Conclusion
L'importante production d'arts décoratifs générée en réponse à la mort au XIXe siècle témoigne ainsi d'un rapport spécifique à cette dernière au cours de la période. Ces différents objets donnent alors à voir le changement de regard qui s'opère à son égard au tournant du XIXe siècle. A cette période, le rapport humain à la mort devient en effet plus intime : ce n'est plus sa propre mort que l'on redoute, mais celle de ses proches. C'est ce que l'historien Philippe Ariès caractérise comme le passage de la « mort de soi » à la « mort de toi » (10). Un changement que l'on peut notamment attribuer au développement des cimetières publics qui viennent peu à peu remplacer les cimetières des églises. De fait, comme l'écrit Michel Vovelle, avec l'ouverture des grands cimetières municipaux tels que celui du Père Lachaise, le cimetière devient le « lieu par excellence où s’inscrit [le] nouveau rapport à la mort » (11) qui caractérise la période. Il s'agit désormais de mettre en scène sa mort et celle de ses proches, au moyen de sépultures ornés mais également en portant son deuil sur soi, grâce à des vêtements, des bijoux et des accessoires adaptés à cette circonstance. Par ces différents objets, on cherche ainsi non seulement à se souvenir et à honorer la mémoire de la personne défunte, mais aussi, et surtout, à montrer que l'on se souvient.