Des classeurs

D’autres catalogues sont conçus par leur créateur pour s’adapter à l’exposition et au type d’art exposé. En particulier, on peut citer le catalogue dédiée à l’exposition de la collection de Sammlung Ludwig au Wallraf-Richartz Museum de Cologne, Kunst der sechziger jahre.

Conçu par Wolf Vostell, la publication a pour but de rendre compte de l’exposition des œuvres d’art des années pop de la collection. On y remarque une utilisation de plusieurs matériaux différents : plastique, métal, papier divers (minces, solides comme du carte, papier millimétré).

L’ensemble des pages est tenue par des vis. Il représente l’archétype du catalogue-objet, dont il fut l’origine en Allemagne, c’est-à-dire une œuvre d’art démultipliée. Initialement conçu comme un classeur pouvant accueillir des compléments, il ne remplit jamais cette fonction car il est impossible de suivre la furie d’acquisition du collectionneur.

Par la suite, d’autres expositions, toujours d’art contemporain, choisissent cette forme du classeur. On peut citer par exemple la publication liée à un évènement international consacré à l’art contemporain se tenant à Cassel, également en Allemagne, la documenta  5, en 1972.

Le catalogue est conçu par Edward Ruscha, à la demande du commissaire de l’évènement, Harald Szeemann. Il s’agit d’un classeur épais à la couverture rouge, sur laquelle se trouve une œuvre de Ruscha (des fourmis formant le chiffre 5).

Plus de 150 artistes y sont représentés, dans l’ordre alphabétique, avec des entrées individuelles accessibles par des intercalaires.

On y voit un objet fonctionnel, presque administratif, se transformer en catalogue d’art contemporain, le tout dans le style moderniste caractéristique de l’époque.