Les préjugés de couleur
Le colorisme
Au XVIIIe siècle, les sociétés antillaises se sont structurées autour du « préjugé de couleur », un système social et juridique raciste visant à justifier l’esclavage. Il discriminait les personnes non blanches même quand elles étaient libres de statut. Ce qu’on appelle aujourd’hui le « colorisme », — le fait de hiérarchiser les gens selon la couleur de la peau, en valorisant les carnations les plus claires — trouve son origine dans ce système. Le « colorisme » s’observe sur le plan social. Il existait en effet tout un vocabulaire classifiant et hiérarchisant les personnes en fonction de la génération de métissage supposée, de la couleur de la peau, mais aussi des traits du visage ou du type de cheveux. Dans les inventaires, il s’observe dans la valeur marchande attribuée aux esclaves. À autres critères équivalents, les personnes métissées étaient en moyenne estimées plus chères que les autres. Les études historiques montrent qu’il existait une importante corrélation entre la couleur de la peau et la possibilité d’accéder à la liberté, à une éducation, à une formation… Les personnes noires avaient ainsi des possibilités d’ascension professionnelles et sociale plus réduites.
Portrait des enfants Frey et Bélizaire, Jacques Guillaume Lucien Amans, 1837, New Orleans Museum of Art