Couronnes et objets en perles

Capture d’écran 2024-02-21 à 12.39.11.png
Les couronnes mortuaires, Le Progrès Illustré, 1901

"Ne nous semble-t-il pas être en pleine illusion, quand nos regards, à travers les vitrines, plongent dans une serre chaude, abritant les plus beaux spécimens de la flore exotique ?"

content.jpeg
Cadre-couronne mortuaire, 20e siècle, Marseille, MUCEM.

La production de couronnes en perles de verre s’est ainsi échelonnée de 1850 à 1960 environ. L’enfilage des perles était confié aux femmes qui travaillaient à domicile. Cette activité constituait soit une activité principale, soit un complément de revenu.

La Maison Mazoyer, 17 rue de la république, fondée en 1830, fabrique des couronnes et bouquets en perles. Il n'est pas question de parler des couronnes en porcelaine imitant la nature dans ses productions florales qui sont les objets d'une industrie essentiellement parisienne, ni des objets funéraires dans lesquels l'emploi des fleurs artificielles donne l'illusion de la nature. 

"Les couronnes et bouquets en perle de Venise, déjouent toute concurrence par le goût qui préside à leur fabrication, par l'assemblage des éléments floraux qui harmonisent les moindres détails et par l'art vraiment surprenant qui les inspire et conduit les mains habiles des ouvrières. Ce qui m'a étonné, quand on connaît le génie inventif qui dirige nos grandes cristalleries, c'est d'apprendre que la France est tributaire de la Vénétie pour la fabrication des perles multicolores avec lesquelles on confectionne les couronnes les plus en vogue actuellement"

Fabrication d'une perle : 

  • Quand le verre préparé et coloré est en fusion ; un ouvrier en prend un morceau gros comme une balle élastique ; il le transperce, et le trou qu'il a pratiqué deviendra presque imperceptible par la tension.
  • Il remet au feu cet anneau de verre, pour qu'il redevienne malléable après le refroidissement amené par cette première opération. 
  • Alors deux ouvriers, munis chacun de pincettes pour ne pas se brûler les doigts saisissent le morceau incandescent et se mettent à courir dans un sens contraire, allongeant ainsi le verre en un fil de vingt-cinq mètres de long.
  • Quand il est refroidi, un instrument semble à celui qu'on emploi pour casser le sucre en morceaux réguliers coupe le ruban de verre en tubes minuscules.

Les perles sont ensuite assemblées sur des tiges en laiton cerclées de soies vertes, surmontées de feuillages aux veines détachées, et de fleurs ombrées, panachées, aux couleurs bigarrées. 

L'Art_et_l'ornement_funéraires_de_[...]_bpt6k32528262_7-2.jpeg
L'énorme succès de la Foire de Paris : Le Circium, L'art et l'ornement funéraires en France, 1926.