Une épuration des menus, symbole de la volonté de transparence du pouvoir
Les menus qui étaient très décorés aux XIXe et XXe siècles sont de plus en plus épurés à partir de la fin du XXe siècle, début du XXIe siècle. Les pages sont toutes blanches et la page de garde, traditionnellement ornée d’une représentation allégorique ou d’une œuvre picturale célèbre, est désormais illustrée simplement aux armes du pouvoir.
Seul le faisceau du licteur et le cordon tricolore ornent la couverture du menu. Le faisceau du licteur est un assemblage de branches longues et fines, liées autour d’une hache par des lanières, recouvert d’un bouclier sur lequel sont gravées les initiales RF. Cette iconographie très symbolique rappelle les origines gauloises idéalisées de la France. Le cordon tricolore est parfois aux couleurs du pays invité afin d’honorer le chef d’Etat reçu à la table présidentielle.
Pour un peu plus d’élégance, le papier peut être gaufré ou doré. Par cette simplification, la présidence veut montrer aux invités mais aussi à tous les Français qu’elle veut se rapprocher du peuple et de son quotidien. Il s’agit moins d’épater l’invité par des éléments de façade comme l’objet menu que par d’autres moyens comme le faste protocolaire. Dans un monde qui évolue, où les relations diplomatiques et internationales changent, la présidence s’insère dans ces changements. Peut-être peut-on y voir aussi une forme de simplification des relations internationales qui n’ont plus besoin de s’embarrasser de trop d’apparat.
Le menu demeure très décoré à de rares occasions comme pour des commémorations ou des visites exceptionnelles. Ainsi, lors de la visite du président chinois Xi Jinping et de son épouse Peng Liyuan, en 2014, le menu était orné d’un tableau pointilliste de Maximilien Luce représentant les quais Saint-Michel et Notre-Dame de Paris.