Le refus du marché de l'art
Dans son action d’authentifier les œuvres d’art et consacrer leur importance au sein d’institution établies, le catalogue contribue à établir leur valeur comme produits artistiques sur le marché.
La publication d’artiste contribue à la circulation de l’œuvre pour elle-même, hors du contrôle du marché. L’apparition et le développement de ce phénomène à partir des années 1960 sont la manifestation d’un refus du marché de l’art, d’une volonté d’autonomie des artistes dans la circulation de leur œuvre.

Daniel Spoerri, Topographie anecdotée du hasard. Paris, Galerie Lawrence, 1962. (c) Bibliothèque Kandinsky
Le terrain de l’édition et de l’imprimé leur permet une plus grande marge de manœuvre. On peut songer à l’ouvrage Topographie anecdotée du hasard, de Daniel Spoerri, publiée à 1000 exemplaires, expédiée à la place d’un simple carton d’invitation, sur demande de l’artiste.
Conçu dans le cadre de son exposition à la galerie Lawrence en 1962, il reprend l’idée des « tableaux-pièges » (réalisés par l’artiste en figeant les reliefs en fin de repas) : inventaire des objets rassemblés par le hasard sur la table en désordre de la chambre d’hôtel qu’il occupait rue Mouffetard.