Les allégories des menus de la Belle Époque

La Belle Epoque, à savoir le tournant entre les XIXe et XXe siècles, est la période où les dessins allégoriques font leur apparition sur les couvertures des menus des repas d’Etat. Cela n’a rien d’étonnant dans cette IIIe République triomphante qui raffole des allégories du pouvoir sous toutes leurs formes (statues, peintures, etc.) Les illustrations sont souvent réalisées par des artistes célèbres de cette époque comme Jules Chéret, Antoine Calbert ou Charles-Emmanuel Jodelet.

Ces illustrations représentent généralement les deux nations sous la forme de deux femmes, comme lors de la réception de Gustave V de Suède en 1908. On voit la France qui invite la Suède à poursuivre ce qui semble être une promenade le long de la Seine tout en lui montrant les réalisations de son pays.

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Dîner de réception offert par Armand Fallières à Gustave V de Suède - 23 novembre 1908 - illustré par Antoine Calbet et gravé par Stern

La forme classique du menu apparaît à la même période, à la fin XIXe - début XXe siècle, lorsque les repas deviennent un véritable outil diplomatique et que la France s’affirme de nouveau sur la scène européenne : une couverture originale, une première page annonçant l’événement, une deuxième page présentant les plats et les vins servis, la représentation d’attributs républicains (faisceau de licteur, coq républicain) et du monogramme du président en exercice.

Il s’agit de mettre la France à l’honneur sans pour autant offenser et écraser la nation accueillie à la table présidentielle. Les allégories permettent ce mariage heureux de deux ambitions.

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Dîner offert par Gaston Doumergue en l'honneur du roi Fouad d'Égypte - 20 octobre 1927 - illustré par Charles-Emmanuel Jodelet
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