Le 17 et le 18 août, lancer l’insurrection ?
L’appel à l’insurrection fait l’objet de vifs débats au sein des différentes instances dirigeant la Résistance. Le 17 août, lors des réunions respectives du CNR, du CPL et du COMAC, s’opposent ceux qui veulent lancer immédiatement l’insurrection et ceux qui estiment qu’il faut attendre. Le GPRF siégeant à Alger et l’État-major des FFI siégeant à Londres plaident en faveur du retardement de l’appel à l’insurrection. Mais le lendemain la situation se décante.
Le 18 août, tandis que les journaux collaborateurs cessent de paraître et que Radio-Paris cesse d’émettre, la grève générale est déclenchée aux PTT. Les télécommunications des Allemands ne sont plus assurées, mais les PTT assurent les communications de la Résistance. Ainsi, les postes de commandement ont pu communiquer entre eux, les mairies entre elles, etc. durant toute l’insurrection.
Surtout trois affiches paraissent sur les murs de Paris, l’une de la CGT et de la CFTC appelle l’ensemble des travailleurs à la grève, une autre de l’état-major FFI de la région parisienne proclame la mobilisation générale tandis qu’une troisième signée des élus communistes de la région parisienne appelle « le peuple de Paris et de sa grande banlieue à l’insurrection libératrice ».
Mais, le 18 août, lors des réunions du CPL et du CNR, les représentants des différentes forces de la Résistance ne se sont pas accordés sur l’appel à l’insurrection.
L’opportunité du déclenchement de l’insurrection est appréciée différemment à la fois du point de vue de la combativité de la population parisienne, de la conception que se font les différentes forces de la Résistance de la place du Peuple français dans la Libération et en fonction de l’évolution de la situation militaire. Avec la percée d’Avranches le 31 juillet, la situation militaire a évolué : le front allemand est brisé et les troupes du général Patton peuvent avec l’aide des FFI libérer la Bretagne et atteindre Le Mans le 8 août, Rambouillet le 17 août, Mantes le 19. Mais les plans alliés ne prévoient pas de prendre directement Paris, mais de la faire tomber en la contournant au Nord et au Sud.