Les accessoires
Comme les bijoux, les multiples accessoires du XIXe siècle sont produits dans des versions adaptées pour venir compléter la toilette de la personne endeuillée. Ces accessoires se doivent ainsi d’être réalisés dans des matériaux conformes à la sévérité du deuil et choisis dans des tonalités en harmonie avec le reste des vêtements. Le soin apporté aux moindres détails de cette toilette et l’adoption d’un deuil élégant est alors la marque d’un certain statut social, car seules les femmes les plus aisées peuvent se permettre de renouveler entièrement leur garde-robe pour une période restreinte. On trouve ainsi des ombrelles, des gants, des mouchoirs qui sont spécifiquement dédiés aux circonstances du deuil.
Parapluie, 1850-1859, Soie, bois, métal, New York, Metropolitan Museum of Art
Ce parapluie était sans doute destiné à être utilisé par une personne en deuil. Les touches de blanc qui en parsèment les extrémités sont le signe d’un certain raffinement et suggèrent qu’il est adapté au second temps du deuil ainsi qu’au demi-deuil.
Maison Wanamaker's (États-Unis), Voile de deuil, vers 1895, crêpe de soie, New York, Metropolitan Museum of Art
Le voile, symbole de retrait et de mise à distance, est l’un des accessoires caractéristiques des premiers temps du deuil. Il est notamment porté par les veuves.
Knox (États-Unis), Chapeau haut de forme de deuil, vers 1890, Soie, fourrure, coton, New York, Metropolitan Museum of Art
Ce chapeau haut de forme est un exemple de chapeau porté par un homme en période de deuil et témoigne du fait que le vestiaire masculin se doit également de s’adapter à cette circonstance funeste.
West’s (États-Unis), Chapeau de demi-deuil, vers 1888, Plumes, velours, soie, gaze, métal, New York, Metropolitan Museum of Art
Les tonalités violettes de ce chapeau en font un modèle adapté aux derniers temps du deuil. Si le violet était une couleur déjà portée en période de deuil, notamment par les rois de France au XVIIIe siècle, son utilisation généralisée pour le demi-deuil connaît un renouveau dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Celui-ci s’explique par l’invention de colorants synthétiques qui permettent d’obtenir une grande diversité de nuances de violet. Ainsi, la journaliste de La Fronde évoque en 1899 la possibilité de porter des « soieries mates, noir et blanc, violet, mauve, prune, pensée, héliotrope » lorsqu’elle indique à ses lectrices les règles à suivre en période de demi-deuil à l’occasion de la mort du président Félix Faure (1841-1899) (8).