Des boîtes

Terrain de jeu de nombreux artistes conceptuels, les catalogues d’exposition sous forme de boîte posent de nombreuses questions. Ils sont généralement à la frontière entre le livre d’artiste et le catalogue.

A partir de 1967, Johannes Cladders, directeur du Museum Aiteberg de Möngengladbach initie une série de catalogues d'exposition novateurs. Composés de boîtes en carton, toutes du même format, elles sont inspirées des flux year boxes, par George Maciunas, créateur du mouvement conceptuel Fluxus.

Ce type de catalogues répond aux problématiques posées par les artistes de l’époque sur la reproductibilité de l’œuvre d’art.

A cet égard, les travaux de Marcel Duchamp, avec ses ready-made, sont essentiels pour comprendre les choix artistiques que nous avons sous les yeux.

Dans une boîte dédiée à l'exposition Josef Beuys, le spectateur peut trouver deux catalogues au format dépliant, un livret avec des textes et un multiple.

Connu pour son usage du feutre dans nombreuses de ses œuvres, pour sa valeur symbolique, Beuys choisi d’en mettre un morceau dans la boîte, découpé selon la forme d’un intercalaire. Œuvre d’art reproductible que le spectateur/lecteur peut s’approprier, il s’agit d’une synthèse de sa propre pratique. Ainsi, le format de la boîte pour un catalogue permet ce genre de matérialisation et de reproduction d’une pratique artistique.

Dans la même veine, en 1975, une boîte, plus simple dans sa forme et dans son contenu est publiée à l’occasion d’une exposition dédiée à Daniel Buren.

Jusqu’en 1978, le Museum Aiteberg de Mönchengladbach poursuit cette recherche esthétique, définissant par la même occasion une véritable identité graphique pour l’institution.

Pour ce qu’ils sont une vitrine sur un musée ou une galerie, les catalogues d’exposition ont également une dimension médiatique. Ici, ce genre d’institution s’impose comme un lieu d’épanouissement pour l’avant-garde et la modernité.