AccueilUNE HABITATION-SUCRERIEFaire revivre la manioquerie

Faire revivre la manioquerie

Charpenterie, maçonnerie, tonnellerie...

Pour bien fonctionner, les habitations avaient sur place des personnes sachant pratiquer la maçonnerie, la tonnellerie, la charpenterie... On trouve ainsi non seulement des bâtiments dédiés à ces activités, mais aussi des esclaves formés pour permettre de produire le matériel nécessaire, qu’il s’agisse de monter les fondations d’un bâtiment, de fabriquer des barriques, de préparer des planches ou réparer des pièces de bois... L’inventaire de 1807 mentionne par exemple un bâtiment « construit en palissades bordé en planches, couvert en essentes [tuiles de bois], servant de case à cabrouet et de tonnellerie » et recense la présence de Maximin, maçon, 42 ans, et Frédéric, tonnelier, 27 ans.

La manioquerie

La manioquerie était un espace important de l’habitation. C’est là qu’était transformé le manioc, base de l’alimentation des esclaves. Consommé sous forme de farine ou de galette, il était complété par des rations de morue ou de bœuf salé et par les produits tirés des petits jardins vivriers cultivés par les esclaves sur leur temps libre.

Le Dr Robert Rose-Rosette a entrepris de réédifier la manioquerie à son ancien emplacement à partir des données fournies dans les archives. Exposée aux intempéries, elle s’est dégradée avec le temps. Il n’en reste aujourd’hui que la reconstitution des foyers de maçonnerie surmontés de leur platine

La manioquerie : dans l’enfoncement du plateau, derrière le moulin, on distinguait une surface de terre rectangulaire, horizontale qui, sans nul doute, avait été tassée par le piétinement. Comme le disaient certains, ce devait être, en bordure de la rue Case-Nègres, l’emplacement de la case à farine.

De fait, la consommation alimentaire du manioc en farine ou en cassaves était importante et la moussache [fécule de manioc] se vendait aussi.

(...)

La manioquerie (ou maniocerie ou gragerie) est reconstruite, partie en maçonnerie, partie en bois, elle mesure 25 pieds sur 12, couvertes en tuiles du pays et renferme une grage (moulin à manioc), deux platines de potin montées sur socles maçonnés, une presse, lébichets, sacs à presse, râteaux, carettes.

Alors, elle connut un grand succès de curiosité, augmenté par les étiquettes explicatives. Malheureusement, tout cela part en pourriture et en ruines depuis quelque temps.

Notes du Dr Robert Rose-Rosette vers 1986

Illustration de manioc

Illustration plante Manioc