Le demi-deuil

Le demi-deuil correspond quant à lui à la dernière des trois étapes du grand deuil (et deuxième étape du deuil ordinaire). Il se caractérise par une tolérance plus grande en termes de matériaux et de couleurs autorisés et correspond à la réintégration progressive de la personne endeuillée dans la société. Le Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse le définit comme le « costume que les parents d’un défunt portent après que s’est écoulée la moitié du temps de leur deuil. » (7) Le demi-deuil se définit alors majoritairement par un changement de couleurs et l’introduction progressive de certaines tonalités. Il est d’ailleurs souvent désigné en termes de couleurs : dans la lignée du deuil de laine, puis du deuil de soie, le demi-deuil est souvent mentionné sous l’appellation « noir et blanc. » Outre le blanc, les personnes endeuillées sont également autorisées à agrémenter leurs tenues de pièces et d’accessoires aux tons gris et violet durant les dernières semaines de leur deuil.  

Héloïse Suzanne Colin (épouse d'Auguste Leloir), Femme en deuil et femme en demi-deuil dans un cimetière, 1869, Fonds d’archives graphiques de Maurice Leloir, Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris

On peut voir sur cette gravure deux femmes en toilette de deuil. L’une, à droite, porte une robe de deuil : elle est entièrement vêtue de noir. La seconde est quant à elle habillée d’un demi-deuil, signalé par les tonalités noire et blanche qui composent sa toilette.

Sara Mayer & A. Morhanger, Robe de demi-deuil noire et blanche (France), 1889-1892, Soie, mousseline de soie, velours, dentelle, Victoria & Albert Museum

Cette robe de demi-deuil a été portée par l’une des deux sœurs Rogers, Cara ou Anne, filles d’un très riche industriel Américain.