LE Dr. ROBERT ROSE-ROSETTE
Un parcours atypique
Un parcours atypique C’est à Robert Anicet Rose-Rosette (1905-1996) que l’on doit le projet de transformer l’ancienne habitation en un site patrimonial. Ce Martiniquais, natif de la commune du Saint-Esprit, vécut également à la Rivière-Salée, puis à partir de 1914 au bourg des Trois-Îlets. C’est là, au gré des promenades dans la campagne environnante, qu’il découvrit La Pagerie. Il se fixa ensuite à Fort-de-France, pour poursuivre ses études jusqu’à l’obtention du baccalauréat en 1923 au lycée Schœlcher. Il se forma ensuite en France, jusqu’à l’obtention en 1927 d’une thèse de doctorat vétérinaire à Toulouse. De retour en Martinique, il devint vétérinaire adjoint au chef du service zootechnique de la Martinique en 1929, puis chef de ce service en 1955 ; il consacra sa carrière à améliorer les conditions techniques et sanitaires de l’élevage en Martinique. Passionné par l’histoire et le patrimoine, amoureux de la botanique, investi dans la vie associative, il reçut pour récompenser ses multiples actions les plus hautes distinctions de la République française. Il fut notamment élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur en 1992.
Elle est la première construite des Saintes chapelles, conçue comme une vaste châsse presque entièrement vitrée, et se distingue par l'élégance et la hardiesse de son architecture, qui se manifeste dans une élévation importante et la suppression quasi totale des murs au niveau des fenêtres de la chapelle haute. Bien qu'édifiée dans un bref délai ne dépassant pas sept ans, l'on n'a pas relevé de défauts de construction, et la décoration n'a pas été négligée. Elle fait notamment appel à la sculpture, la peinture et l'art du vitrail : ce sont ses immenses vitraux historiés d'origine qui font aujourd'hui la richesse de la Sainte-Chapelle, car elle a été privée de ses reliques à la Révolution française, et perdu ainsi sa principale raison d'être. Desservie par un collège de chanoines jusqu'en 1787, la Sainte-Chapelle a été fermée au culte vers 1790, puis vidée de tout son contenu et détournée en siège du Club de la Sainte-Chapelle. En 1797, elle est transformée en dépôt d'archives du palais de justice, et l'expansion de celui-ci menace son existence même.
Son sauvetage est décidé en 1836 sous la pression de l'opinion publique, et sa restauration est lancée un an plus tard et dure vingt-six ans. En tant qu'édifice emblématique du style gothique rayonnant, la Sainte-Chapelle est classée monument historique par liste de 1862, un an avant l'achèvement de sa restauration, qui est l'une des plus réussies de son temps.
De 1953 à 1971, il fut aussi le maire des Trois- Îlets. La petite commune était jusque-là peu développée et tournée vers la culture sucrière ; le Dr Robert Rose-Rosette y améliora l’accès à l’eau, l’hygiène publique et le logement, il organisa les écoles et les équipements sportifs... Mais surtout, il eut l’ambition de fonder sur le tourisme le développement économique futur de la Martinique, ce qui fit de lui un des précurseurs du développement touristique de l’île. Les Trois- Îlets devinrent ainsi le laboratoire du tourisme martiniquais.
Robert Rose-Rosette (deuxième en partant de la gauche) sur une photo d'un groupe d'étudiants à Toulouse en 1928
L’achat et la mise en valeur du domaine
En 1944, le Dr Robert Rose-Rosette acheta à Stanislas Quitman, propriétaire du domaine depuis dix ans, les 44 hectares de terre comprenant le cœur de l’ancienne habitation-sucrerie. La propriété était à l’abandon, tous les bâtiments de l’habitation-sucrerie étaient en ruine. Au prix de gros sacrifices, il entreprit avec sa femme, Simone, la réhabilitation du site. Plusieurs années furent nécessaires pour débroussailler les zones de constructions, relever les traces des anciens bâtiments, restaurer ce qui pouvait l’être. Le Dr Robert Rose-Rosette retrouva entre autres les fondations de l’ancien moulin, sur lesquelles il fit édifier un petit bâtiment rappelant sa fonction initiale pour l’accueil des visiteurs du site. Le moulin fut ensuite restauré sous la direction de Gérard Jacqua, architecte des bâtiments de France, pour correspondre davantage à celui qui s’y élevait originellement. Pour réaliser son projet de mise en valeur du Domaine de La Pagerie et de ses vestiges, le Dr Robert Rose-Rosette accumula au fil des années une collection d’objets et de documents touchant à la vie de l’habitation et plus largement à celle de la Martinique. De nombreux objets et documents concernent Joséphine et ses proches, car leur renommée a favorisé la conservation et la transmission de leurs biens. Le Dr Robert Rose- Rosette reçut d’ailleurs en 1952 en don une partie des collections se rapportant à Joséphine autrefois exposées au musée du bourg des Trois-Îlets, celui-ci ayant fermé en 1950. Mais on trouve aussi des œuvres d’art et des archives sur l’histoire de l’habitation-sucrerie, du mobilier et des objets du quotidien en usage autrefois, et surtout une rare.