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Groupe 5 GPC

Les catalogues aux formes non-livresques

Les premiers catalogues se présentent sous la forme de simples livrets. Au cours du temps, ils gagnent en largeur, hauteur et épaisseur et prennent la forme des livres d'art.

Pourtant, certains artistes ont joué avec cette convention et ont voulu dépasser le catalogue comme livre.

Le catalogue d'exposition prend alors des formes diverses et non-livresques. Est-ce la mort du catalogue ou son renouveau ?


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Christian Zeimert, "Zeimert : peintures récentes" [cat. exp. Paris, ARC, Musée d'art moderne de la ville de Paris, 1971], Paris, 1971 ©Clara Cougoulat


L'artiste français Christian Zeimert se définit comme "peintre calembourgeois". Il organise une exposition en 1970-1971 intitulée Zeimert : peintures récentes, qui porte sur des "peintures-catastrophes".

Le catalogue qui y est associé se démarque pas sa forme originale : Il s’agit d’un calendrier des postes.

Composé de six pages collées sur un support en carton, faites d’un papier très fin, se rapprochant du calque, il joue avec les codes d’un objet du quotidien. Ce que l’on pourrait qualifier de première de couverture, le calendrier en lui-même, est composé de douze colonnes, représentant les mois de l’année, chacune remplie de dates se rapportant à des évènements politiques cruciaux pour la lutte ouvrière, anarchiste et communarde. Au centre se trouve le titre de l’exposition, sa date, le nom de l’artiste, le logo de l’ARC (la section Animation, Recherche, Confrontation du Musée d’art moderne de la ville de Paris) ainsi qu’une reproduction d’une oeuvre en couleur dont le titre est indiqué au-dessous. La première page figure une liste, probablement des oeuvres exposées, dont seul le titre est précisé, avec une reproduction en noir et blanc sans identification. Ensuite, le catalogue est composé d’un mélange de textes caractéristiques des calendriers des postes, intitulés « Renseignements généraux sur le service des postes et télécommunications » et de deux préfaces, rédigées par Michel Troche et Pierre Gaudibert, prenant la forme de lettres adressées l’un à l’autre. Il s’agit d’un procédé se rapportant à la pratique même de l’artiste, celui de la "préface-bidon", dans laquelle il est question de divers sujets triviaux, reléguant le sujet de l’artiste et de sa peinture au second plan, entretenant le principe de la peinture-panique. Enfin, un calendrier des levers et couchers du soleil se trouve à la fin du catalogue, dans lequel n’est incorporé aucun texte ayant un rapport avec l’exposition.

Les catalogues aux formes non-livresques