Des manifestations du 1er et 14 juillet à la grève des cheminots du 10 août
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Affiche appelant à l’action pour le 14 juillet 1944
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Affiche appelant à manifester le 14 juillet 1944
À Paris, une importante manifestation a lieu, le 1er juillet, de la porte Saint-Denis au boulevard Magenta. Le 14 juillet, la Résistance parisienne, dirigée par le CNR et le Comité parisien de Libération (CPL), organise plusieurs manifestations dans Paris et dans sa banlieue, celles-ci sont protégées par des résistants portant des armes de manière apparente. Pour la première fois, les manifestants ont crié : « La police avec nous ! ». Et pour la première fois, la police n’a pas réprimé la manifestation.
On estime que 100 000 personnes ont participé aux manifestations franciliennes le 14 juillet. À Paris, de nombreuses manifestations ont lieu, comme à Belleville, à Maubert-Mutualité, à Convention, sur les Champs-Élysées, etc. En banlieue, on manifeste à Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois, Choisy-le-Roi, Gennevilliers, Houilles, Ivry, Montrouge, Nanterre, Neuilly-sur-Marne, Puteaux, Vitry-sur-Seine, etc. L’avancée des armées alliées sur le territoire français accroît l’aspiration de la population parisienne à chasser l’occupant. Les manifestants parisiens et franciliens sont vêtus des trois-couleurs et chantent la Marseillaise. Beaucoup se réunissent devant les monuments aux morts, les cimetières où sont enterrés des résistants ou encore devant les mairies. Les actions qui ont lieu lors de cette journée n’ont pas un caractère insurrectionnel, mais elles démontrent la force de la Résistance, sa capacité d’organisation et de mobilisation en particulier du peuple ouvrier de Paris et de sa banlieue.
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Les cheminots dans l’Insurrection
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Rapport du commissaire de police d’Ivry suite à un arrêt de travail à la SNCF de Vitry
Le 14 juillet constitue un événement déterminant dans la survenue de l’insurrection parisienne. Il montre que la Résistance bénéficie d’un soutien de la population qui est prête à passer à l’action. Un événement particulier concernant les cheminots constitue le déclencheur de la grève insurrectionnelle. Le 14 juillet, les cheminots du dépôt de Vitry ont manifesté jusqu’à la statue de Rouget de Lisle, à Choisy-le-Roi. Il y eut des blessés et des arrestations et c’est dans la lutte pour la libération des cheminots arrêtés ce jour-là que la grève insurrectionnelle des cheminots a pris naissance.
Les revendications des travailleurs de la SNCF s’élargissent rapidement à la libération de tous les cheminots emprisonnés et à des revendications sur le ravitaillement et les salaires. Cette agitation débouche sur l’appel à la grève générale des cheminots d’Île-de-France lancée par l’Union départemental CGT le 10 août, grève qui a un caractère militaire essentiel puisqu’elle vient paralyser les transports allemands. Le 15 août, 60 % des cheminots sont en grève.