit le décès de son père mort en juin 1790. Sa sœur Marie Françoise mourut l’année suivante. Seule sa mère restait sur l’habitation de La Pagerie. En France, sous le régime de la Terreur, Alexandre de Beauharnais fut guillotiné en juillet 1794 ; c’est de peu que Joséphine échappa au même sort. Elle soigna alors ses relations, rétablit son train de vie et poursuivit son ascension au sein de la société parisienne où elle fut remarquée pour son goût du paraître. Veuve, elle rencontra le général Bonaparte en 1795

En mars 1796, Joséphine et Bonaparte se marièrent civilement. Cette relation l’amena à être couronnée impératrice des Français en 1804 et reine d’Italie en 1805. Mais faute de donner un héritier à son époux, le divorce fut prononcé en 1809. Elle se retira alors au château de Malmaison, acquis en 1799, jusqu’à son décès des suites d’une pneumonie en décembre 1814.

Joséphine

Portrait de Joséphine avec mèche de cheveux, gravure anonyme

Le bassin de la reine

Une petite rivière, un ruisseau sans nom, mais qui ne tarit jamais, coule au bas de la sucrerie, après avoir traversé un bassin creusé dans le roc, où les filles de M. de Tascher allaient, selon l’usage créole, prendre leur bain de chaque jour, à l’ombre des immenses manguiers destinés à les protéger contre l’ardeur du soleil et les regards indiscrets.

Joseph Aubenas, Histoire De L’Imperatrice Josephine, 1857-1859

Un peu en amont du Domaine de La Pagerie, en contrebas de la route, se trouve le « Bassin de la Reine ». Ce petit coin de rivière tire son nom de son usage par Joséphine dans son enfance.

L’éducation des filles

Il n’en est pas de l’éducation des filles comme de celle des garçons, ceux-ci doivent être instruits dans les Sciences relatives à l’état où la providence les appelle, soit pour l’état militaire, soit pour le commerce ou pour les affaires, au lieu que les filles destinées ordinairement dans ces colonies, à devenir mères de famille et maîtresses de maison, ont plus besoin des vertus qui les rendent capables de remplir les devoirs de cet état, que des connaissances qui leur deviendraient au moins inutiles.

Copie de pension

Copie du brevet de pension de la nourrice de Joséphine XVIIIe siècle

Quelle éducation Joséphine reçut-elle ?

Comme plusieurs dizaines d’autres jeunes filles blanches créoles du sud de la Martinique, Joséphine fréquenta le couvent des dames de la Providence qui se trouvait à Fort-Royal (aujourd’hui Fort-de-France). Depuis 1763, l’établissement accueillait les jeunes filles à partir de six ans afin d’offrir une éducation qui n’imposait pas de les envoyer dans un établissement trop éloigné tel le couvent des Ursulines situé à Saint-Pierre, voire à Paris.

Les filles apprenaient la lecture, l’écriture et l’arithmétique, ainsi que l’histoire sainte et profane. La seconde partie du programme
devait «les former à la piété, à la docilité et à l’honnêteté», enfin la troisième «les accoutumer au travail et à l’économie» ; le tout formant les « trois parties essentielles à une fille pour assurer son propre bonheur, et celui d’une famille ». Joséphine prit de plus des cours de musique et de chant.

Joséphine et sa nourrice

Plus que Reine d'Hector Charpentier, 1954